FESPACO 2023 : des réalisatrices burkinabè, grandes icônes

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) fait la part belle aux réalisateurs burkinabè qui présentent des films. Parmi eux, des femmes s’illustrent comme de grandes icônes, à l’image de Apolline Traoré, Sarah Bouyain et Fanta Régina Nacro.

A quelques jours de la tenue du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), des acteurs sont pressés de mesurer la valeur de leurs chefs-d’œuvre en compétition. Parmi eux, l’on dénombre des réalisateurs de films dont des femmes qui ont imprimé leur marque dans le cinéma burkinabè et africain. Entre autres, nous avons Apolline Traoré, Sarah Bouyain et Fanta Régina Nacro. Concernant Apolline Traoré, à plus de 40 ans, elle symbolise le dynamisme, la vivacité et la maturité professionnelle dans l’univers du cinéma.

La réalisatrice franco-burkinabè, Sarah Bouyain, possède plusieurs films à son actif.

Fille de diplomate, elle est polyglotte, spécialiste en art et communication et ancienne étudiante de Emerson Collège aux Etats-Unis. Elle présente à cette biennale son tout dernier long métrage Sira pour l’Etalon d’or de Yennenga. « C’est la petite histoire d’une jeune fille peulh qui bourlingue le désert afin de se rendre dans un village pour épouser son fiancé. Malheureusement, dans cette zone, règne une violence atroce où les hommes sont massacrés par des parricides. La jeune Sira a été violée et laissée pour morte dans ce désert. Sira se retrouve seule face à son destin et commence une lutte pour sa survie. Une forme de vengeance et d’entourloupe alimente la jeune fille contre les terroristes. Tandis que d’autre part, son fiancé est à sa recherche… ». Auparavant, elle a réalisé plusieurs courts métrages dans les années 2000 dont Kounandi qui a été sélectionné en 2004 au Festival international du film de Toronto au Canada. Avec cette œuvre cinématographique, elle fait une transition vers le long métrage avec son premier film Sous la clarté de la lune. En 2008, Apolline Traoré a réalisé une série télévisée Le testament, Moi Zaphira en 2013 et Frontières en 2018 qui a remporté de nombreux trophées dont le prix CEDEAO du meilleur film ouest-africain sur l’intégration Prix Félix Houphouët-Boigny, le Prix Robeson en 2017 au FESPACO. En 2019 avec Desrances, son quatrième long métrage, elle a reçu au FESPACO, le prix du meilleur décor, bénéficié à trois reprises des prix au Festival international de Kerala en Inde, etc.

Un véritable succès planétaire

Ce film connaîtra également un véritable succès planétaire en étant, en décembre 2019, le film qui a été primé trois fois au Festival international de Kerala en Inde. Apolline Traoré devrait faire valoir son film Sira en compétition à la 73e édition du Festival de Berlin cette année 2023. La dernière participation d’un film burkinabè à ce prestigieux festival daterait de 1993 avec le film Samba Traoré de Idrissa Ouédraogo. S’agissant de la métisse franco-burkinabè, Sarah Bouyain, elle est née à Reims, dans la Marne (France). Après une licence de mathématiques obtenue à Jussieu, elle entre à l’Ecole nationale supérieure Louis Lumière Ecole de Vaugirard. Deux ans plus tard, elle travaille comme assistante caméra sur différents films, des courts et longs métrages, des documentaires et des fictions ainsi que des publicités dont Le cri du cœur et Afrique Mon Afrique, deux fictions d’Idrissa Ouédraogo (1994), Couleur Café, une fiction d’Henri Duparc (1997), Nikki de Saint Phalle, un documentaire de Peter Schamoni (1993). En 1997, elle a coréalisé et cadré Niararaye le making of de Kini et Adams d’Idrissa Ouédraogo. En 2000, elle a réalisé Les Enfants du Blanc, un film documentaire. En 2010, elle a terminé Notre étrangère, son premier long métrage de fiction. En 2003 est paru Métisse façon, son recueil de nouvelles. Elle a écrit différents articles principalement consacrés au thème du métissage et de l’exil pour Africultures, Présence africaine et le Codesria.

Le cinéma burkinabè et africain peut compter sur l’expertise de la réalisatrice Fanta Régina Nacro.

Fanta Régina Nacro est aussi une autre figure emblématique de la réalisation de films au Burkina Faso. Depuis plus de 20 ans, elle dénonce les tares de la société burkinabè à travers des histoires qui amènent, par la réflexion, la sensibilisation et la pédagogie, à un changement de comportement. Son court métrage Puk Nini de 32 minutes sorti en 1995 lui donne une peau neuve dans le cinéma africain. Avec, en 1993, la création de sa maison de production, Les films du défi, Fanta Régina Nacro, originaire de Tenkodogo, fait de l’éducation des filles et de la sensibilisation sur les grands problèmes de la société, son cheval de bataille, via de nombreux courts métrages. Le truc de Konaté, un film drôle qui prône l’usage du préservatif. Le film Bintou a été sélectionné pour la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes et a reçu, en 2001, le prix du meilleur court métrage au FESPACO. Elle initie la collection sur les violences faites aux femmes à partir de 2013 avec un projet de dix films pour fédérer dix réalisateurs en vue de produire cette aventure.

Boukary BONKOUNGOU

Sources : Archives FESPACO, Internet

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