Journée internationale de la femme : le pagne du 8-Mars de plus en plus rare à Bobo-Dioulasso

La célébration de la Journée internationale des droits de la femme est marquée chaque année au Burkina Faso par la production de pagnes dédiés à ladite journée. Cette année, au regard du contexte sécuritaire et humanitaire, le ministère en charge du genre et de la famille s’est démarqué de toute initiative de production et de commercialisation de pagnes du 8-Mars, édition 2023. Le pagne se fait de plus en plus rare à Bobo-Dioulasso. Constat au grand marché de la ville.

Jeudi 23 février 2023. Il est 9 heures 30 minutes. Comme d’habitude, le grand marché de Bobo-Dioulasso grouille de monde. Le magasin de Zenabou Sako est rempli de stocks de pagnes. Elle s’attèle à accueillir ses premières clientes. A deux semaines de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, les pagnes ne sont pas visibles dans le commerce de dame Sako. Seulement, une pièce de pagnes se trouve dans la boutique. « Actuellement le pagne de 8-Mars est en manque dans tout le marché », confie la commerçante. Elle précise que cette année, elle ne s’est pas intéressée à la vente de ces pagnes, nous relate-t-elle. « Les années antérieures, on vendait le pagne de 8-Mars, mais avec la décision du ministère, beaucoup de commerçants se sont désengagés dans la vente du pagne sur le marché », fait-elle savoir, tout en ajoutant que cette année les maisons de production de pagnes n’en ont pas fabriqués en nombre suffisant. D’où selon elle, la rareté des pagnes à Bobo-Dioulasso. Face à cette rareté du pagne, certains commerçants se sont rendus à Ouagadougou pour en chercher, laisse-t-elle entendre. « Malheureusement, les pagnes n’étaient pas disponibles chez les fournisseurs de Ouagadougou aussi », soutient-elle.

La flambée des prix

Pour elle, bon nombre de femmes n’auront pas le cœur à la fête du fait de cette indisponibilité du pagne. Plus loin dans le marché, Sinaly Diarra, employé de commerce et ses collègues, s’attèlent à déplacer les balles de pagnes. A en croire l’employé de commerce, le pagne du 8-Mars est en manque depuis le mois de février. Comme Zenabou Sakou, il évoque le fait que la maison de production ait eu peur de mettre en quantité les pagnes en raison de la situation sécuritaire du pays, en plus de la décision du gouvernement de célébrer le 8-Mars dans la sobriété. Même son de cloche chez Harouna Boléané, employé de commerce dont le magasin est situé à un jet de pierre de celui de Sinaly Diarra, qui pense que la rareté du pagne est due au désengagement du gouvernement. « Beaucoup sont ces commerçants qui se sont désengagés dans cette vente du fait de la décision du gouvernement », se justifie- t-il. Pour avoir le pagne, c’est la croix et la bannière. Cette situation a entrainé la flambée des prix sur le marché au point que les commerçants qui en disposent se frottent les mains. En effet, contrairement aux années antérieures, les trois pagnes sont vendus à 10 000 voire 11 000 F CFA alors que les années passées, le prix était de 6 000 FCFA. Pour Harouna Boléané, le prix a flambé au fil du temps à cause de la forte demande. Malgré la déception de cette année, les commerçants disent espérer l’engagement du gouvernement l’année prochaine. Pour sa part, Koritimi Sanou, une cliente souhaite que la femme burkinabè dépasse l’uniforme pour donner un sens à la journée. Par ailleurs, elle a invité les populations à commémorer le 8-Mars dans la sobriété comme l’a souhaité le gouvernement.

Boudayinga J-M THIENON

Zila Philippe NEBIE (Stagiaire)

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