Classement Doing Business : un diagnostic pour améliorer le rang du Burkina

La Maison de l’entreprise du Burkina Faso a initié, le lundi 3 août 2020, à Ouagadougou, un atelier national de validation de l’étude diagnostique du climat des affaires. Au cours des travaux, les participants vont également adopter un plan stratégique dans le but d’améliorer le classement Doing Business du pays.

Depuis 2010, le Burkina Faso connaît une régression de ses performances dans le classement Doing Business. Une situation qui s’explique en partie par la difficulté de mise en œuvre de certaines réformes par les administrations et la faible communication sur les réformes à l’endroit du secteur privé. C’est pour changer cette donne que le gouvernement burkinabè a commandité une étude de diagnostic du climat des affaires dont la validation a eu lieu, le lundi 3 août 2020, au cours d’un atelier à Ouagadougou. L’étude a été exécutée par le groupement de cabinets IPSO Conseils et DEMBS Associates.

Selon l’un des experts, Dr Amadou N. Yaro, le diagnostic tient compte des réformes entreprises de 2000 à 2020. « Le Burkina est engagé dans un processus de modernisation de ses outils afin de faire du pays une destination pour le monde des affaires », a-t-il clarifié. Le consultant a poursuivi en indiquant que le diagnostic a fait ressortir que les réformes de première génération ont été bien menées et ont permis au pays des Hommes intègres d’être classé parmi les premiers réformateurs en Afrique de l’Ouest. Cependant, a fait remarquer M. Yaro, les réformes de deuxième génération n’ont pas été suffisamment menées pour des raisons financières, matérielles et humaines. « Nous avons abouti à des propositions de réformes législatives tant sur le plan national qu’international mais aussi à la nécessité de mettre en place un dispositif de financement pérenne de ces réformes. En effet, l’un des constats que nous avons faits est que lorsque les réformes sont entreprises, il n’y a pas de financement pour leur mise en œuvre », a expliqué Amadou N. Yaro. Par ailleurs, il a confié que le diagnostic est assorti d’un plan stratégique quinquennal de trois axes. Il s’agit du renforcement des capacités, des réformes institutionnelles et la mise en place d’un fonds dédié aux réformes. Avec ces trois axes et des plans d’actions qui sont proposés, a-t-il ajouté, le Burkina va se rattraper.

Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, a reconnu qu’après les réformes de première génération, le Burkina n’a pas entrepris de réformes de deuxième génération à partir de 2010. « Quand vous passez ce vide de trois, quatre, voire cinq années sans réformes, vous reculez. C’est le cas pour le Burkina même si ces deux dernières années nous semblons être stables mais il vaut mieux avancer. Nous avons remarqué aussi que certaines licences d’affaires deviennent des goulots d’étranglement en terme de facilitation des affaires, de par leur nombre et leur redondance », a fait savoir le ministre Kaboré. C’est pourquoi, il a fait savoir que le comité de pilotage et de suivi du climat des affaires a commandité cette étude dans le but de sortir un plan stratégique et proposer des plans d’actions.

« Les consultants sont parvenus à un diagnostic assez précis qui montre les problèmes et indique aussi ce qu’il faut faire si nous voulons sortir des problèmes sus-cités. Pour le gouvernement, il est clair que nous allons prendre en compte les recommandations dans les politiques qui seront mises en place », a rassuré le ministre en charge du commerce.

Joseph HARO

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