Gouvernement Apollinaire Kyélem : le Front patriotique déplore la mise à l’écart des Hommes politiques

Le Front patriotique a animé une conférence de presse, le jeudi 3 novembre 2022 à Ouagadougou, sur la situation nationale.

Le Front patriotique réaffirme son attachement aux principes de la nature civile du pouvoir politique et de la dépolitisation des Forces de défense et de sécurité (FDS). La structure l’a fait savoir lors d’une conférence de presse, dans la matinée du jeudi 3 novembre 2022 à Ouagadougou. Les premiers responsables du Front se sont dit mobilisés pour une Transition politique légitime et souveraine, convaincus qu’elle est la seule à emporter une adhésion consciente du peuple à l’entreprise de restauration de l’intégrité du territoire national, du retour à la paix, à la cohésion et à la prospérité nationale. Du reste, les conférenciers ont dénoncé « une volonté manifeste d’ostracisme vis-à-vis des hommes et femmes politiques » à la suite de la formation du gouvernement. Pourtant, a estimé le coordonnateur du Front patriotique, Germain Bitiou Nama, la fédération des intelligences, le dialogue et la concertation politique sont nécessaires pour sortir le Burkina Faso de l’impasse politico-sécuritaire dans laquelle il se trouve. Par ailleurs, selon lui, la présence de ministres du MPSR 1 dans le nouveau gouvernement n’accorde pas bonne presse aux nouvelles autorités. Il estime que la question des recriminations envers certains ministres a eu « un traitement léger » par les autorités.

Indispensable mobilisation populaire

 

Les conférenciers ont, par ailleurs, salué l’initiative de recrutement massif de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Pour eux, la mobilisation populaire est indispensable pour vaincre le terrorisme et sortir les millions de Burkinabè de la détresse humanitaire. Elle doit cependant être accompagnée, de leur avis, d’une refondation de l’armée et de la politique de défense et de sécurité. Par ailleurs, en militant pour un nouveau pacte républicain de défense et de sécurité nationale réorganisant l’armée sur des bases républicaines et une politique de défense populaire, le Front patriotique a dit s’inscrire dans l’indépendance et la souveraineté affirmées du Burkina Faso dans les relations internationales, l’engagement actif pour l’unité entre les peuples africains et en particulier avec les peuples du Mali et du Niger pour faire face au terrorisme et à la balkanisation des Etats. Parlant de relations internationales, les conférenciers ont été invités par les journalistes à se prononcer sur la volonté manifeste de certains Burkinabè d’améliorer la coopération du pays avec la Russie, notamment sur le plan sécuritaire. A ce propos, Bassirou Sanogo, membre du cadre de concertation du Front patriotique, a estimé que le pays est souverain depuis 1960 et a priori peut avoir des relations diplomatiques et de défense avec qui il veut. Mais, que ce soit la France, la Russie ou tout autre partenaire, les instruments et les politiques de coopération doivent, selon le Front patriotique, être connus, transparents et respecter la souveraineté du pays. « Pour sortir du tête-à-tête du passé colonial avec la France, les accords de coopération avec elle ne doivent plus être des sujets tabous, inconnus et inaccessibles par notre peuple. Mieux, le Burkina Faso ne doit plus entretenir des accords de coopération qui compromettent son indépendance et l’empêchent de se défendre contre le terrorisme », a conclu M. Sanogo.

Nadège YAMEOGO

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