Le « Baba » arrive !

Il est reconnu par l’ensemble des observateurs avertis et par les mélomanes comme l’une des références ultimes de la nouvelle vague des musiciens burkinabè. Florent Belemgnegré alias Floby, « le papa des orphelins » ou le « Baba national » donne rendez-vous à ses fans le 30 juin prochain pour la sortie de son nouvel album qui devrait asseoir davantage sa réputation de grand de la musique burkinabè pour ce qu’il nous a donné à travers les bribes diffusées sur sa page Floby Officiel.

Si jusque-là le Kirikou d’Afrique faisait dans le tradi-moderne et la world music, il semble cette fois qu’il a décidé, en sus, d’aller puiser dans le tréfonds du terroir moaga pour s’inscrire dans la lignée des grands chansonniers traditionnels tels Zougnazagmda, Kisto Koimbré, Abibou Sawadogo et Nana Bibata. Du « roots natty roots » que l’on est pressé de déguster, car, avec sa voix claire, rauque, puissante et légère à la fois, nul doute que c’est une nouvelle touche qu’il apportera à ce segment de notre musique qu’il ouvrira aussi à la jeunesse du pays du fait de son charisme indéniable.

Un voyage initiatique qui promet donc, d’autant plus qu’il est bien au fait de l’histoire de son terroir à travers l’épopée de ses grands hommes et qu’il maîtrise parfaitement les dictons et proverbes mossé pour avoir été bercé par ceux-ci durant son enfance passée auprès de sa grand-mère. Floby est un géant qui s’ignore si l’on observe certains de ses comportements sur les réseaux sociaux et son staff managérial dont le professionnalisme est quelque peu sujet à caution.

Pour tout dire, il devra se départir du style « ghetto biiga » (enfant du ghetto) afin que la « chenille » Weedo devienne enfin le Baba national ou le King Zodanga. Un travail de métamorphose qui incombe avant tout à son staff qui doit percevoir à travers la carapace qu’il s’est forgé, les blessures et les meurtrissures de l’enfant de la rue qu’il a été, pour leur appliquer la thérapie appropriée.

Une œuvre « freudienne » qui nécessite aussi un renforcement dudit staff avec des communicants rompus et connaissant les méandres du showbiz international. Une œuvre d’utilité nationale, dans la mesure où le talent est là, immense et ne demande qu’à être exploité. Alors seulement, Georges Ouédraogo, Amadou Ballaké, Jean-Claude Bamogo dit Man et To Finley pourront dormir en paix. Parfois, l’histoire balbutie.

Boubakar SY
(Collaborateur)

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