Interviw : Hilaire Kaboré, DG de la SONABHY

En marge de la rencontre de l’Association des raffineurs et des distributeurs africains (ARA) tenue, à Ouagadougou, du 22 au 24 août 2018, le directeur général de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) précise dans cet entretien que des dispositions réglementaires, sécuritaires et commerciales ont été passées en revue, dans l’optique de satisfaire la clientèle.

Sidwaya (S.) : Que peut-on retenir des conclusions de l’atelier africain sur le gaz butane, tenu du 22 au 24 août dernier à Ouagadougou ?
Hilaire Kaboré (H.K.) : C’était une occasion pour la chaîne logistique des pétroliers d’une dizaine de pays, de partager les expériences et de mutualiser leurs connaissances. L’Association des raffineurs et distributeurs africains (ARA) est composée des professionnels de la partie aval (exploration, production et raffinage). Lors de l’atelier, trois groupes de travail, à savoir ceux de stockage et distribution, raffinage, régulation ont été mis en place pour perfectionner les opérations et tirer les bonnes pratiques.

S. : Quels ont été les axes de réflexion ?
H. K. : Nous avons examiné les différents volets de chaque groupe afin de dégager des perspectives d’amélioration du rendu. Il s’agit pour nous de trouver de meilleures politiques de butanisation entre la dizaine de pays-membres de l’ARA afin d’assainir notre espace communautaire et demeurer serviable au consommateur.

S. : Rappelez-nous donc les politiques de raffinerie et de distribution développées par l’ARA pour satisfaire la clientèle.
H. K. : La problématique des emballages a été au cœur de nos échanges. Il importe qu’on s’assure de la qualité des bouteilles, de leur traçabilité, de leur disponibilité, de l’entretien, des contrôles des circuits de distribution, etc. Ce sont des commodités qui permettent aux clients de consommer en toute sécurité. Avec le directeur-énergie de la commission de la CEDEAO, plusieurs échanges ont permis de parfaire et d’harmoniser la circulation et la consommation du gaz butane dans l’espace communautaire.

S. : Des doutes sont parfois émis sur le poids réel du gaz distribué. Quel commentaire faites-vous à propos ?
H. K. : Il faut retenir que dans nos centres de remplissage, le travail est mécanique et très bien robotisé. Les bouteilles sont servies automatiquement et se déconnectent lorsqu’elles reçoivent le volume de gaz autorisé. Il n’y a donc pas une intervention humaine. Mais, malgré cette technologie fiable, nous effectuons des contrôles périodiques pour s’assurer que le gaz sort au poids préconisé. Certes, une bouteille n’est pas conçue pour être remplie hermétiquement, sinon, cela crée une surcharge et elle ne fonctionnera pas au foyer. Il y a tout un processus pour offrir des bouteilles serviables aux consommateurs. Actuellement, vous remarquerez que le transport des bouteilles se fait sur des palettes. Et cela pour éviter qu’elles se cognent entre elles et provoquer des fissures.

S. : Les bouteilles de gaz sont très souvent citées dans les incendies domestiques. Faut-il revoir la conception des emballages?
H. K. : Ce n’est pas seulement la bouteille qu’il faut incriminer. Le flexible qui relie la bouteille au foyer a un délai de péremption. Est-ce que les populations y prennent garde ? Il y a aussi le montage qui peut être mal fait au niveau du vissage. Dans ces cas, s’il y a fuite, cela peut être dommageable. Au niveau des brûleurs également, il peut avoir des fuites incontrôlées de gaz. Ainsi, dans la sensibilisation que nous menons, nous recommandons de toujours utiliser la mousse de savon pour s’assurer, que les vissages sont bien faits. Mais les réflexions se poursuivent et vont permettre au niveau du Burkina Faso de trouver un dispositif sûr pour les consommateurs. Sinon, les sociétés de distribution sont connues et leurs bouteilles aussi. Les fournisseurs sont agréés et connaissent les textes qui encadrent la distribution. Donc nous pouvons rassurer que tout est fait pour éviter les accidents.

S. : Au regard du caractère hautement inflammable des produits pétroliers, quelles sont les mesures sécuritaires qui encadrent leur stockage ?
H. K. : La lutte contre l’incendie fait partie du quotidien des pétroliers. Dans la symbolisation universelle des pétroliers, on parle de triangle de feu qui représente les trois éléments qu’il faille avoir pour qu’il y ait feu. Il faut un comburant, un combustible et une source de chaleur. Le comburant est dans l’air, le combustible, c’est le produit pétrolier que nous manipulons tous les jours, la source de chaleur est le troisième élément qu’il faut surveiller. Pour cela, il y a une batterie de dispositions que nous avons mises en place pour éviter la chaleur. Mais, en même temps que nous investissons pour qu’il n’y ait pas feu, nous nous préparons à faire face au feu. Au cas où il y a un feu, il faut supprimer un des éléments. Soit couper la source de fuite ou éliminer la source de chaleur. Et notre personnel dans les dépôts est formé et entrainé à combattre les flammes. Des détachements de sapeurs-pompiers nous assistent également et nous pensons que des dispositions de prévention et de lutte sont réunies.

Wanlé Gérard COULIBALY

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