
Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a pris part dans la soirée du jeudi 25 septembre 2025, au African Burial Ground National Monument de New York, à la rencontre sur la mémoire africaine, la justice et les réparations organisée par la République du Sénégal.
Les présidents Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, John Dramani Mahama du Ghana, Azali Assoumani des Comores….ainsi que les Premiers ministres du Burkina, du Mali, de la Sierra Leone, de la Barbade…se sont retrouvés au African Burial Ground National Monument de New York, un site contenant les restes de plus de 419 Africains enterrés à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle dans une partie de ce qui était le plus grand cimetière de l’époque coloniale pour les personnes d’origine africaine, certaines libres , la plupart réduites en esclavage. Situé dans l’arrondissement de Manathan, c’est dans ce lieu chargé d’histoire que ces Chefs d’Etats et de gouvernements de l’Afrique, de l’Amerique…à l’initiative du Sénégal se sont rendez-vous pour leur rencontre sur la mémoire africaine, la justice et les réparations. D’après le président Faye, « ici, African Burial Ground National Monument de New York, la mémoire s’élève au-dessus du silence et nous délivre un message de responsabilité et d’espérance.

C’est un rassemblement contre l’oubli, un engagement collectif pour apaiser davantage les mémoires et panser les blessures. C’est un rassemblement pour honorer des ancêtres, mais aussi pour réaffirmer que la mémoire n’est pas un fardeau du passé, elle est une boussole pour l’avenir ». Cette cérémonie marquée par une forte émotion s’inscrit dans la dynamique de l’Union africaine déclarant 2025, année de la justice et des réparations. « L’Afrique et ses diasporas a transformé la mémoire en force d’action pour la justice, la dignité et la solidarité. L’histoire coloniale n’est pas seulement celle de l’asservissement, mais aussi celle de lutte de la dignité », a affirmé le Président Faye. A l’entendre, le Sénégal a toujours été à l’avant-garde de la lutte contre l’injustice.
Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a rendu hommage au Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, dont le pays porte cette initiative mémorielle, opportunité de dialogue collectif et prospectif entre l’Afrique et sa diaspora, entre l’Afrique et les personnes d’ascendance africaine. L’histoire du Burkina Faso, a-t-il rappelé est indissociable des luttes contre l’esclavage, le colonialisme et le néocolonialisme. Et, la participation du Burkina à cette rencontre, a-t-il affirmé est une affirmation de l’engagement du Burkina à honorer les victimes, à exiger la justice et à construire un développement durable.

Selon le Premier ministre, si, la nation burkinabè n’a pas été au centre des comptoirs négriers transatlantiques, son peuple a subi les exactions de la traite et les violences du système colonial, qui ont bouleversé ses structures sociales et économiques. “L’histoire de nos aïeux enrôlés de force pour les guerres coloniales, les résistances farouches de grandes figures africaines et le profond impact de l’économie coloniale sur nos territoires en sont des témoignages vivants”, a-t-il précisé.
Un avenir plus juste
C’est pourquoi, a-t-il dit, les questions de mémoire et de réparations sont cruciales pour le Burkina. “Le Burkina Faso, fort de son engagement historique pour la souveraineté, plaide pour un engagement panafricain sur la question des réparations” a-t-il dit. Il a insisté que cet appel est fondé sur le droit international et la nécessité d’une justice économique, en vue de poser les bases d’un développement durable pour le continent. Pour lui, la rencontre de New York est une occasion historique de faire entendre la voix des pays réunis au sein de la Confédération AES.
L’AES a-t-il signifié est prête à prendre sa place dans ce mouvement pour la dignité et la réparation. “En nous unissant sur ces questions, nous ne demandons pas seulement la reconnaissance de notre passé, mais nous posons les fondations d’un avenir plus juste, plus prospère et souverain pour tous les peuples africains et leurs descendants” a soutenu le Premier ministre, Rimltalba jean Emmanuel Ouédraogo. A cet titre, il a, au nom des pays de l’AES proposé la création de « Musée de la résistance dans les differents pays qui seront des lieux physiques et numériques dédiés à la préservation des récits de nos ancêtres, documentant les luttes contre l’esclavage et le colonialisme mais aussi des lieux de recherches pour les historiens et des outils pédagogiques pour les écoles. Au titre des propositions, il y’a l’intégration de l’histoire des résistances et des réparations dans les programmes scolaires pour donner aux jeunes une compréhension plus complète de leur identité et de leur héritage.

Il a proposé l’organisation de colloques panafricains sur des thèmes comme la restitution des biens culturels, en partenariat avec des universités et des centres de recherche africains, pour une approche scientifique et unifiée, la mise en place de Programmes de « Retour des compétences » pour encourager le retour des professionnels nationaux et d’autres pays africains de la diaspora pour des missions de courte ou longue durée, notamment dans les secteurs de la santé, de l’ingénierie et de la technologie, la mise en place dans nos pays respectifs, d’un fonds d’investissement de la diaspora pour financer des projets de développement afin de soutenir des Petites et Moyennes Entreprises, des startups et des projets à impact social, renforçant ainsi l’économie locale. Enfin, il a preconisé, la création de jumelages culturels et éducatifs entre nos villes et des villes à forte population afro-descendante de pays d’autres continents pour donner lieu à des échanges d’étudiants, des festivals culturels et la mise en place de programmes de recherche conjoints sur l’histoire et les arts.

Le Président du Ghana, John Dramani Mahama a rappelé que l’esclavage est le plus grave crime contre l’humanité. Car, des millions de personnes ont été arrachées de force à leurs familles pour développer des pays. « L’Afrique a souffert de l’esclavage et de la colonisation. Beaucoup de richesses ont été volés à l’Afrique pour construire les nations riches » a déploré le président ghanéen. Donc, pour lui, la réparation est juste. « Les Africains, unissons-nous pour que le monde nous présente ses excuses pour l’esclavage », a soutenu, John Dramani Mahama.
Abdel Aziz NABALOUM
(New York)