Conservation de la nature: la contribution des populations dépendantes des forêts

Les forêts sont menacées de disparition, du fait de l’action de l’homme qui y tire le maximum de produits (aliments, animaux, médicaments, bois…) pour sa survie. Au Burkina Faso, des populations dépendantes des forêts regroupées au sein des structures associatives tentent de rétablir l’équilibre naturel des espèces à travers la sensibilisation et la création d’Activités génératrices de revenus (AGR).

La sauvegarde des forêts a amené des Organisations de la société civile (OSC) a entreprendre des initiatives. En effet, intervenant dans cinq régions du Burkina Faso, le Projet d’appui aux populations locales dépendantes de la forêt (PAPF) accompagne ces structures associatives riveraines des zones boisées. Supervisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il est mis en œuvre dans le cadre du Programme d’investissement forestier (PIF). L’objectif principal est de développer la capacité et d’appuyer les initiatives spécifiques des communautés locales ciblées et, à renforcer leur participation au processus de Réduction des émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts (REDD+). Le principal résultat attendu est la réduction de la déforestation par la création et le financement d’initiatives. Dans la région du Centre-Sud des OSC comme l’Association des femmes laïques de la commune de Saponé (AFLS) et l’Association pour la promotion économique et sociale des femmes du Burkina Faso (APES-Femmes) dans la commune rurale de Doulougou fabriquent et commercialisent le beurre de karité. Grâce à la formation et la dotation de ces structures en locaux et matériels (moulin, machine…) de production par l’UICN, le projet a donné un nouvel élan à l’autonomisation financière des membres. Selon le principe, la moitié du produit vendu revient aux productrices. L’autre moitié des revenus est repartie entre le fonctionnement de l’association, l’entretien du matériel, et le reboisement. « Cette année, chaque membre de AFLS compte planter cinq arbres de karité », confie la présidente de l’association, Adèle Nongerma. Une autre structure, à savoir le groupement de femmes Wend-Zoodo de la commune de Saponé bénéficiaire du projet excelle dans l’étuvage du riz. 17 au départ, l’envergure du projet a suscité l’adhésion d’une quarantaine de membres. Le groupement exploite un bas-fond d’un hectare où le riz récolté est étuvé et commercialisé. Cela a permis de réduire la pauvreté des femmes de l’avis de la représentante du groupement, Cécile Zoungrana. Pour sauvegarder la forêt du village de Guisma d’une superficie de 103 hectares dans la commune rurale de Ipelcé, le comité de gestion des ressources naturelles a reçu des appuis dans la réduction de la perte de la biodiversité et l’amélioration de la résilience des écosystèmes forestiers. Il s’agit, entre autres, de 10 000 espèces locales plantées dans la forêt, la formation des membres du groupement, la mise à disposition de 100 ruches pour l’apiculture et la construction d’un local en vue de la collecte et la commercialisation du miel. A en croire le président du comité de gestion Rawoko Convolbo, des structures viennent s’inspirer de l’expérience de son groupement. Au Centre-Ouest, la coopérative Allah Wallou basée dans la commune de Sapouy est sensibilisée à l’utilisation des foyers améliorés pour éviter la consommation excessive du bois de chauffe. Dans le cadre du projet, la coopérative a reçu un financement pour créer des AGR au nombre desquelles, la production et la commercialisation du yaourt et des aliments dérivés du lait. « Nous travaillons avec des forestiers qui nous montrent comment faire un reboisement et bien d’autres activités liées à la conservation de la nature », ajoute la présidente Kadidiatou Diallo. Le groupement maraîcher féminin Nékéné-Douan de la commune de Sapouy, quant à lui, s’est inscrit dans les bonnes pratiques agricoles en matière de conservation de l’eau et des sols, avec l’accompagnement de l’UICN. Selon la gestionnaire du groupement Fatimata Kinda, le voyage d’échange d’expériences a permis aux membres d’acquérir des connaissances dans le domaine de l’agroforesterie. Ce qui a permis de produire des résultats positifs dans leur activité de culture maraîchère.

Paténéma Oumar
OUEDRAOGO

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