Comme chaque année, au 1er décembre, le monde entier se consacre à la lutte contre le SIDA. Le mot d’ordre de l’édition 2025 est : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au SIDA ». L’objectif est de faire une halte pour évaluer les mesures de riposte de cette pandémie afin de réorienter convenablement les actions pour plus d’efficacité. C’est de bonne guerre car, il faut le dire, la maladie a trop duré sur cette planète et, continue malheureusement, en dépit des efforts déployés par les Etats, de faire des victimes.
En effet, selon des données récentes, des milliers de personnes en meurent chaque année et des millions de nouvelles infections à VIH sont enregistrées, à travers le monde.
Au Burkina, des acquis sont perceptibles en vue de contenir la maladie, à l’horizon 2030. Toutefois, des efforts doivent être encore consentis, au regard des données récentes sur le SIDA. En effet, selon le dernier rapport de l’ONU SIDA, publié en juillet 2025, le taux de prévalence du VIH est estimé à 0,5%. En termes de nombre de personnes vivants avec le VIH au Burkina, le même rapport le chiffre 94 000 personnes, dont 54 000 adultes femmes, 31 000 adultes hommes et 8400 enfants.
Pour ce qui est des nouvelles infections, intervenues au cours de l’année 2024, les statistiques indiquent 3 000 nouvelles infections. Au vu de tout cela, il convient de se remobiliser, de ne pas surtout baisser la garde, malgré les contraintes éventuelles qui plombent, par moments, les initiatives de riposte. En effet, ce n’est pas un secret ; l’insuffisance du financement demeure l’enjeu majeur menaçant. Toute chose qui nécessite une redéfinition des actions pour plus d’efficacité.
S’il est vrai que la commémoration est l’occasion pour le monde entier de manifester son soutien aux personnes vivant avec le VIH, il reste que l’on devrait plutôt changer de paradigme afin d’obtenir des résultats encore probants et partant, mettre fin à cette pandémie, à l’horizon 2030. C’est pourquoi, dans cette dynamique, certains observateurs du domaine de la santé suggèrent l’amélioration à l’accès aux services de lutte contre le VIH, l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination et surtout de garantir la protection des droits des femmes, des filles qui continuent de se heurter à des obstacles démesurés dans l’accès aux soins de santé.
Le VIH reste une réalité. Ce n’est qu’à travers un engagement collectif que des solutions pérennes peuvent être trouvées. Mais déjà, l’on peut se féliciter des avancées au niveau mondial qui laissent entrevoir un recul significatif de la maladie. Les efforts des communautés, des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des partenaires de la santé mondiale ont en effet permis de réaliser des avancées extraordinaires. Entre 2002 et 2024, dans les pays où le Fonds mondial investit, le taux de mortalité liée au SIDA a diminué de 82 % et le taux d’incidence du VIH a diminué de 73 %.
Néanmoins, il ne faut pas céder à l’autosatisfaction. C’est pour cela que les acteurs de la lutte devront encore mieux s’organiser pour maintenir les acquis et obtenir des résultats avec les moyens dont ils disposent et surtout prospecter dans la mobilisation des ressources endogènes. Dans ce sens, les populations doivent demeurer vigilantes car, le VIH/SIDA existe toujours et la perception d’une disparition de la maladie, due aux progrès des traitements, peut entraîner une résurgence de la maladie.
Soumaïla BONKOUNGOU






