Lutte contre le SIDA Des lignes bientôt: inscrites dans les budgets des institutions

Le Burkina Faso a commémoré, la journée mondiale contre le SIDA le 1er décembre 2019 à Kombissiri dans le Centre-Sud, sous l’égide du Conseil national de lutte contre le SIDA et des infections sexuellement transmissibles. A l’occasion, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a, instruit aux responsables d’institutions et de communes, d’inscrire des lignes VIH dans leurs budgets.

Le prix pour mettre fin à la pandémie du SIDA en 2030 réside dans le financement des activités entrant dans le cadre de la lutte contre la maladie. C’est, du moins, la conviction du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, président du Conseil national de lutte contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST). C’est pourquoi, par l’intermédiaire de sa représentante à la cérémonie de commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, le 1er décembre 2019, la ministre de la Santé, Claudine Lougué, le président Kaboré a instruit les présidents d’institutions, le gouvernement, les présidents de conseils régionaux et municipaux, à l’inscription d’une ligne VIH dans leurs budgets annuels et de travailler en étroite collaboration avec les organisations communautaires. Cela, du fait de la réduction des interventions des partenaires financiers intervenant dans la lutte contre le VIH/SIDA confinant les organisations de la société civile. «Il apparaît plus que nécessaire d’impliquer davantage les organisations communautaires pour surmonter les obstacles qui les empêchent de fournir leurs services », a justifié le président du Faso. Le président du CNLS/IST a noté le rôle important des structures communautaires, présentes au premier plan pour les activités de sensibilisation, conseil-dépistage et d’orientation des populations, et même dans la prise en charge médicale et psychosociale des personnes infectées et affectées par la maladie. «C’est avec le concours de vos efforts et de ceux du secteur public que notre pays se maintient dans la dynamique de baisse continue de la séroprévalence au sein de sa population », a loué le chef de l’Etat. De quoi rendre le président Kaboré confiant quant à la capacité du Burkina Faso de remplir le premier objectif de l’ONUSIDA consistant à mettre 90% des Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sous antirétroviraux en fin 2020.

Huit défis majeurs

Actuellement, ce taux est de 89,96%. Toutefois, le président du Faso a déploré que le VIH et la tuberculose restent des problématiques dans la prise en charge des personnes déplacées internes du fait de l’insécurité. Il a donc encouragé le secrétariat permanent du CNLS/IST dans la rédaction du plan d’urgence VIH.
Par ailleurs, le président du Faso a identifié huit défis majeurs dans la lutte contre le VIH/SIDA au Burkina Faso : intégrer les PVVIH inscrits sur la file active non encore sous traitement ARV, renforcer l’éducation thérapeutique des PVVIH, mettre en œuvre le plan de passage à l’échelle de la prise en charge thérapeutique, mettre en œuvre le plan opérationnel de décentralisation de l’accès à la charge virale, mettre à l’échelle la délégation des tâches, développer les actions communautaires pour la recherche des patients perdus de vue au cours du traitement, renforcer le dispositif de suivi biologique et intégrer les médiatrices et conseillères psychosociales dans les équipes de prise en charge médicale des centres de santé. Face à ces challenges, certains acteurs ont déjà assuré leur contribution. «Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes engagés dans cette lutte pour l’éradication totale de la pandémie à l’horizon 2030, puisque nous sommes les principaux concernés par la maladie », a déclaré le représentant des PVVIH du Centre-Sud, Ousséni Sawadogo. Il a juste plaidé pour la levée des goulots d’étranglement pour l’accès au traitement et aux services sociaux de base. Le directeur-pays de l’ONUSIDA au Burkina Faso, Job Sagbohan a, pour sa part, félicité le Burkina Faso où le budget alloué à la lutte contre le SIDA est en constante évolution bien que le pays soit confronté à d’autres défis. Il a néanmoins rappelé que l’accès au traitement de tous les enfants malades du SIDA ainsi que de toutes les PVVIH à la mesure de la charge virale demeurent des objectifs à atteindre. Quant au secrétaire permanent du CNLS/IST, Smaïla Ouédraogo, il a fait le plaidoyer pour l’intégration des couches spécifiques. Pour lui, il est nécessaire de dépasser les considérations morales pour affronter le problème. Il a expliqué à titre d’exemple, que des études du centre Muraz ont révélé, que les couples stables sont de plus en plus confrontés à de nouvelles infections dont 75% ont été contractées auprès des travailleuses du sexe. « En matière de santé publique, protéger l’autre c’est se protéger soi-même », a rappelé Smaïla Ouédraogo. Le SP du CNLS/IST a aussi insisté auprès des chefs coutumiers, leaders religieux afin qu’ils intensifient la sensibilisation au dépistage, parce que, a-t-il indiqué, le taux de séroprévalence national (0,7%) recèle des disparités inter et intra-régionales. La commémoration de la JMS a été l’occasion d’élever des acteurs de la lutte à des distinctions de l’Ordre du mérite burkinabè et rendez-vous a été donné à Boulsa dans le Centre-Nord pour la JMS en 2020.

Fabé Mamadou
OUATTARA

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