Coronavirus: le gouvernement met plus de 177 milliards F CFA dans la lutte

Le conseil des ministres s’est tenu le jeudi 2 avril 2020 à Ouagadougou, sous la présidence du chef de l’Etat, Roch marc Christian Kaboré. L’actualité du Covid-19 a occupé une place de choix dans les travaux.

Le plan de riposte national contre la pandémie du Covid-19 est passé de 11 milliards de F CFA à 177 milliards 914 millions 978 612 F CFA. C’est l’une des principales décisions prises lors du conseil des ministres du jeudi 2 avril 2020 à Ouagadougou. D’autres innovations ont également été apportées au plan de riposte. Il s’agit de la sécurisation du personnel de santé, du renforcement des dispositifs de prise en charge tant au niveau de ceux existant déjà à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso que des Centre hospitalier régionaux (CHR), de la disponibilité des kits de tests et de réactifs de façon continuelle et de la multiplication des centres de dépistage. Pour le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, ces différentes mesures se justifient au regard d’une évaluation de la situation de l’épidémie de coronavirus. « Sur la base d’une modélisation mathématique et numérique, si nous n’appliquons pas les bonnes pratiques en termes de distanciation sociale et sans un renforcement d’un certain nombre d’éléments, nous pouvons atteindre un pic de 7 000 cas graves dans notre pays », a-t-il expliqué. Le plan de riposte, selon le ministre, a été révisé pour éviter ce pic de 7 000 cas graves qui pourraient intervenir fin avril ou début mai, si rien n’est fait. Un point de la collecte des fonds et de la mobilisation des ressources contre le Covid-19 a été fait au conseil des ministres, a précisé le porte-parole du gouvernement. Le détail des collectes au 1er avril 2020 à 18 heures était d’un milliard 106 millions 644 771 F CFA répartis comme suit : 997 millions 850 000 F CFA sous forme de chèques et 11 millions 794 771 F CFA en nature, c’est-à-dire en matériels d’hygiène, en dispositif de lavage de lavage des mains, en eau, en boisson, en sucre et en gel. A ce titre, deux comptes ont été ouverts dont un au Trésor pour recueillir toutes les contributions de toutes les bonnes volontés et les entreprises au niveau national et un second compte Covid-19 ouvert à la BCEAO pour recueillir les contributions des partenaires techniques et financiers qui se sont manifestés pour accompagner le Burkina Faso dans la lutte contre le Covid-19.

1207 prisonniers graciés

Toujours dans le registre de la gestion du Covid-19, le ministre de la Justice a présenté un dossier qui a abouti à l’adoption d’un décret portant remise totale de peines à titre exceptionnel au regard de la crise sanitaire due au Covid-19. « Cette remise de peines va concerner 1207 personnes qui feront l’objet d’un accompagnement pour leur réinsertion dans le monde actif afin qu’ils ne soient pas des facteurs contaminants. C’est au regard de leur état de santé, de l’âge avancé, de l’accomplissement de la moitié de la peine et de la nature moins grave de l’infraction que ces personnes ont bénéficié de ces remises totales de peines », a argué le ministre de la Communication. Le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement a présenté un rapport sur les mesures de mitigation des effets du Covid-19 sur l’économie nationale. Ce rapport, relatif aux perspectives économiques et financières en 2020 et 2021, présente une simulation des effets de la pandémie dans tous les secteurs économiques, les cadres macroéconomiques, les finances publiques, les mesures fiscales et budgétaires potentielles. Au regard de la situation, a expliqué Remis Dandjinou, le conseil a instruit le ministre en charge des Finances et celui délégué au Développement de présenter rapidement une loi de finance rectificative qui sera introduite à l’Assemblée nationale. « L’impact du covid-19 sur notre économie se traduit par une contre-performance qui sera de 2% contre une prévision de 6, 3% dans le scénario tendanciel qui était avancé. Au niveau des finances publiques, les recettes totales devraient se situer autour de 1917,8 milliards FCFA contre 2223 milliards de F CFA, soit un gap de 306 milliards de F CFA. Dans ce gap 227,1 milliards sont des recettes fiscales et 18,9 milliards sont des recettes non fiscales », a détaillé Remis Fulgance Dandjinou. Le taux de pression fiscale qui en ressortira sera de 16,1% contre une prévision de 18,1%. « Les dépenses totales et les prêts nets se situeront autour de 2361,9 milliards en 2020 contre une prévision tendancielle 2498,8 soit une baisse de 137 milliards de F CFA », a-t-il conclu.

Karim BADOLO

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