Un jeune vendeur de kiosque à Orodara, dans la province du Kénédougou dont l’identité n’a pas été dévoilée, a tué par balle, son colocataire au secteur n°4, en début de matinée du 17 janvier 2019, avant de se réfugier au commissariat de police.
Le jeune homme, a-t-on appris, pour des raisons multiples, entretenait une cohabitation difficile avec ses colocataires tant et si bien qu’une médiation aurait été entreprise au mois de décembre chez le chef de village. Et selon nos sources, la situation était devenue tellement intenable entre les protagonistes qu’à la suite des plaintes formulées par les colocataires, le bailleur a fini par fixer à celui-ci, un ultimatum à partir du 15 janvier 2019 pour déguerpir de son domicile. Ce 17 janvier, à la suite de multiples tractations, ses colocataires, soutenus par certains habitants du secteur, la tension est montée d’un cran et ceux-ci ont voulu ramasser les bagages du mis en cause, afin de les déposer au domicile du chef de village.
Le fusil en pointe, le jeune homme s’y opposa et dans la mêlée, l’arme détona et ôta la vie d’un de ses colocataires. Tout de suite, la détonation de l’arme et la course poursuite ayant été engagée entre le meurtrier et ses voisins, ont fait croire à une attaque terroriste, semant du coup, la panique. Telle une traînée de poudre, la nouvelle s’est répandue dans la ville et provoqua un affolement de la population. Mais très vite, la nouvelle du drame va prendre le dessus.
Remontée par l’acte, une foule immense a aussitôt pris d’assaut la devanture du commissariat de police, exigeant que le présumé meurtrier leur soit livré. Face à l’intransigeance des policiers, et pour montrer leur mécontentement, ceux-ci vont dans un premier temps, barricader à l’aide de troncs d’arbres et divers objets, la route nationale N°8.
Ensuite, ils auraient pénétré dans les locaux de la police à la recherche du présumé meurtrier, qui était exfiltré, à ce que l’on dit, entre temps, par les agents. Aux environs de 11 heures, les manifestants seront dispersés à coup de jets de gaz lacrymogène par des CRS appelés de Bobo-Dioulasso en renfort.
Fédéric OUEDRAOGO