Ministère de la Sécurité: Brigade Laabal ou le pari d’une reconquête civique de nos villes et campagnes

Depuis plusieurs années, le Burkina Faso est confronté à une montée préoccupante de l’incivisme, devenu un véritable fléau social. Dans les grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la circulation routière illustre parfaitement cet état de fait. Excès de vitesse, non-respect des feux tricolores, dépassements dangereux et usage anarchique des sens interdits sont devenus monnaie courante. Ce qui entraîne chaque année un nombre élevé d’accidents mortels.

Dans le même temps, les occupations illégales de l’espace public se multiplient. Kiosques, boutiques et autres lieux s’érigent sur les trottoirs, les caniveaux, rendant la circulation difficile et aggravant les risques d’inondation. A cela s’ajoutent les dépôts sauvages d’ordures, parfois au beau milieu des voies, qui contribuent à la dégradation de l’environnement urbain et favorisent la prolifération de maladies.

Cela traduit un relâchement dans l’attachement aux valeurs communes. Autant de comportements qui fragilisent le vivre-ensemble, alimentent les tensions sociales et compromettent les efforts de développement entrepris par l’Etat et les collectivités locales.
C’est fort de ce constat peu reluisant que le gouvernement a créé la Brigade Laabal. Le choix du nom Laabal n’est pas anodin. Tiré du Fulfuldé, il signifie probité, droiture et honnêteté. Des vertus cardinales qui structurent traditionnellement les relations sociales dans les communautés sahéliennes. Derrière cette appellation, le gouvernement entend insuffler un sursaut moral, un rappel collectif que le civisme n’est pas une faveur faite à l’Etat, mais le socle de la citoyenneté.

La Brigade Laabal se veut donc plus qu’une simple structure de plus, mais celle qui incarne une pédagogie de la responsabilité et du respect de l’intérêt général. A travers elle, l’autorité publique cherche à reconnecter l’action citoyenne aux valeurs ancestrales d’intégrité et de discipline qui faisaient la force des communautés burkinabè.
Le 17 juillet 2025, la Brigade Laabal est sortie sur le terrain pour sa première opération à Ouagadougou, dans le quartier Patte d’Oie. Les habitants ont vu débarquer des éléments vêtus de chasubles distinctives, encadrés par le lieutenant de police Ousséni Kondombo. Leur mission, constater et corriger les incivilités du quotidien.

Les équipes de patrouilles de la Brigade Laabal parcourent cours et ruelles. Elles interpellent les riverains sur les raccordements sauvages d’eaux usées aux caniveaux, le déversement d’ordures dans les voies d’écoulement ou encore l’occupation anarchique de l’espace public par des kiosques et étals improvisés.

Dans certains cas, les agents ont exigé l’immédiateté des corrections : ramassage des déchets, démantèlement des structures illégales, voire coupure des conduits d’eaux usées. L’opération, musclée mais avant tout éducative, a surpris par son approche de proximité. Les responsables des cours absents ont même été joints par téléphone pour qu’ils prennent des mesures correctives. Cette première démonstration de force a marqué les esprits et lancé un message clair. Le laisser-aller n’est plus toléré. C’est la fin de la recréation.

La singularité de la Brigade Laabal réside aussi dans sa capacité à conjuguer proximité humaine et sa démarche persuasive. Conscient que le combat contre l’incivisme ne peut être gagné sans l’implication directe de la population, le gouvernement a mis en place un numéro vert gratuit 50 40 05 04. Grâce à ce dispositif, chaque citoyen peut désormais signaler les cas d’incivisme observés dans son quartier.

Déjà, les sollicitations des populations à la Brigade Laabal sont fortes. Comme pour témoigner que la Brigade Laabal n’est pas un instrument de trop, mais un besoin qui n’a que trop duré dans sa mise à jour. L’acte de dénoncer devient ainsi une forme de civisme participatif. Mieux, la brigade envisage d’utiliser prochainement des drones pour surveiller les zones sensibles et détecter les infractions en temps réel. Cette orientation technologique, inédite au Burkina Faso, traduit une volonté de moderniser l’action publique et de renforcer la réactivité face aux comportements déviants.

Toutefois, les plus grands défis de la Brigade ne sont pas que logistiques, mais sociaux. Toute son action repose non seulement sur un travail patient de sensibilisation, de pédagogie et de fermentée mais aussi une exemplarité des agents sur le terrain. La cohérence entre le discours de rigueur et la pratique au quotidien sont le facteur clé de l’adhésion.

En somme, la création de la Brigade Laabal témoigne d’une prise de conscience nationale. La sécurité et le développement ne peuvent se construire sans discipline sociale et sans respect des règles de vie commune. Dans un pays marqué par les défis sécuritaires et économiques, restaurer le civisme est une urgence autant qu’une nécessité.
En prônant l’ordre, la propreté et la responsabilité partagée, cette brigade civique s’inscrit dans l’élan voulu par le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, de refonder l’Etat sur des bases de rigueur, de discipline et de probité.
Le chemin reste semé d’embûches, mais la dynamique engagée ouvre une nouvelle voie. Celle d’une reconquête civique portée non pas contre les Burkinabè, mais avec eux.

BRIGADE LAABAL
Pour l’Ordre et la Discipline
DCRP/MSECU

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