Garder le cap

Rester debout face à l’adversité et aux difficultés du moment. C’est l’attitude que le Président du Faso recommande à ses concitoyens, à l’orée de la nouvelle année. Comme on pouvait s’y attendre, le traditionnel message du chef de l’Etat à la nation du 31 décembre 2019, a connu une inflexion sécuritaire. Roch Marc Christian Kabore a montré très sensible à « la douleur profonde » des Burkinabè dont la plupart subissent les affres des attaques terroristes. A l’endroit des orphelins et des familles des victimes, engendrées par les attaques terroristes et des conflits communautaires, il a réitère la solidarité agissante du gouvernement, en appelant toutefois se départir des velléités de repli identitaire et de la stigmatisation. « La victoire du peuple burkinabè sur le terrorisme est certaine, parce que nous avons foi en notre unité face à l’adversité, foi en notre détermination inébranlable, foi en l’avenir radieux du Burkina, un Burkina Faso éternel, en Afrique et dans le monde », a martelé le chef de l’Etat avec de vives encouragements aux déplacés internes, aux blessés, aux FDS engagés au péril de leur vie pour sauver la nation. Sur la dernière ligne de son quinquennat, Roch Marc Christian a déclaré que 2020, année de la victoire contre le terrorisme, de la consolidation de la démocratie et du vivre-ensemble et de la prospérité conformément au leitmotiv de sa gouvernance : la satisfaction des aspirations légitimes du peuple. Aussi assure-t-il, travailler à la tenue d’élections libres, démocratiques et transparentes, tout en comptant sur l’union sacrée et la trêve sociale réitéré à l’endroit des partenaires sociaux, pour relever ce défi. Dans cette optique, le président du Faso a relancé une des mesures emblématiques de l’année précédente, pour en finir avec « les cas par cas » dans la résorption des revendications sociales des travailleurs du secteur public. Il s’agit de la reprise des travaux sur la remise à plat des salaires, une recommandation des forces vives de la nation sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat. Face à la foultitude des revendications, des décisions courageuses s’imposent. Sur le budget 2020 par exemple, la prévision de masse salariale est de 55% des recettes propres du pays. Plus de la moitié des recettes propres sont distribué aux fonctionnaires qui ne représentent que 1% de la population. Ce qui pose certes un problème d’équité, mais enlève surtout à l’Etat tout possibilité d’investir dans les secteurs productifs et sociaux confrontés à des besoins exceptionnels. Vu les réalités, il faudrait des efforts de part et d’autre, pour conduire à terme le processus de remise à plat des salaires. Vouloir poursuite ce projet en 2020, c’est adopter une loi organique sur les principes généraux de la fonction publique en opérant les ajustements nécessaires. En tous les cas, l’année 2020 sera placée sous le signe des manœuvres politiques de tous genres. Toute chose qui ne doit point distraire les gouvernants de leur obligation première, à savoir assurer le bien-être social et économique des populations et faire du Burkina Faso, une nation qui compte sur l’échiquier politique international.

Par Mahamadi TIEGNA
mahamaditiegna@yahoo.fr

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