Le marché de Sarfalao, à Bobo-Dioulasso, a accueilli le samedi 24 mai 2025 une caravane de presse du Club des journalistes et communicateurs pour la nutrition et la sécurité alimentaire (CJCN-SA).
Dans le cadre d’une caravane de presse organisée par le Club des journalistes et communicateurs pour la nutrition et la sécurité alimentaire (CJCN-SA) a visité le samedi 24 mai 2025 au marché de Sarfalao, à Bobo-Dioulasso dans les Hauts-Bassins. L’objectif était d’observer la disponibilité et les conditions de stockage des produits alimentaires fortifiés, en particulier le sel iodé et l’huile enrichie en vitamine A. Les journalistes et communicateurs du club ont sillonné le marché de Sarfalao à Bobo-Dioulasso pour constater de visu la disponibilité et les conditions de stockage des produits alimentaires fortifiés, en particulier le sel iodé et l’huile enrichie en vitamine A. Sur les étals du marché de Sarfalao, les produits fortifiés sont bel et bien présents, mais leur traçabilité et leurs conditions de conservation suscitent des inquiétudes.

Mamounata Sanou, une jeune commerçante, vend de l’huile en petites quantités à partir d’un bidon de 20 litres. Elle explique :
« Ce sont les grossistes qui me proposent cette marque. Les prix varient selon les périodes. »
Sans avoir été sensibilisée à l’importance de l’huile enrichie, elle indique qu’elle revend actuellement un bidon acheté à 18 500 francs CFA. Les formats détaillés sont proposés à 1 000 F pour un litre, 550 F pour un demi-litre et 250 F pour un quart de litre.
À quelques pas, Zénabo Ouédraogo vend du sel reconditionné en sachets. À ses côtés, des sacs marqués « Sel iodé » sont visibles.
« J’achète le sac à 3 750 francs CFA et je le revends en portions : 600 F le kilo, 300 F le demi-kilo, et 150 F la plus petite quantité », explique-t-elle. Selon, nutritionniste de la direction de la nutrition au ministère de la Santé, ces pratiques posent des défis en matière de contrôle de qualité. L’huile, souvent reconditionnée sans étiquette, rend difficile toute vérification.

« Le consommateur doit impérativement demander à voir le bidon d’origine. Idem pour le sel iodé, souvent présenté en vrac ou sans indication claire », a-t-elle alerté.
Mme Bationo a souligné également les problèmes de stockage : exposition au soleil, bidons non adaptés, hygiène douteuse… autant de facteurs qui altèrent les propriétés nutritionnelles des produits.

Elle a recommandé aux commerçants de garder les contenants d’origine à portée de vue, de préférer les conditionnements familiaux facilement identifiables et de conserver les produits à l’ombre. Elle suggère notamment que les producteurs proposent davantage de formats familiaux et facilement reconnaissables. « Si l’on dispose de conditionnements de 0,33 L, 0,5 L, 1 L ou 5 L, cela facilite la vente en détail tout en permettant de conserver l’étiquetage d’origine », a-t- proposé. Aux commerçants, elle a recommandé de privilégier le reconditionnement dans des contenants propres et d’exposer les produits à l’ombre, tout en gardant le contenant d’origine à proximité pour que les clients puissent vérifier les informations.

Pour Issa Ouattara, coordonnateur adjoint du CJCN-SA, des efforts sont visibles :
« Les sacs portaient bien la mention ‘sel iodé’ et certains bidons d’huile affichaient le logo d’enrichissement. C’est encourageant. »
Il a appellé toutefois à renforcer la vigilance des consommateurs.
« Chacun doit s’assurer que les produits achetés sont bien fortifiés et sensibiliser son entourage », a-t-il indiqué.
Wamini Micheline OUEDRAOGO
Crédit photos : CJCN-SA