Centre-Ouest : le Premier ministre à l’écoute des forces vives

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a rencontré le lundi 19 octobre 2020, à Koudougou, les forces vives de la région du Centre-Ouest. Les élections du 22 novembre 2020, la question foncière, la cohésion sociale et la réconciliation ont été les sujets abordés.

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, poursuit ses tournées dans les différentes régions du pays. A Koudougou, il a été hier, lundi 19 octobre 2020, face aux forces vives de la région du Centre-Ouest. Dans cet exercice, il a été accompagné par les ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat Harouna Kaboré, et celui en charge de la justice, René Bessolè Bagoro, tous fils de la région. Dans son exposé, le Premier ministre a abordé les questions des élections du 22 novembre 2020, la cohésion sociale, la gestion des litiges fonciers, l’unité nationale et la réconciliation nationale. Concernant ce point, le chef de gouvernement a réaffirmé le souhait du président du Faso de voir des élections libres, transparentes et apaisées. « Nous devons aller aux élections avec la certitude que les candidats aux législatives et à la présidentielle seront élus sur la base de l’expression du suffrage universel afin de renouveler les institutions », a-t-il précisé. L’ensemble de son gouvernement, a fait savoir le Premier ministre, travaille dans ce sens et conformément aux conclusions du dialogue politique, initié par le chef de l’Etat. Il a souhaité qu’aux termes du scrutin du 22 novembre 2020, les Burkinabè sortent grandis parce qu’ils auront consolidé l’état de droit démocratique. Sur la cohésion sociale, Christophe Jooseph Marie Dabiré a demandé aux populations de travailler à raffermir les liens entre communautés et de faire prévaloir la solidarité, valeur ancestrale de référence du Burkina Faso.

Des doléances tous azimuts

Les représentants des différentes couches des forces vives de la région ont pris tour à tour la parole pour évoquer leurs préoccupations. Le porte-parole des religieux, Monseigneur Joachim Ouédraogo, évêque de Koudougou, a salué les efforts du développement du gouvernement, avant d’évoquer la question de la réconciliation nationale sans laquelle, selon lui, il n’y a pas de développement. Il a également noté comme défis, l’insécurité,
le chômage des jeunes, la précarité des personnes déplacées internes et l’accaparement des terres qu’il a qualifié de bombe sociale à retardement.

Les représentants des élus locaux, des femmes, des jeunes, des personnes âgées et retraités, les opérateurs économiques, ont soulevé des préoccupations en lien avec le développement socioéconomique, notamment la renaissance de l’usine Faso-Fani. Sur la question foncière, le Premier ministre a rappelé qu’à la suite d’une enquête parlementaire de l’Assemblée nationale, les opérations de lotissements sont restées suspendues dans certaines villes dont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Pendant ce temps, fait-il observer, des propriétaires terriens bradent de grandes superficies à des promoteurs véreux qui cherchent à s’enrichir sur le dos des populations. « Le pays compte plus de 200 sociétés immobilières qui ne sont pas en règles. On ne peut pas continuer à accompagner la spéculation foncière, enrichissant des individus », s’est-il indigné. Concernant le retard des transferts de compétences et des ressources aux collectivités, dénoncé par les maires, l’orateur du jour s’est voulu précis : « la réticence d’un ministre dans le transfert des compétences et des ressources aux collectivités territoriales ne peut pas amener le chef de l’Etat à revenir sur sa parole ».

Au sujet de la réconciliation nationale, le chef du gouvernement a fait savoir que le président du Faso est très attaché à la question. « Chacun a son idée de la réconciliation. Il faut des préalables pour parvenir à un consensus. Le chef de l’Etat a fixé le premier semestre de l’année 2021 pour enclencher le processus », a-t-il dit. S’agissant du dossier Faso-Fani, le ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré, a fait savoir que le gouvernement a pris toutes les dispositions pour la réouverture de l’usine mais des difficultés subsistent avec la société Fasotex à laquelle Faso-Fani a été rétrocédée à la suite de la privatisation. « A un moment donné, il appartiendra à l’Etat de s’assumer en reprenant les choses en main » a-t-il déclaré. « Ces échanges directs sont des occasions pour les populations d’avoir des informations sur la conduite des affaires de l’Etat et d’exprimer en retour leurs préoccupations en lien avec le développement », a déclaré la gouverneure du Centre-Ouest, Irène Coulibaly.

Beyon Romain NEBIE
beynebie@gmail.com

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