Lutte contre le paludisme: le vaccin R21/Matrix-M sera introduit dans le calendrier vaccinal

Le représentant du directeur général de la santé publique, Amédée Parfait Yé (milieu), a rassuré que le vaccin antipaludique est sûr et efficace.

Le ministère de la Santé a annoncé, lundi 11 août 2025, l’introduction du R21/Matrix-M dans la routine vaccinale contre le paludisme chez les enfants de moins de 5 ans.Le ministère de la Santé a décidé d’introduire le vaccin, R21/Matrix-M antipaludique, dans le programme national de vaccination. A partir du 15 août 2025, tous les enfants âgés de 5 à 23 mois pourront recevoir des vaccins contre le paludisme.

L’information a été donnée, au cours d’un atelier tenu, lundi 11 août 2025, à l’endroit des hommes de média, à Ziniaré. « Nous avons la disponibilité du vaccin. C’est ce qui nous permet de passer à l’échelle », a expliqué Vouanda Somé, conseiller de santé à la direction de la prévention par la vaccination. La décision d’élargir la vaccination contre le paludisme à l’ensemble du pays, intervient après la réussite de la première phase lancée début 2024. « Le vaccin RTS, S a été introduit en février 2024, dans 27 districts sanitaires répartis dans 7 régions. Aujourd’hui, le pays décide de couvrir les 43 districts qui restent. Nous avons la quantité de vaccins nécessaires pour couvrir le reste du pays », a ajouté Dr Cédric Nanéma, médecin de santé publique. Toutefois, le passage à l’échelle nationale concernera uniquement le vaccin R21, à compter de janvier 2026, a précisé M. Somé.

Selon lui, les deux vaccins sont efficaces pour protéger les enfants contre le paludisme, mais en raison de la disponibilité et du coût du RTS, S, le pays a opté pour le R21/Matrix-M qui sera administré dans l’ensemble des 70 districts sanitaires du pays. Homologué au Burkina Faso en juillet 2023, ce vaccin est sûr et réduit de 75 % les cas symptomatiques. Le schéma vaccinal retenu prévoit trois doses mensuelles administrées aux 5e, 6е et 7e mois de vie, puis une quatrième au 15e mois pour prolonger la protection.

634 360 enfants concernés

Le représentant du directeur général de la santé publique, Amédée Parfait Yé, a rassuré que le vaccin antipaludique est sûr, efficace et n’a montré aucun effet secondaire majeur depuis son introduction. « Des mécanismes rigoureux de surveillance sont en place pour garantir sa qualité et son innocuité », a-t-il indiqué. Pour lui, la combinaison des stratégies préventives, telles que la vaccination, la chimio-prévention, l’utilisation de moustiquaires imprégnées ou le contrôle vectoriel, visent à réduire les cas symptomatiques, les hospitalisations et les décès liés au paludisme.

Le point focal de la vaccination au Burkina, René Didace Bakouan, a embouché la même trompette, en ajoutant qu’aucun cas grave d’effet secondaire n’a été enregistré depuis l’introduction du vaccin, hormis quelques réactions bénignes, telles que la fièvre.
Les animateurs de la rencontre ont fait savoir que le vaccin contre le paludisme est gratuit pour les bénéficiaires. Toutefois, le passage à l’échelle va couter, à l’Etat et à ses partenaires, plus de 7 milliards F CFA, pour l’année 2025. Près de 2 671 885 doses seront administrées à 634 360 enfants. Actuellement, 800 000 doses sont déjà disponibles, le reste devant être acquis progressivement en septembre et octobre 2025.

Les responsables du département en charge de la santé ont appelé à une adhésion massive des populations à la vaccination. Ils ont aussi invité les journalistes à lutter contre les rumeurs et la désinformation circulant sur les réseaux sociaux. La présente rencontre de plaidoyer et d’information, organisée par le ministère de la Santé à travers la direction de la prévention par les vaccinations, a bénéficié de l’appui financier de l’ONG Jhpiego.

Djakaridia SIRIBIE

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