Vulgarisation de la science: L’IRD fête les 10 ans des « Maquis des sciences »

L’Institut de recherche pour le développement (IRD) a célébré le mercredi 19 mai 2021 à l’Institut Français de  Ouagadougou les dix ans des « Maquis des sciences » sous le thème « enjeux et défis de la biodiversité face aux changements globaux ».

Le « Maquis des sciences » ou espace  de débat interactif entre le monde de la science et du grand public, initié par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Institut français et la Fondation 2IE  a 10 ans.  Pendant ces années plusieurs thèmes ont été traités à travers 75 rencontres de débat. Pour le représentant de l’IRD, Fabrice Courtin, le  » Maquis des sciences » privilégie les débats publics sur les résultats majeurs de la recherche au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde. « Pendant 10 ans, les thèmes abordés sont en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) : éradiquer la faim et la pauvreté, lutter contre le réchauffement climatique, la santé pour tous, la dégradation de la biodiversité, les questions de genre, de l’habitat, du numérique », a-t-il précisé.

Ces dix années de vulgarisation scientifique à travers le « Maquis des sciences » ont été  célébrés sous le thème «enjeux et défis de la biodiversité face aux changements globaux ». De l’éclairage des scientifiques, la terre abrite une diversité biologique ou biodiversité qui  comprend de multiples types d’écosystèmes, des millions d’espèces et des milliards de gènes. Et, que la vie sur terre et la survie de l’humanité dépendent de cette diversité des formes de vie, notamment dans leur composante fonctionnelle, à la source des services écosystémiques.

Ainsi,  l’IRD et ses partenaires ont convié des scientifiques et le public pour échanger autour de  cette  question de la biodiversité.  Et pour planter le décor,  une projection d’un film abordant le sujet. Intitulé « Monsieur Albert à un problème », le film fait le reçu d’un planteur de café malgache confronté au dépérissement de ses caféiers. La solution pourrait bien être apportée par les travaux des sélectionneurs malgaches. Le film attire l’attention du public sur le risque de disparition de la biodiversité de Madagascar en raison des feux qui ravagent les forêts primaires. Le débat de la soirée de commémoration de la décennie des « Maquis des sciences » est conduit par  huit panelistes.

« La biodiversité, on doit en parler tous les jours parce que c’est le fondement même de la vie », lance d’entrée de jeu, le Pr Amadé Ouédraogo, de l’Université Thomas Sankara. Il fait comprendre  que la biodiversité se mesure par le nombre total d’espèces vivantes (plantes, animaux, champignons, microorganismes) qui renferme l’ensemble des écosystèmes terrestres et aquatiques sur la terre.  «Les changements climatiques et la pression anthropologique menace cette biodiversité. Il est donc nécessaire de trouver le moyen de la conserver car d’elle dépend la pérennité de la vie sur terre », a-t-il précisé.

Quant au directeur des forêts et de la reforestation, Bertrand Tapsoba, la déforestation au Burkina est inquiétante. « Les superficies forestières en 2002 étaient estimées à 13,3 millions ha. De cette date à nos jours, le taux moyen de déforestation est évalué à 110 500 ha par an. Le défi à relever est donc de protéger et de réhabiliter les réserves forestières », a-t-il interpelé.

L’intervention du président du réseau Naturama, le Dr Souleymane Zeba a été axé  sur la diversité faunique. « Le Burkina est la principale puissance faunique de l’Afrique de l’Ouest, mais cette faune est en danger à cause du terrorisme qui complique l’accès des zones fauniques aux spécialistes », a –t-il regretté.

Le Dr Jacques Somda et Arsène Sanon de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), autres panelistes, ont parlé des actions mises en œuvre pour répondre aux enjeux et défis de la biodiversité face aux changements climatiques. Il s’agit entre autres du STAR (une méthode visant la réduction des menaces et le rétablissement  des espèces appliqué au Burkina en 2020) et du PAPbio, un projet qui vise à atteindre une protection intégrée de la biodiversité et des écosystèmes fragiles de Mangrove en Afrique de l’Ouest.

Les panelistes ont tous reconnu que les défis à relever,  face à ces changements climatiques sont la gestion décentralisées des forets, la création des parcs agro-forestiers et la promotion des techniques de fertilité des sols.

Irène Laure YAMEOGO

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