Une semaine culturelle époustouflante ! Pleine de charme et de leçons. Si, la 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) devait être contée, ces mots à eux seuls ne suffiront pas pour magnifier la manifestation. En effet, si l’édition 2023 était considérée comme celle d’une course de vitesse à gagner, après une suspension due au COVID-19 et au défi sécuritaire, celle de 2024 renvoie à une course de fond. Il fallait, coûte que coûte, organiser et réussir cette biennale, seulement un an après l’édition précédente afin de la consolider. A terme, c’est une semaine riche en couleurs et en émotions qui a été servie aux festivaliers et amoureux de la culture.
Tout a bien commencé, le 27 avril 2024 au stade Aboubacar-Sangoulé-Lamizana pour s’achever ce 4 mai dernier à la maison de la Culture Anselme-Sanon avec la nuit des lauréats précédée de celle des partenaires où la biennale a rendu hommage aux acteurs et à ses soutiens. Ces deux phases ont couronné une organisation de la SNC dont l’essence réside dans l’esprit de partage et de solidarité où on y vient pour découvrir et s’enrichir de l’autre, ce qui ajoute du charme à cette manifestation. Celle-ci rejaillira sur tous les grands évènements au Burkina Faso. C’est bien que chaque artiste, chaque festivalier garde à l’esprit, le sacrifice de ces valeureux filles et fils du pays qui luttent au prix de leur vie pour que le pays se relève et pour un déroulement sans tâche de l’édition 2024. La foire commerciale et artisanale à elle-seule a accueilli plus de 300 000 visiteurs de tous horizons. Sans oublier l’engouement de plus en plus croissant autour du village des communautés.
En plus de porter la diversité des communautés d’ici et d’ailleurs qui se sont côtoyées dans la symbiose durant une semaine, ce chiffre achève de convaincre que la biennale de la culture retrouve sa place de carrefour de l’expression de notre diversité culturelle, socle de notre unité nationale. La manifestation présente ainsi l’image d’un Burkina Faso qui s’est résolument inscrit dans une dynamique de reconstruction et de développement basée sur les piliers de ses valeurs endogènes et de son histoire. En somme, la culture, les traditions et tout ce qui invite à se tourner vers soi pour dénicher ce qui fera des Burkinabè cette particularité dans un monde globalisant. A lire le témoignage de Prosper Kompaoré, l’un des acteurs majeurs de la création de la SNC et directeur artistique de cette 21e édition, on mesure aisément le chemin parcouru en 40 ans et les défis qui restent à relever.
Se rappeler que des containers avaient servi de couchettes, à l’époque, la réalité d’aujourd’hui présente l’amélioration continue de l’organisation au fil des années. Tout comme, demain, le fait que la foire se tienne dans un espace sans pavé, pourrait aussi être un vieux souvenir. Ce sera certainement l’acte de biens de jeunes piqués par le virus de la perpétuation de notre legs culturel avec l’onction de dirigeants toujours convaincus de sa place cardinale dans le processus du développement du pays. Les chapiteaux climatisés, les badges à code « QR », la vente en ligne des badges et tickets, les activités programmées et exécutées à bonne heure, sont déjà la preuve que la SNC bénéficie d’une somme d’expertises qui n’a d’ailleurs jamais fait défaut au Burkinabè. Si la 21e édition devait être contée, elle doit être comptée parmi ces manifestations qui mettent en pôle position le génie du peuple burkinabè. Il avait bien raison, ce visiteur non dioulaphone qui, recevant le « dansè » (bienvenue en dioula), aura compris qu’il faut danser. Il n’a quand même pas tort. La SNC, en plus des activités intellectuelles et sportives, est bien le lieu où on a chanté et dansé aux sons et aux rythmes de toutes les localités et de toutes les ethnies du pays pendant une semaine entière.
Assetou BADOH