Les résultats des examens artistiques ont été proclamés, le jeudi 24 juillet 2025 à Ouagadougou, dans le centre unique du Conservatoire national des arts et des métiers de la culture (CNAMC), situé sur le site de l’ex-INAFAC à Gounghin.
Depuis plusieurs heures, les candidats aux examens artistiques attendaient fébrilement leurs résultats. L’attente prend fin à 15 heures précises. Les présidents des différents jurys sortent de la salle de délibération et invitent les candidats à s’approcher. Sur les visages tendus, la peur se lit encore. Lentement, les élèves avancent. Anaïs Tapsoba, élève en arts plastiques, bondit de joie à l’appel de son nom. « Je me suis préparée pendant trois ans pour cet examen. Quand on a prononcé mon nom comme première du centre, l’émotion était immense. J’espère passer le BQP l’année prochaine », confie-t-elle, soulagée. Autre candidate comblée de joie, Alice Ouoba, élève en artisanat d’art option « batik », a obtenu avec brio son Certificat de qualification professionnelle (CQP), avec une moyenne de 16,82/20.
« Nous étions les premiers à composer en batik et toute notre promotion a réussi. Le batik est un art passionnant qui exige patience et sacrifice. Je recommande vivement cette filière à tous les amoureux de l’artisanat », explique-t-elle, visiblement fière.
Elle annonce déjà son intention de poursuivre avec le Brevet de qualification professionnelle (BQP) dans deux ans, tout en débutant ses activités artisanales. « Ce diplôme est professionnalisant. Nous sommes désormais capables d’ouvrir nos propres ateliers », ajoute-t-elle. Selon la présidente du centre d’examen, Rita Sandwidi, 75 candidats ont été enregistrés pour cette session, dont 43 en musique, 23 en arts plastiques, 9 en artisanat d’art. « Nous avons obtenu 93,55 % de réussite en musique, 77,14 % en arts plastiques, et 100 % en batik », précise-t-elle. Elle rappelle également que les diplômes délivrés cette année comprennent le CQP, le BQP et le BPT (Brevet professionnel de technicien).
Un appel à la professionnalisation des artistes
Mme Sandwidi lance un appel aux artistes autodidactes pour qu’ils intègrent des structures de formation reconnues afin de valoriser leurs compétences. « Beaucoup d’artistes sont talentueux, mais sans diplôme reconnu, leurs opportunités restent limitées. Aujourd’hui, le parchemin a une grande valeur », insiste-t-elle. Elle les invite à s’inscrire au CNAMC ou dans d’autres établissements spécialisés pour bénéficier d’un encadrement professionnel et se présenter aux examens officiels.
La session 2025 des examens artistiques a été officiellement lancée, le lundi 21 juillet à Ouagadougou, sur le site de l’ex-INAFAC à Gounghin. Institués depuis 2015, ces examens visent à professionnaliser les métiers artistiques au Burkina. Organisés par la Direction générale de la culture et des arts (DGCA) sous la supervision de la Maison de certification, ils permettent de valoriser les savoir-faire souvent acquis de manière empirique, en délivrant des diplômes reconnus dans les domaines artistiques comme la musique, les arts plastiques et l’artisanat d’art.
Wamini Micheline OUEDRAOGO
