Les élucubrations de Macron

Il est pris dans la spirale d’une situation politique nationale de plus en plus ingérable et intenable avec l’impossibilité pour la classe politique de s’accorder sur les questions d’importances comme l’immigration, la sécurité sociale et la gestion du monde agricole, sans oublier la politique fiscale. Rattrapé par la condescendance dont il a fait montre vis-à-vis des Etats africains tout le long de son mandat avec la perte d’influence qui en a résulté pour son pays, le Président français, Emmanuel Macron, en est venu à perdre tous les repères sociohistoriques, pour ne pas dire «anthropologiques» de son propre pays, à travers le discours hors sol qu’il a livré lors de la conférence des ambassadeurs français, il y a deux jours.
Que dire d’autre, quand du haut de la morgue et du nombrilisme qui l’ont toujours caractérisé, il prétend que les Africains ont fait montre «d’ingratitude» vis-à-vis de la France, alors que beaucoup de pays se seraient «écroulés» sans l’intervention de celle-ci en 2013 pour arrêter le péril terroriste. Cette sortie rocambolesque oublie que la France est en grande partie responsable de cette expansion terroriste au Sahel, avec le dynamitage du verrou libyen après l’assassinat de Mouammar Kadhafi; le principal commanditaire, Nicolas Sarkozy est en passe d’être rattrapé par ses vieux démons.
Depuis que les «coopérants» ont été chassés de nos contrées, loin de s’effondrer, les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont curieusement gagné du terrain contre le terrorisme, parce qu’ayant compris que le prétendu partenariat militaire qui les liait à la France visait plutôt à les endormir pour servir les intérêts français et rien d’autre.
En somme, si merci, il y avait, c’est bien la France qui le doit aux Africains.
Mais, Macron oublie les pages peu glorieuses de l’Hexagone qui a dû faire recours aux Tirailleurs africains, lors des deux Guerres mondiales pour sauver le peu d’honneur qui lui restait après son envahissement par les troupes allemandes. La suite on la connait puisqu’ils ont été payés après en monnaie de singe avec le massacre du camp de Thiaroye et la cristallisation des pensions de ces mêmes tirailleurs qui touchaient des cacahuètes par rapport à leurs homologues français, alors que leur vaillance n’avait jamais été prise à défaut sur le théâtre des opérations.
Que dire du pillage systématique de nos ressources minières depuis plus d’un siècle qui a permis à la France de se constituer une réserve colossale d’or sur laquelle elle comptera bientôt pour payer sa dette publique abyssale et maintenir sa tête hors de l’eau. Un discours vindicatif, hors de propos et à la limite caricaturale sur les pulsions impérialistes d’un pays en voie de fossilisation avancée sur lequel il n’est pas important de s’attarder outre mesure, si ce n’est pour souligner à l’attention de nos dirigeants que le serpent est loin d’être mort.
Mieux, il s’apprête à nous recoloniser avec l’appui de ceux que le Président Ibrahim Traoré appelle à juste titre les esclaves de salon. Heureusement, nos dirigeants ne sont pas dupes et le capitaine Traoré nous a déjà appelés à nous préparer à une guerre de haute intensité à l’une des frontières très stratégique du pays. La tragédie des peuples révèle toujours les grands hommes, tout comme les petits. C’est dit!
Boubakar SY

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