Mort d’animaux au bord du Mouhoun : Le gouvernement rassure les riverains

Selon, le ministre en charge des ressources animales, Dr Modeste Yerbanga, la surveillance sera maintenue et un contrôle des eaux sera effectué de façon régulière pour pouvoir préciser avec exactitude l’agent causal.

Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Dr Modeste Yerbanga et celui délégué en charge des mines, Aimé Zongo, se sont rendus, le vendredi 9 juillet 2021, dans les communes de Siby et Poura dans la province des Balé, pour constater les dégâts causés par l’intoxication des eaux.

Le gouvernement a dépêché, le vendredi 9 juillet 2021, une délégation, composée des ministères en charge de la santé, de l’environnement, des ressources
animales, de l’eau et des mines, en vue de faire le constat des dommages dans les eaux du fleuve Mouhoun. « Notre sortie avait pour but de rassurer la population et les autorités locales, aussi de mener avec l’ensemble des services techniques, les investigations afin de donner avec précision l’agent causal de mort des bovins et des poissons ».

Dans la commune de Siby plus précisément dans le village de Sécaco d’où est partie l’intoxication, la délégation a pu constater une dégradation de l’état naturel des herbes probablement dû à des produits chimiques qui, selon des témoignages, auraient été projetés du wagon d’un train en marche. Par la suite, l’équipe a observé deux bovins morts en putréfaction, qui selon toujours les explications, sont tombés après abreuvement d’une flaque d’eau contami-née.

« Dans la nuit du dimanche 4 juillet 2021, il y a eu une pluie. Un habitant du village est venu m’annoncer que deux de ses bœufs sont morts. Nous avions cru au départ que c’était un empoisonnement. Mais, quelque temps après, on m’a encore informé de la mort de deux autres », a relaté le président du Comité villageois de développement (CVD) du village de Sécaco, Abdoul Aziz Sankara, De son constat, les animaux sont allés s’abreuver et y sont restés. Au même endroit, l’herbe s’est asséchée comme, si on avait utilisé de l’herbicide, a-t-il ajouté.

Des mesures pour parer à toute éventualité

Les animaux sont morts après avoir bu l’eau d’une flaque contaminée,
selon les explications.

« Nous avons suivi les traces jusqu’au bord des rails. Nous estimons que ce sont des produits chimiques qui ont été jetés à travers le train et l’eau de la pluie a drainé le produit tout le long du fleuve », a-t- il émis comme hypothèse. Après, les échanges avec le CVD et les habitants, la thèse probable de contamination à des produits chimiques est vraisemblable, a confié, le ministre Yerbanga.

A Poura, la délégation s’est rendue sur les berges du fleuve où des poissons morts flottaient sur l’eau. « Nous avons au cours de cette sortie constaté que 5 bovins et une importante quantité de poissons étaient morts, donc 120 kg saisis et détruits », a annoncé, Dr Yerbanga. Le chef de zone de l’élevage du département de Poura, Salfo Ramdé, a assuré qu’à son niveau, les poissons sont vivants, mais la mortalité
constatée vient d’ailleurs.

« C’est le 7 juillet que nous avons constaté des poisons morts dans le fleuve et l’eau était en train de les emporter vers le Sud », a-t-il expliqué. A l’en croire, les poissons morts sont estimés à près d’une tonne. Mais, ce qui est intéressant, a relevé Dr
Yerbanga, depuis le 7 juillet dernier, aucune mortalité de poisson liée à l’intoxication n’a été enregistrée.

Aussi, a-t-il poursuivi, les services de santé n’ont signalé aucune plainte dans les formations sanitaires ni de perte en vie humaine. Néanmoins, des mesures ont été prises pour faire face aux risques. Il s’agit entre autres de la suspension de la déserte en eau de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), mais aussi la suspension de la pêche dans la zone. « Nous avons donné des instructions pour qu’on puisse incinérer et enfouir les animaux en putréfaction », a-t-il déclaré.

Sécaco est un village abritant un site aurifère et l’orpaillage artisanal utilise des produits chimiques pour le traitement de l’or, en l’occurrence le
cyanure, a fait savoir, le ministre. « A l’étape actuelle, nous ne pouvons pas confirmer que c’est du cyanure, mais nous pensons que les analyses que les différents laboratoires vont certifier à terme, quel est le type de produit ».

 Aly SAWADOGO

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