
La Coordonnatrice résidente du Système des Nations unies au Burkina Faso, Carol Flore-Smereczniak, a été déclarée persona non grata par le gouvernement, lundi 18 août 2025. Ce, à la suite d’un rapport du Secrétaire général des Nations unies sur « Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso » dont elle a coprésidé l’élaboration sans concertation avec les autorités nationales et qui contient des informations non fondées. Avant cette décision, l’Exécutif burkinabè avait vainement attiré l’attention du Système des Nations unies sur un certain nombre de faits. Rappel !
Avant la représentante-résidente du système des Nations unies au Burkina Faso, Carol Flore-Smereczniak, déclarée persona non grata, ce lundi 18 août, le gouvernement burkinabè avait expulsé, le 23 décembre 2022, sa prédécesseur, Barbara Manzi, pour avoir pris « unilatéralement », la décision de faire évacuer les familles des travailleurs des 33 agences en poste au Burkina Faso. Par la suite, dans une correspondance, en date du 5 avril 2024, adressée au Coordonnateur résident par intérim du Système des Nations unies au Burkina Faso, le gouvernement attirait son attention sur le fait que certains rapports émanant des agences du Système des Nations unies, traitant de la situation des droits humains au Bur-kina Faso, font référence à des incidents chiffrés « qui auraient été vérifiés alors que ceux-ci n’ont pas été au préalable porté à la connaissance du gouvernement dans un esprit de transparence et de dialogue constructif ».
A cet égard, le gouvernement rappelait la mise en place, le 1er juin 2023, du cadre de concertation, de suivi et d’alerte précoce des cas d’allégations de violations et d’abus des droits de l’homme entre le gouvernement et le Bureau de pays du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme. « Ce cadre de concertation, dont les agences du Système des Nations unies intervenant au Burkina Faso sont membres, a pour objectif de faciliter le suivi du traitement des incidents en matière de droits de l’Homme par le partage des informations y relatives avec le gouvernement », pouvait-on lire.
C’est avec grand étonnement que le gouvernement avait alors pris connaissance de rapports mentionnant des incidents qui n’ont pas fait l’objet de traitement dans le cadre de ce mécanisme de suivi cohérent. L’Exécutif burkinabè concluait en réitérant l’importance qu’il accorde au dialogue et à la transparence dans le traitement de la situation des droits humains dans le pays, à travers un partage « systématique et préalable de tous les incidents en matière de droits de l’Homme documentés par les agences du Système des Nations unies opérant au Burkina Faso, conformément à l’esprit de l’arrêté portant création, composition, attributions et fonctionnement du cadre de concertation, dont copie ci-jointe ».
Utilisation inappropriée d’expressions
Enfin, le 25 mars 2025, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur relevait dans un communiqué, avoir constaté avec regret l’utilisation inappropriée, par les Représentants de certaines agences du Système des Nations unies au Burkina Faso, de l’expression « Groupes armés non étatiques », pour désigner les terroristes qui endeuillent les populations, un concept dont il n’existe aucune définition consensuelle en droit international et du vocable « Milices » pour qualifier nos vaillants Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Face à cette « grave dérive », le ministère des Affaires étrangères a convoqué, lundi 24 mars 2025, la Coordinatrice résidente du Système des Nations unies et l’ensemble des chefs d’agences au Burkina Faso, pour une mise au point officielle.
Il en ressortait que lors de cette rencontre, le Burkina Faso a condamné « l’usage non conforme de ces terminologies qui pourraient cacher une volonté de légitimation ou de requalification de la barbarie dont le peuple burkinabè est victime depuis une décennie ; ce qui pourrait compromettre la bonne collaboration entre notre pays et le système des Nations unies ». Le Burkina Faso a ainsi rappelé que ces hordes de criminels qui attaquent, tuent, pillent et violent les innocentes et paisibles populations doivent être désignées sans aucune ambiguïté par le seul terme qui sied, celui de « terroristes » et que les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) doivent être reconnus comme des citoyens burkinabè qui, de manière volontaire et courageuse, se sont engagés à défendre l’intégrité de leur pays, nourris par l’espoir de vivre un jour libres et dignes sur leur terre natale et dont les actions sont rigoureusement encadrées par des dispositions légales et règlementaires.
La goutte d’eau
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase c’est certainement ce rapport du Secrétaire général des Nations unies sur « Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso » dont la Coordonnatrice résidente du Système des Nations unies au Burkina Faso, Carol Flore-Smereczniak, a coprésidé l’élaboration sans concertation avec les autorités nationales et qui contient des informations non fondées. Dans un communiqué, ce lundi 18 août 2025, le gouvernement burkinabè reproche à l’équipe spéciale pays, coprésidée par Carol Flore-Smereczniak, d’avoir produit un document comportant « des affirmations sans fondement et des contre-vérités », mettant sur le même plan les Forces de défense et de sécurité burkinabè et les groupes armés terroristes. Le gouvernement regrette que les structures nationales compétentes n’aient pas été associées à l’élaboration du rapport, ce qui, selon lui, aurait permis une lecture « plus complète et non biaisée » de la situation des enfants dans les zones à fort défi sécuritaire.
La rédaction