
Un abcès qui s’aggrave sur un doigt ou un orteil s’appelle un panaris (ou panari). Cette infection doit être soignée rapidement pour éviter sa propagation. En cas de prise en charge tardive, une intervention chirurgicale peut devenir nécessaire.
Le panaris, également appelé « mal blanc », est une infection bactérienne des tissus entourant un ongle. Les bactéries pénètrent sous la peau à la suite d’une petite blessure souvent inaperçue, et le panaris se développe en quelques jours. Il peut être favorisé par des manucures agressives, des traumatismes des cuticules, l’arrachement de petites peaux, des ampoules, des échardes ou encore des piqûres d’insectes. Certaines personnes, comme celles qui se rongent les ongles ou souffrent d’affections cutanées telles que l’eczéma ou le psoriasis sont plus exposées.
Cette infection survient généralement quelques jours après une plaie cutanée, même légère. La lésion permet aux bactéries présentes sur la peau de pénétrer et d’infecter l’ongle ou les tissus du doigt, entraînant la formation d’un abcès rempli de pus.
Le panaris se manifeste par une rougeur et une tension autour de l’ongle, principalement aux mains, plus rarement aux pieds.
Il s’accompagne d’un gonflement, d’une sensation de chaleur et de douleurs lancinantes. Progressivement, la douleur devient permanente et pulsatile, donnant l’impression que le doigt ou l’orteil bat au rythme du cœur. Sans traitement, une poche blanchâtre de pus peut apparaître à la base de l’ongle.
Bien que généralement bénin, un panaris non traité peut s’étendre aux tendons, aux articulations ou aux os du doigt, entraînant des complications graves. Il évolue en plusieurs stades. Au stade inflammatoire, la douleur est encore supportable.
A ce moment-là, un traitement médical rapide permet une évolution favorable et une cicatrisation de qualité. En l’absence de soins, l’infection progresse vers la formation d’un abcès sous ou autour de l’ongle. La peau devient rouge, tendue et chaude, se ramollissant au centre, signe de la présence de pus. Une grosse ampoule purulente peut aussi apparaître. A ce stade, la douleur devient intense et empêche de dormir. Une fièvre peut survenir, nécessitant une incision chirurgicale.
Lorsque le panaris est encore au stade inflammatoire, sans abcès, le traitement consiste à
limiter l’infection et à prévenir sa propagation. Un bain d’eau tiède additionnée de gros sel, plusieurs fois par jour, peut aider à le faire mûrir.
Ne jamais percer un abcès soi-même
L’usage d’antiseptiques comme l’hexomédine transcutanée ou le dakin dilué est recommandé, mais l’eau de Javel est déconseillée en raison de son effet corrosif. Une fois la plaie ramollie, le pus s’évacue naturellement. L’application de compresses imbibées d’alcool à 60° permet d’assainir la zone jusqu’à la guérison. Si la douleur et le gonflement persistent, une consultation médicale est nécessaire. Il ne faut jamais percer un abcès soi-même.
Si le panaris est profond ou s’aggrave après 48 heures de traitement, une intervention chirurgicale est requise. Une prise en charge tardive peut entraîner une extension de l’infection jusqu’à l’os de la phalange, pouvant aller jusqu’à l’amputation dans de rares cas.
Pour prévenir un panaris, certaines précautions sont essentielles : éviter de se ronger les ongles ou d’arracher la peau des doigts, couper les ongles proprement sans les tailler trop courts, utiliser des outils adaptés et bien désinfectés pour la manucure ou la pédicure. En cas de blessure, il est important de la désinfecter immédiatement et de la protéger
avec un pansement. Lors d’activités manuelles à risque, comme le jardinage ou le bricolage, le port de gants de protection est recommandé.
Wamini Micheline OUEDRAOGO
Sources : vidal.fr, santemagazine.fr, ameli.fr