Au Kenya, les autorités et les populations ont perdu le sourire et le sommeil. Depuis le début de la saison des pluies en mars, ce pays d’Afrique de l’Est connait, de façon inhabituelle, de graves inondations aux dégâts matériels et humains importants. Une trentaine de comtés seraient sous les eaux. D’après le dernier bilan établi ces jours-ci par le gouvernement kényan, 228 personnes ont péri dans les inondations. De nombreux blessés, 150 000 déplacés et des dégâts sérieux sur les infrastructures ont été également enregistrés. Les réalités sont telles, que l’horizon n’est pas parti pour se dégager de sitôt. Les inondations devraient encore durer plusieurs semaines, selon l’institut météorologique kényan. En réalité, ces fortes averses sont la conséquence directe du phénomène climatique cyclique, El Nino, caractérisé par la mise en place d’une anomalie positive de température au niveau de l’océan Pacifique équatorial.
Dans certaines zones géographiques, comme l’Afrique de l’Est où se trouve le Kenya, l’impact de ce phénomène se mesure en termes d’importantes précipitations. Plus que jamais sur la brèche, le président kényan, William Ruto, a mobilisé l’armée et demandé l’évacuation des personnes vivant dans les zones à risque d’inondations, mais, il a véritablement du pain sur la planche. La vie est devenue un cauchemar pour ses compatriotes, où du moins les plus touchés par les inondations. Ils manquent de tout : d’eau potable, d’abris, de nourriture, de soins de santé… L’annonce de la construction de 20 000 logements sociaux et l’aide de près de 70 euros accordée à chaque famille déplacée pour payer le loyer sont des mesures à saluer, mais l’urgence commande plus. Déjà, certains ménages sinistrés (la plupart ont trouvé refuge dans les écoles et les églises) estiment que l’aide au logement est insignifiante, les propriétaires de maisons dans les zones inondées ayant doublé les loyers. Comme quoi la solidarité n’a pas toujours fonctionné dans ce monde. C’est le comble de la cupidité ! Le gouvernement fait de son mieux, tout comme certaines ONG qui prêtent main forte aux personnes en détresse, mais il y a fort à faire pour satisfaire les nombreuses attentes. Il y a de quoi s’alarmer, surtout que d’autres pluies diluviennes ne sont pas à exclure.
Si le chef de l’Etat kényan doit parer au plus pressé, il est appelé surtout à trouver des solutions durables, en anticipant sur les éventuelles conséquences des inondations, auxquelles le Kenya est coutumier. Les années ne doivent pas se suivre et se ressembler en matière de gestion des inondations. Si on ne peut pas mettre fin aux pluies diluviennes, changement climatique oblige, on peut agir en amont pour limiter au moins les dégâts. Le président Ruto, qui a la destinée du pays en main, est fortement interpellé….
Kader Patrick KARANTAO