Le panier de la citoyenneté

Comme la plupart des pays du monde, le Burkina Faso vit l’une de ses pires crises sanitaires due à la propagation du coronavirus (COVID-19) à un rythme à donner le tournis. Mais à la différence des autres Nations, le pays des Hommes intègres et quelques autres sont tenaillés depuis plusieurs années par le terrorisme, avec sur les bras des centaines de morts et des milliers de déplacés internes. Pouvait-on vivre pire moment dans la vie d’une Nation comme la nôtre, aux ressources limitées et « prioritairement » consacrées à cette lutte contre les attaques terroristes ?

Malgré tout, le gouvernement a adopté un plan de riposte contre le COVID-19 de 11 milliards F CFA et a pris des mesures restrictives de mobilité et de rassemblement, portant ainsi, un coup dur à l’économie nationale. Le montant peut, certes, paraître dérisoire, comparativement à ceux des autres pays de la sous-région, mais la plus belle fille du monde peut-elle offrir plus que ce qu’elle a ? Heureusement, qu’aux côtés de l’Exécutif, des personnes physiques et morales ont mis et continuent de mettre la main à la poche, pour aider les autorités à contenir l’expansion de la pandémie. EBOMAF, Coris bank international, Fondation UBA, LONAB, Kanis international, Assemblée nationale, Mamou Doukouré …

La liste est longue et les dons, variés ! Avec un peu plus de solidarité entre Burkinabè et une mise en exergue de la responsabilité sociale des entreprises, le panier commun pourra se remplir, parce qu’à un moment où tous les pays du monde se barricadent et font des pieds et des mains pour sauver les populations, il serait inutile de tendre la sébile aux autres ou d’attendre d’autrui, un quelconque acte de générosité. Nul n’est à l’abri de la maladie et en plus de respecter les consignes du ministère de la Santé, il urge que ceux qui ont les moyens, accompagnent le gouvernement en nature ou en espèces. Tous condamnés à se faire soigner à l’hôpital de Tengandogo et au Centre hospitalo-universitaire Souro-Sanou de Bobo-Dioulasso en cas de contamination, les Burkinabè n’auront donc de salut qu’en se donnant la main pour endiguer la pandémie.
De manière solennelle, le gouvernement doit appeler les forces vives de la Nation à la solidarité en mettant en place un panier de la citoyenneté dans lequel chacun pourra contribuer, selon sa bourse. Ainsi, les compagnies de téléphonie mobile, les innombrables sociétés minières, les sociétés de commercialisation de produits pétroliers et nos « richissimes » hommes d’affaires, notamment, trouveront là, une occasion en or de faire parler leurs cœurs.

Cette citoyenneté sous-entend également une gestion vertueuse des dons parce que sous nos cieux, une certaine crise de confiance s’est installée entre dirigeants et dirigés, les derniers cités pensant à tort ou à raison que la bonne gouvernance financière n’est pas la tasse de café de ceux qui en ont la charge. Quoi qu’il advienne, c’est à ces genres de tournants de la vie d’une Nation que ses filles et fils doivent parler d’une même voix et conjuguer leurs efforts pour relever les défis, même les plus insurmontables. Le faire le plus vite serait le mieux.

Jean-Marie TOE

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