Conférence des Nations unies sur le changement climatique : la COP30 ou le temps de l’action et de la mise en œuvre

Le Président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva : « nous allons dans la bonne direction, mais à la mauvaise vitesse ».

La 30e Conférence des Parties (COP30) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se déroule, du 10 au 21 novembre 2025, à Belém, au Brésil. La cérémonie d’ouverture, présidée par le Président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, est intervenue, le lundi 10 novembre 2025. Trois axes d’actions, à savoir la réalisation des engagements climatiques déjà pris, le renforcement de la gouvernance mondiale et la mise au centre des décisions climatiques, qui vont guider les négociations de cette COP30.

Il est urgent de passer du temps des engagements à celui de l’action sur le changement climatique. Cette option est au centre de la 30e Conférence des Parties (COP30) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tient, du 10 au 21 novembre 2025, à Belém, au Brésil, en pleine Amazonie. Durant deux semaines les décideurs du monde vont discuter du réchauffement climatique et de l’avenir de la Planète. Trois axes d’actions devraient constituer la trame de l’architecture de ces négociations mondiales sur la crise climatique et les solutions pour y répondre. Il s’agit de la réalisation des engagements climatiques déjà pris, le renforcement de la gouvernance mondiale et la mise au centre des décisions climatiques qui vont guider les négociations de cette COP30.

Pour le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, la tenue de la COP30 à Belém, au cœur de la plus grande réserve mondiale de biodiversité, qui symbolise l’urgence et l’espoir de la planète, est « une décision politique et symbolique ». Elle vise à montrer que l’Amazonie est un élément essentiel de la solution climatique, et pas seulement un sujet de débat. Tout en saluant les axes d’actions retenues pour les négociations et les progrès réalisés depuis l’Accord de Paris en 2015 à la COP21, le Président Lula a déploré la lenteur de mise en œuvre des engagements face à l’urgence climatique. « Nous allons dans la bonne direction, mais à la mauvaise vitesse »,
a-t-il martelé.

A ceux qui ne croient pas à la réalité de la crise climatique, l’hôte de la COP30 n’est pas allé du dos de la cuillère pour leur assener ses vérités. « Le changement climatique n’est plus une menace d’avenir, c’est une tragédie du présent… Nous vivons à une époque où les obscurantistes rejettent les preuves scientifiques et attaquent les institutions. Il est temps d’imposer une nouvelle défaite au négationnisme », a-t-il lancé.

« La décennie de l’exécution, de la solidarité et de la crédibilité »

Le Secrétaire permanent du CNDD, Pamoussa Ouédraogo : « pour ce qui nous concerne, c’est beaucoup plus des aspects liés à la prise en compte de l’adaptation, et notamment son financement ».

Pour le président de la COP30, l’Ambassadeur André Corrêa do Lago, le monde est en crise multidimensionnelle qui appelle à la responsabilité individuelle et collective. Et le sens de l’humain et la coopération internationale constituent les derniers remparts. « Je crois profondément que l’être humain est essentiellement bon, mais nous savons qu’il est aussi capable de choses terribles, comme la guerre, qui, malheureusement, est revenue à être proche de tant de gens.

Mais l’être humain a fait et continue de faire des choses extraordinaires, et penser que nous pouvons améliorer la vie des gens est ce qui nous inspire », a-t-il soutenu. Malgré les récents revers, les conditions de vie des populations du monde entier peuvent et devraient continuer à s’améliorer, a ajouté l’Ambassadeur André Corrêa do Lago. Pour lui, la science, l’éducation et la culture sont le chemin que nous devons suivre. S’agissant de la lutte contre les changements climatiques, le multilatéralisme est définitivement la voie qui fait passer à l’action et faire plus que ce qui a été déjà fait jusque-là,
a-t-il indiqué.

« Rappelons-nous aussi que l’Accord de Paris, il y a 10 ans, est né à un moment où il devait dépasser 4 °C d’augmentation de température. Aujourd’hui, nous savons que nous avons beaucoup réduit – mais nous savons aussi que nous devons travailler beaucoup plus dur pour le réduire encore plus. C’est donc un temps de célébrations diverses, mais il faut le recevoir avec humilité et réalisme, car il manque encore beaucoup de choses », a-t-il nuancé.

Pour le président de la COP29, Mukhtar Babaïev, avec la présente conférence mondiale sur le climat, le monde entre dans une nouvelle ère, celle de
la mise en œuvre. « La COP30 inaugure le premier cycle de livraison complète de l’Accord de Paris. Désormais, il n’y a plus de place pour des promesses sans actions. C’est la décennie de l’exécution, de la solidarité et de la crédibilité », a-t-il affirmé.

L’agroécologie, solution africaine à l’adaptation

Au sortir de la cérémonie d’ouverture, le Burkina Faso a exprimé ses espoirs et attentes vis-à-vis de cette COP. « Nous sommes beaucoup plus confiants au regard des engagements qui ont été pris par les uns et les autres, notamment la présidence de la COP, à travers les actions qui se sont déclinées pour les priorités de cette conférence. Pour ce qui nous concerne, c’est beaucoup plus des aspects liés à la prise en compte de l’adaptation, notamment son financement. Et sur ce point, au niveau de l’agenda, il y a déjà des discussions qui se mènent à travers la prise en compte des circonstances spécifiques de l’Afrique et qui doivent être inscrites au niveau de l’agenda de cette COP », a confié le Secrétaire permanent du Conseil national pour le développement durable (SP/CNDD), Pamoussa Ouédraogo, qui conduit la délégation burkinabè, en attendant l’arrivée du ministre chargé l’Environnement, Roger Baro. Il s’est également réjoui de la prise en compte de la question du financement, notamment l’article 9.1 relatif à la finance, qui a été discutée et adoptée au niveau de l’agenda.

La société africaine a aussi ses attentes vis-à-vis de cette COP. Selon l’Alliance pour la sécurité alimentaire en Afrique (ASFA), il est temps d’inscrire l’agroécologie comme solution africaine d’adaptation au changement climatique. L’AFSA plaide aussi pour la promotion de la participation inclusive des communautés de base dans le processus de négociations et pour un financement conséquent et direct de l’agroécologie, a indiqué la coordonnatrice de programmes à AFSA, Bridget Mugambe. « La question de la finance climatique a été abordée lors des COP précédentes, mais cette fois-ci, nous attendons que les financements aillent directement aux populations afin qu’elles puissent implémenter les solutions agroécologiques d’adaptation au changement climatique », a insisté Mme Mugambe.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmaul.com
(Depuis Belém, Brésil

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