Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, aux chercheurs : « Nous avons besoin de ceux qui ont une tête pleine de savoir et un cœur plein de patriotisme »

Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré : « soyez des chercheurs patriotes ».

Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a patronné la 15e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT), le mercredi 22 octobre 2025. A l’occasion, il a livré un message à la communauté scientifique que nous vous proposons l’intégralité.

Bonjour camarades. Je vous souhaite à tous la bienvenue dans cette salle du SIAO pour le 30e anniversaire du FRSIT, la 15e édition, puisqu’il se déroule chaque deux ans. 30 ans se sont écoulés. Ce ne sont pas 30 jours. Je pense qu’il est temps, en plus du thème, de faire le bilan, le point de la situation. Je tenais donc à féliciter tous les chercheurs, tous les enseignants-chercheurs, tous les inventeurs, tous les innovateurs pour tout le travail qui a déjà été abattu malgré les difficultés. Une fois, j’ai demandé au ministre pourquoi, les gens ont tellement besoin d’argent pour faire la recherche.

Il m’a pris juste un exemple comme quoi pour juste analyser certaines cellules, les gens ont besoin d’aller en Europe pour payer et avoir accès à des microscopes électroniques à balayage et bien d’autres choses qu’il m’a citées. C’est ce jour aussi que j’avais compris que nous ne disposons pas de certains équipements de laboratoire. Et, j’ai pris l’engagement qu’en 2026, peut-être au premier trimestre, ces équipements de pointe de dernière génération pour la recherche seront au Burkina.

J’ai aussi tenu à être là aujourd’hui pour vous accompagner, vous témoigner toute ma gratitude et tout mon encouragement pour tout ce que vous faites et vous dire que nous mettrons les bouchées doubles pour que ceux qui veulent créer, qui veulent inventer, puissent le faire.

La page « Faso Andubè » a été créée. Beaucoup de gens ont commencé à s’inscrire et nous attendons toujours que les gens continuent de s’inscrire parce que nous sommes en train de construire un centre dénommé : “Faso Bangré”, où tous ces équipements seront installés et celui qui pense pouvoir créer quelque chose pourra passer, trouver les équipements nécessaires pour mettre en place son invention ou bien je dirais copier les inventions des autres.

Parce que, rassurez-vous, peu importe le niveau de votre amitié, lorsque vous achetez quelque chose et qu’on vous dit qu’on vous transfère la technologie, on ne vous transfère pas tout. Bien sûr, il y a le secret de la fabrication que la personne va garder. Mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Nous ne devons pas douter de nos propres capacités.

Certes, je vous encourage et vous félicite. Mais, il ne faut pas rester à cette étape. Je ne vais pas vous caresser dans le sens des poils. Je vais peut-être être un peu dur ce matin. Mais l’objectif, c’est de réveiller tout un chacun, surtout la jeunesse. Parce que je vais parler sans langue de bois, sans langage diplomatique encore. Bien sûr, l’Afrique est le berceau de l’humanité et c’est scientifiquement prouvé, n’est-ce pas ? C’est vous les scientifiques qui avez trouvé cela.

Cela veut dire que le premier homme est venu d’Afrique. Et pourquoi l’Afrique est dernière aujourd’hui ? Je pense que ce sont ces débats qui devraient animer nos plateaux télé, nos espaces scientifiques, pour comprendre pourquoi l’Afrique est dernière. Vous vous êtes posé la question, je suppose ? Quelque chose n’a pas marché, et aujourd’hui, le Burkina Faso a décidé de faire la révolution. La Révolution est certes idéologique, politique, comportementale. Mais, elle est aussi et surtout scientifique, technologique, industrielle…

Si nous voulons rattraper notre retard, il faut qu’on se remette au travail

Les chercheurs présents au FRSIT ont apprecié les engagements du Président Ibrahim Traoré.

Il ne faut pas juste se limiter au slogan parce qu’en révolution, on parle d’endogénéité. Et quand on dit endogène, ce n’est pas juste prononcer le mot. Il faut qu’on arrive à travailler par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Je pense que Dieu est juste. Il a créé tous les hommes égaux. Nous avons les mêmes organes. Seulement, au niveau du cerveau, je pense que scientifiquement encore, la plupart d’entre nous n’exploitent pas 10% du potentiel de leur cerveau.

Et, c’est en travaillant qu’on arrive à exploiter le potentiel du cerveau. Mais, reconnaissons que nous sommes beaucoup paresseux. Nous ne travaillons pas.
Certes, à partir d’un temps, regardez même au Burkina, on nous a amené des concepts pour nous dire qu’un homme ne doit pas travailler plus de 6 ou 8 heures par jour. On a adopté cela et on lutte pour cela.

On n’est pas sérieux-là. Comment est-ce qu’on peut prendre ces genres de droits, si je peux dire, et vouloir pouvoir rattraper le retard que nous connaissons. Aujourd’hui, nous faisons travailler les entreprises jour et nuit. Les travaux qui se faisaient en trois ans, on les fait en moins d’un an. Faso Mêbo travaille jour et nuit, pour des chantiers qui devaient peut-être faire dix mois, ils le font en un mois. C’est bien possible. Vous savez, ils sont venus nous flatter, nous endormir avec beaucoup de concepts. Il va falloir s’en départir. C’est cela aussi la révolution. Si nous voulons rattraper notre retard, il faut qu’on se remette au travail. L’Afrique est le berceau de l’humanité.

Dieu ne nous a pas créés bêtes. Il nous a donnés tous des cerveaux autant qu’eux. Mais, nous refusons d’exploiter le potentiel de nos cerveaux. Certes, ceux qui se distinguent par un coefficient intellectuel au-dessus de la moyenne s’en sortent. Mais très souvent, ils sont pêchés par les impérialistes pour aller travailler pour eux. Et par manque de patriotisme pour certains, ils acceptent de partir. Pour d’autres, l’espace aussi n’était pas propice à ce qu’ils puissent s’exprimer ici. Ils sont partis. Nous exhortons ceux qui veulent revenir, à revenir et travailler ici, pour leur patrie, pour leurs frères.

J’ai un coup de gueule à l’endroit de la jeunesse. Il faut que nous nous réveillions. Je le dis et je vais continuer à le dire. Ne croyez pas que boire, danser, chanter, faire la fête peut nous amener à atteindre un certain niveau. A travers ce comportement, on ne peut que rester esclaves et à consommer ce qu’ils produisent. Mais surtout en leur donnant à vil prix nos richesses, notre sous-sol, parce qu’on n’a pas le choix, on ne sait rien faire. Je suis venu pour encourager la recherche, l’innovation, la technologie. Il faut que nous puissions créer. Prenons un exemple.

Nous sommes dans cette salle. Voici des brasseurs qui tournent partout. Qu’est-ce qui empêche des jeunes burkinabè de créer aussi des brasseurs, de mettre une structure en place pour produire ces brasseurs ? On peut au moins copier. Voici les climatiseurs. Qu’est-ce qui nous empêche de le faire ? Pensez-vous qu’ils sont plus intelligents que nous ? La réalité est là.

Comment nos ancêtres faisaient-ils pour reconnaître un sol ferralitique, d’un autre ? Comment faisaient-ils pour exploiter ce sol, extraire le fer et fabriquer leurs outils ? Répondez-moi. Ils étaient donc plus intelligents que nous. Qu’est-ce qui nous rend donc de plus en plus bêtes ? Il faut se poser la question et les mots les plus justes. Comment les

Le chef de l’Etat a exhorté les chercheurs à innover pour développer le Burkina.

ancêtres faisaient pour extraire l’or, connaître le sol où il y a de l’or, l’extraire ? L’homme le plus riche était en Afrique de l’Ouest, je pense bien au Mali.

Personne n’importera des meubles de luxe au Burkina pour ses bureaux

Comment faisaient-ils pour qu’aujourd’hui, à partir de quelques décennies en arrière, tous nos gisements d’or soient donnés aux autres pour qu’ils viennent exploiter et faire ce qu’ils veulent ? Nos ancêtres étaient plus intelligents que nous et nous sommes plus bêtes qu’eux. Comment avons-nous fait pour devenir plus bêtes ? Je ne vais pas manager le mot, c’est cela le terme. Nous disons que nous sommes des révolutionnaires. Et un révolutionnaire, ça dit la vérité.

Ça peut faire mal, mais il faut le dire. Alors, je veux qu’on se réveille. Nous ne pouvons pas continuer dans cet élan et espérer prospérer. C’est impossible. Chaque période, chaque mois ou souvent le trimestre, j’aime dire au ministre du Commerce de m’envoyer le point de la situation de nos importations. Je regarde les volumes et le montant que nous envoyons à l’extérieur pour exporter des produits. Souvent, j’ai mal. Souvent, asseyez-vous et faites un simple calcul. Vous voulez une souveraineté économique ? Faites un simple calcul. L’habillement, si nous prenons 20 millions de Burkinabè qui dépensent 10 000 F CFA par mois et par an pour s’habiller, c’est-à-dire que nous importons cela, ça fait 200 milliards de francs CFA.

Mais la moyenne d’entre vous dépense 10 000 francs par an pour s’habiller, rien qu’en payant des chaussures ou quelque chose qui est importée. Sommes-nous vraiment devenus si bêtes qu’on ne peut pas s’asseoir, réfléchir et voir tout ce qui nous amenons à l’extérieur et qu’on ne peut pas créer ici ? Moi, je ne crois pas. Rien que l’habillement. Il y a beaucoup d’autres secteurs. Les chiffres sont là. Vous pourrez peut-être voir dans certaines statistiques ce que nous importons et qu’est-ce qu’on peut même fabriquer chez nous ici.

La dernière fois, j’ai demandé à ceux de l’Initiative présidentielle pour une éducation de qualité, de m’envoyer le point de la situation de l’équipement des amphithéâtres et salles qu’on est en train de construire. Qu’est-ce qu’ils comptent faire, comment ils comptent les équiper ? Ils m’ont envoyé. J’ai pris le temps de lire le week-end et j’ai vu combien de milliards de marchés devraient être passés pour les équipements. Vous voyez, dans vos amphithéâtres, les étudiants sont là.

Dans les amphithéâtres, vos tables-bancs et tout, dans les bureaux et tout ce qui s’ensuit. Il y a beaucoup d’amphithéâtres en construction, donc c’est beaucoup d’équipements à acquérir. Tous ces meubles devraient être commandés de l’extérieur. Alors, je leur ai dit : voilà ce qui va se passer. Soit, nous les fabriquons nous-mêmes par nos menuisiers et nos soudeurs ici, ou bien vous rentrez en brousse, vous trouvez tous les bois morts, vous coupez des tabourets et vous venez les mettre dans les universités. Lorsque les étudiants vont s’asseoir sur ces tabourets, si ça leur fait mal, c’est sûr que parmi eux, certains vont avoir l’intelligence de créer les bancs que nous faisons.

Ou bien on trouve dès maintenant des menusiers et des soudeurs de chez nous qui vont fabriquer ces types de bancs pliables que nous souhaitons. Mais je pense que c’est en cours, n’est-ce pas ? Cela veut dire qu’il y a la ressource. Mais pourquoi, ces milliards devraient sortir pendant que les gens peuvent travailler à l’intérieur pour le faire ? Vous êtes capables de faire des choses.

D’ailleurs, que ce soit ministre ou directeur, président d’institution, depuis l’année passée, je disais aux gens quand je faisais l’arbitrage, que ceux qui ont des bureaux cassés, de prendre des cailloux et caler jusqu’à ce que ça ne tombe pas. Si ça tombe, fabriquez ici. Personne n’importera des meubles de luxe au Burkina pour ses bureaux. On les fabriquera ici. Donc ceux qui ont en projet en 2026 de mettre dans leur budget d’importer des meubles, avoir des bureaux très beaux, oubliez cela. Cela ne passera pas.

Les entreprises vont désormais contribuer à la recherche

Nous allons faire ici jusqu’à ce que ce soit beau comme on veut parce que personne ne sera dans le luxe tant qu’on ne sera pas à un certain niveau. Si vous voulez votre luxe, vous devez vous débrouiller vous-même avec votre salaire pour le créer. Le reste, on va se concentrer pour le travail. Et il faut que tout le monde se réveille. On s’amuse beaucoup. S’amuser, c’est bien, mais il faut travailler d’abord. Mais, c’est une politique d’endormir le continent. Je prends un événement qui est passé.

Je n’ai rien de particulier contre les organisateurs : Miss Université 2025. Je pense que la miss a eu beaucoup de prix. Peut-être qu’elle est dans la salle ici, je ne sais pas. Mais elle a au moins eu un chèque de 3 millions F CFA, plus un voyage tout frais payé en France par Campus France. Ça vous dit quelque chose ? Est-ce que Campus France finance votre événement ici ? Quelles sont ces entreprises qui vous accompagnent ? Je veux le point après. Les entreprises vont désormais contribuer à la recherche. On n’a pas le choix. Et quand on dit l’innovation, l’invention, ce n’est pas forcément ceux qui sont allés à l’école.

Il y en a qui ne sont pas allés à l’école, qui sont très bien, qui arrivent à inventer des choses. C’est pourquoi, ces centres sont mis en place pour les recenser, leur donner un peu de connaissances scientifiques, et leur permettre de s’installer et fabriquer ce que nous voulons. Nous ne pouvons pas continuer dans cet élan. Et ceux-là qui importent les meubles, comme je l’ai dit tout de suite, je vous invite à trouver de bons menuisiers ici, faire de bons groupes, commencer à financer pour fabriquer les qualités que vous voulez. Vous ne pouvez pas importer et compter sur le marché de l’État et des institutions. Si je prends quelqu’un qui va passer un marché, c’est à ses risques et peril.

Il faut que nous travaillions. Je vous en prie. Il y a plus de 100 ans de cela, les autres ont créé des moteurs. Qu’est-ce qu’on a fait au Burkina ? Il y a plus de 100 ans de cela, ils ont appris à détecter le pétrole, à l’exploiter, à le raffiner pour créer l’essence, le gazoil … Qu’est-ce que nous faisons au Burkina ? Il y a plus de 100 ans de cela, ils ont créé leur poudre à canon, les explosifs. Ils fabriquent les munitions, les armes. Qu’est-ce que nous faisons ? Il y a plus de 80 ans de cela, ils maîtrisent l’atome. Ils ont fabriqué la bombe nucléaire, aujourd’hui l’énergie nucléaire. Qu’est-ce que nous faisons ? Sont-ils plus intelligents que nous ? Vous le croyez ? Si vous ne croyez pas en vous, il faut vraiment se remettre en cause, essayer de se laver soi-même le cerveau pour croire en vous parce que nous pouvons aussi.

Nous sommes en guerre d’ailleurs ; c’est vrai que le thème est plus sur la santé, l’industrie et autres, c’est très bien. Pour la question de défense, nous allons le faire en privé parce qu’au niveau de la Présidence, nous avons une boîte qui s’occupe de cette question. Je veux que des gens puissent venir me dire qu’ils peuvent produire un moteur. On va les accompagner. Je veux que des gens puissent venir me dire qu’ils peuvent fabriquer la poudre pour nos munitions. On va les accompagner. Je veux que des gens viennent me dire qu’ils peuvent faire des tris nitrotoliennes, les TNT, l’explosif basique dans les obus, malgré qu’il y a des explosifs plus puissants que ça. On va les accompagner. C’est de cela qu’on a besoin. On ne peut pas continuer ainsi. 100 ans après, on ne peut pas fabriquer un seul avion. Même le moyeau d’un vélo, peut-être qu’on ne peut pas le faire. Vous croyez que c’est sérieux ? Nous sommes des consommateurs et on nous a formatés pour cela.

« Il faut qu’on change de mentalité »

Et après, vous allez entendre les gens débattre. Non, on ne peut pas tout faire, on ne peut pas ci, on ne peut pas ça. Et on les a formés pour parler. Et ils ne croient plus en l’Afrique. Non, il faut arrêter de parler. Il faut travailler. Et quand on travaille d’ailleurs, et quand on se distrait, c’est la meilleure façon. Mais, on ne peut pas continuer. Vous avez bien des chaînes de télévision, réservées à la danse, la distraction, la comédie. Je n’ai rien contre les artistes, mais on ne peut pas continuer comme ça.

Ce n’est pas possible. Et on va faire arrêter beaucoup de choses. Ne vous étonnez pas si demain, vous vous réveillez et vous trouvez que certaines chaînes ne passent plus. Parce qu’on va le faire. On va obliger les gens à travailler. Nous sommes en mesure, nous aussi, de faire des choses. On ne peut pas faire de la poterie depuis des millénaires et aujourd’hui, tout ce qu’il y a dans vos toilettes, la porcelaine ou autre, même vos assiettes, on ne peut pas en importer. Mettons-nous au sérieux. Il faut qu’on change de mentalité. Et c’est possible. Croyez en vous.

C’est ça le premier facteur. Croire en soi, qu’on est en mesure de le faire. Et quand on échoue, ce n’est pas la fin du monde. Il faut reprendre. Il faut persévérer. Si aujourd’hui, vous prenez un téléphone, vous le démontez pour essayer de fabriquer, si ça se gâte, ce n’est pas grave. Demain encore, il faut le faire. Prenez votre propre moto, vous démontez tout et vous essayez de remonter pour comprendre. S’il y a des pièces qui restent, ce n’est pas grave. Il faut faire recours à autre chose. J’invite la jeunesse à revoir beaucoup de choses.

Et comme je l’ai dit la dernière fois quand j’avais rencontré les élèves lors de la Journée de l’excellence, arrêtez sur vos réseaux sociaux, vos plateformes numériques, de faire des choses inutiles. Il y a des pages, des canaux où on apprend la science … Je le disais, vous allez trouver des Indiens, des Pakistanais, des gens de certains pays qui arrivent à fabriquer des outils élémentaires et qui postent sur les réseaux sociaux. Intéressez-vous à cela pour essayer de reproduire ici. Au lieu d’aller vous mettre à regarder la danse, à vous-même vous mettre à danser comme un masque, on ne sait pas pourquoi. Mais ce n’est pas cela qu’il nous faut. Mais les autres vous y encouragent.

Regardez certaines ambassades ici. Ils ne financent que cela. Allez-y dans leurs ambassades avec un projet scientifique, technologique ou une invention que vous voulez développer. Ça ne les intéresse pas. Si vous êtes d’accord, ils vous amènent chez eux pour le réaliser. Mais si c’est pour faire ici, ils ne vont jamais vous financer. Mais si vous présentez un projet de distraction, ils vont vous aider. Ils vont vous financer. Et après, ils vont déclarer que c’est pour valoriser la culture burkinabè. Les gars, on ne veut pas de ça.
Nous voulons de la technologie d’abord.

C’est nous-mêmes qui allons financer notre propre culture et nous trouverons tous les moyens de le faire. Donc, on ne demande pas à quelqu’un de venir financer la culture burkinabè. C’est intrinsèque à nous, c’est fondamental. On va le faire nous-mêmes. On ne demande même pas de l’aide à quelqu’un pour cela. Donc, faites l’expérience. Allez dans leurs ambassades. Présentez vos inventions pour le faire ici. Ils ne vont jamais vous aider et ça ne vous dirait rien. Donc, j’invite la jeunesse à se réveiller. Les scientifiques, les chercheurs, mettez-vous à disposition pour pouvoir accompagner. Ceux-là qui n’ont pas fait l’école, quelqu’un peut créer quelque chose, mais, ne connait pas la composition chimique.

C’est à vous, chercheurs, quand on va les envoyer vers vous, de pouvoir récupérer son invention et dire : ok, c’est composé de tels composants et l’aider à l’améliorer au besoin. Voilà la symbiose que je veux à travers ce genre de forum. C’est ce qui peut nous aider. Je vois que la dame de ADIPRO est là, marraine du forum, mais moi, j’ai été à l’ouverture de l’usine. Quand je marchais dans l’usine, je lui ai posé une question. Donc, ce sont des étrangers qui sont là pour faire tourner les machines ici ?

On veut s’industrialiser, mais tout ça, il faut importer. Il y a des choses que vous passez dans certaines unités industrielles, vous ne pouvez pas comprendre. Juste un tapis roulant avec un moteur électrique qui fait tourner, mais il faut importer. On ne va pas avoir peur de Dieu nous aussi, et regarder, puis copier et puis faire. On part payer un long tapis avec un moteur électrique au bout qui tourne, qui fait passer les choses, mais on part payer là-bas. On ne peut pas fabriquer ici. C’est une maladie en fait et il faut que chacun se parle pour qu’on puisse guérir. Il y a beaucoup de choses à faire.

Pour ma part, vos budgets de fonctionnement, cette année encore, je vais couper pour aider les jeunes qui inventent pour pouvoir fabriquer des choses sur place. Donc apprêtez-vous encore. Les institutions, je vais couper encore vos budgets de fonctionnement. Parce qu’il ne sert à rien d’aller faire des ateliers et qu’on importe tout ce que vous utilisez dans l’atelier. Nous sommes ici en train de parler dans des micros importés. C’est la vérité. On ne peut pas continuer comme cela. Toutes vos chaises sur lesquelles vous êtes assis, peut-être que c’est importé. Ce n’est même pas fabriqué ici. Donc, changeons et c’est possible.

Vous pouvez révolutionner

Pour terminer, je vais interpeller ceux aussi qui inventent et qui cherchent. Ne cherche pas à priori, dès la première invention ou la première tentative, à être multimillionnaire et grand patron. Beaucoup de gens font cette erreur. Quand ils créent quelque chose, eh bien : premier marché de l’Etat, les prix sont à un certain niveau, parce qu’il veut qu’à la première commande, il aille payer le dernier iPhone, Samsung, Huawei. Il a cinq téléphones dans la main, il se balade, il est devenu grand patron. Non. Ça se fait petit à petit.
Vous ne pouvez pas concurrencer ce qui est importé.

Donc, je vous en prie, allez-y doucement. Ceux aussi dont l’Etat met à disposition des moyens et que c’est l’Etat qui finance tout, vous ne pouvez pas prendre les moyens de l’Etat, vouloir créer quelque chose et en faire votre propriété privée. C’est d’abord pour l’Etat. Il peut y avoir une convention entre vous et l’Etat pour que l’industrie le produise en masse. Donc, les industriels doivent soutenir forcement la recherche et l’innovation parce que c’est à eux que cela va bénéficier. On n’a pas le choix que de mettre quelque chose pour que vous contribuiez d’une manière ou d’une autre. Vous parrainez beaucoup d’événements de distraction. Vous pouvez aussi parainer les jeunes qui vont inventer. Donc, apprêtez-vous, ça sera fait comme ça.

Pour terminer, nous avons besoin du cerveau de tout le monde et tout le monde est en mesure de créer quelque chose. C’est bien possible. Donc, tous ceux qui ont des têtes pleines et bien pleines, nous en avons besoin. Mais, nous avons encore besoin de quelqu’un qui a une tête pleine de savoir et un cœur plein de patriotisme. Mais quelqu’un qui a un cerveau plein de savoir et un cœur vide de patriotisme, nous n’en voulons pas parce que ça serait juste la recherche de l’intérêt personnel. Il ne voit pas l’intérêt de la patrie. Soyez des chercheurs patriotes. Vous pouvez révolutionner.

Moi, j’ai confiance en vous et je sais que vous pouvez. Vous avez déjà fait des miracles. Il y en a qui ont créé des choses dans le monde entier. Les gens faisaient des recherches depuis des millénaires. Ils n’ont jamais eu la solution ; mais au Burkina, on a trouvé la solution. Il y en a au Burkina. Peut-être que ce n’est pas aussi bien vulgarisé. Il faut peut-être voir ces choses pour bien vulgariser. Donc, vous êtes en mesure de créer. Croyez en vous. Tous ceux qui pensent avoir des cerveaux bien pleins et le cœur plein de patriotisme, nous vous attendons pour pouvoir cheminer ensemble, pour créer, pour innover et être vraiment le cœur de l’Afrique de l’Ouest et être une puissance comme ce que notre père de la révolution, avait rêvé pour le Burkina Faso.

C’est bien possible. C’est bien possible qu’on exploite nos ressources et être bien à l’aise. Vous partez à Dubaï, où ailleurs vous êtes bien contents. La Chine était en arrière il y a près de 50 ans. Elle était bien loin, mais aujourd’hui, elle a dépassé tout le monde. C’est par le travail. Travaillons, et après, on va se distraire. Mais, il ne faut pas mettre la distraction en priorité. Donc, je compte sur tout un chacun. Je vous souhaite un très bon forum, de très bonnes réflexions. J’ai demandé d’après les prix qui sont servis. Le premier prix, c’est 5 millions F CFA. Le deuxième prix, c’est 3 millions et le 3e prix, 2 millions. Nous allons changer à partir d’aujourd’hui. Et j’espère qu’il y a de bonnes inventions pour cette fois-ci. S’il y en a, on multiplie tous les prix par 5.

Et nous allons assurer cela. Donc, la concurrence est ouverte et s’il faut que le FRSIT se tienne chaque année pour amener les Burkinabè à créer et inventer plus, on sera prêt à assumer et à injecter tout ce qu’il faut. Donc prenez cela pour argent comptant déjà. Merci beaucoup à tous. Je vous souhaite un très bon forum. Je reste à l’écoute des résultats, des réflexions positives qui vont sortir de ce forum et que Dieu vous bénisse tous. Que Dieu protège notre chère patrie.

La Patrie ou la Mort, nous Vaincrons.

Propos retranscrits par la rédaction

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