L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) a tenu une rencontre de sensibilisation et d’échanges avec les acteurs des médias sur les grandes innovations de la loi 005-2024 portant règlementation générale de la commande publique au Burkina Faso, mardi 30 septembre 2025, à Ouagadougou.
L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) est convaincue qu’une commande publique transparente repose également sur l’action d’une presse engagée, apte à informer, à alerter et à interpeller. De ce fait, elle a organisé une rencontre de sensibilisation et d’échanges avec les acteurs des médias sur les grandes innovations de la loi n°005-2024/ALT du 20 avril 2024, portant règlementation générale de la commande publique au Burkina Faso et ses textes d’application, mardi 30 septembre 2025, à Ouagadougou.
Il ressort des explications de la directrice de la règlementation et du suivi-évaluation de l’ARCOP, Maïmouna Bazié, que les innovations introduites par la nouvelle loi portant réglementation de la commande publique ont trait notamment au renforcement de l’intégrité dans les marchés publics par l’érection d’un principe dédié à l’élargissement des pouvoirs de l’ARCOP en matière de régulation et de sanctions, à la suppression du référé-suspension.
Toujours au titre des avancées majeures, Mme Bazié a ajouté l’intégration explicite des considérations sociales, économiques et environnementales dans la gestion des marchés publics, la modernisation des procédures de passation des marchés avec la création de nouvelles procédures en lien avec la dématérialisation, la simplification
des procédures pour une meilleure accessibilité des acteurs, le renforcement des critères de durabilité et d’inclusion et surtout une meilleure articulation entre les impératifs de contrôle et les exigences de célérité.
« Un projet de décret est prévu pour régir la passation et l’exécution des marchés publiques pour les missions diplomatiques et consulaires et une résolution pour l’Assemblée législative de la Transition. Concernant le contentieux juridictionnel des marchés, l’étape de la Cour administrative d’appel a été supprimée. L’Organe de règlement des différends (ORD) peut désormais exclure toute participation d’un agent public à la commande publique. L’offre anormalement basse a été institué. A ces réformes, s’ajoutent la création de deux nouvelles infractions assorties de sanctions », a-t-elle clarifié.
Valoriser les compétences des jeunes
Pour le secrétaire permanent de l’ARCOP, Modeste Yaméogo, ces innovations ne sont pas de simples ajustements techniques. « Elles traduisent une volonté politique forte de moderniser nos pratiques, de renforcer la confiance des citoyens et des opérateurs économiques, et de faire de la commande publique un véritable moteur de performance », a-t-il confié.
A l’entendre, une réforme pertinente ne peut porter ses fruits sans une appropriation collective. Selon lui, les professionnels des médias peuvent y jouer un rôle essentiel. « Vous êtes des relais de l’information, des vecteurs de pédagogie, des partenaires de la transparence. A travers vos analyses, reportages et débats, vous contribuez à éclairer l’opi-nion et à renforcer la culture de la redevabilité », a reconnu M. Yaméogo. De ce fait, il a invité les journalistes à s’approprier ces différentes innovations et à accompagner l’ARCOP dans leur vulgarisation.
Quant au directeur de la Formation et des appuis techniques, Gaston Yaméogo, il a souligné que les nouvelles réformes de la loi sur la commande publique valorisent aussi l’expertise des jeunes entrepreneurs.
« Lorsque le marché n’excède pas 300 millions F CFA, il n’est pas exigé comme condition d’attribution, la preuve d’un marché similaire déjà exécuté », a-t-il précisé. A son avis, le marché similaire s’apparente à un cercle fermé qui exclut les plus faibles de la concurrence.
« Il faut donner l’occasion aux jeunes de s’essayer afin d’offrir au pays
des compétences internes solides et diversifiées »,
a-t-il soutenu.
Adama SAWADOGO