Présidence de l’Union africaine : L’Egypte affirme sa foi en la complémentarité pour développer le continent

Pour le président sortant de l’UA, le Marechal Abdel Fattah Al Sissi, le continent africain représente l'avenir du monde.

A J- 2 de la fin de la présidence égyptienne de l’Union Africaine (le 09 février 2020), le rédacteur en chef de l’un des plus grands journaux du monde, AlAhram (Les Pyramides), `Alaa Thabet, dresse un bilan satisfaisant du leadership de l’Egypte sur le continent. Selon lui, « l’Egypte africaine » n’a jamais aussi bien porté son nom que sous le magistère de son président, le Marechal Abdel Fattah Al Sissi. Lisez plutôt !

D’aucuns ont essayé, intentionnellement ou non, de faire circuler l’allégation selon laquelle l’Egypte se dissocie de son environnement africain. Ils ont confiné la politique de l’Egypte en Afrique, depuis la révolution du 30 juin 2013, au dossier du barrage éthiopien de la Renaissance, et ont prétendu qu’il représentait le seul prétexte qui justifiait son intégration au continent. Or, celui qui suit l’itinéraire de la politique étrangère égyptienne en Afrique, au cours des six dernières années, voit bien que depuis le premier jour de son mandat, le président Abdel Fattah Al Sissi, a accordé un intérêt particulier à ce dossier, prenant en compte l’importance que représente le contexte africain dans la politique égyptienne aux niveaux politique et économique.

L’action présidentielle repose entièrement sur le crédit des relations panafricaines datant des années 1950 que l’Egypte à réussi à développer et qu’elle veut aujourd’hui poursuivre. Il n’était donc pas surprenant que la Guinée Equatoriale, le pays ayant accueilli la 23e session ordinaire du sommet de l’Union Africaine, fasse partie de la toute première tournée présidentielle, commencée en Algérie en juin 2014.

Ce sommet a d’ailleurs marqué le retour de l’Egypte à son environnement africain. Et cette participation présidentielle est intervenue au moment ou la suspension de l’adhésion de l’Egypte à l’Union Africaine, décidée après la révolution du 30 juin 2013, a été levée. Tout au long des six années de son mandat, le président n’a jamais interrompu ses liens avec les leaders africains. Il a accueilli un certain nombre d’entre eux au Caire et a tenu à être présent dans tous les forums traitant des causes africaines.

Ainsi, il est évident que le dossier de l’Afrique a été prioritaire sur l’agenda de la politique étrangère de l’Egypte, ce qui par le passé faisait défaut. Aujourd’hui, personne ne peut remettre en question la nouvelle attitude de l’Egypte envers l’Afrique, qui confirme que leurs deux destins sont intrinsèquement liés. Preuve en est de l’activité sans précédent que le pays entreprend en dehors du continent, depuis sa présidence de l’Union Africaine, l’année dernière, et sa capacité à mettre sur le devant de la scène mondiale, les causes et les maux du continent.

D’ailleurs, l’accueil unanime en Afrique de l’accession d’Al Sissi à la présidence de l’Union Africaine, n’est que le fruit de la confiance que lui vouent ses homologues. Le président Sissi avait en effet déclaré que le continent africain représenterait l’avenir du monde, étant donné les trésors qu’il abrite que ce soient ses richesses naturelles, ses produits ou encore sa jeunesse. Le continent a, malgré les problèmes chroniques dont il souffre, réalisé des taux de scolarité dépassant les 80% au cours des dernières années. A cela s’ajoutent les meilleurs taux d’approvisionnement en électricité et en eau.

Ces capacités feront de l’Afrique une vraie locomotive, au niveau de l’économie mondiale, si les investissements nécessaires sont apportés au développement durable. Les richesses du continent ne sont pas uniquement enfouis dans les tréfonds de son sol, elles sont aussi à explorer, comme l’énergie propre, solaire et éolienne, et l’électricité émanant des eaux fluviales. Le président Al Sissi a fait la propagande du continent tout au long de ses tournées mondiales de la Chine, en passant par l’Europe, la Russie, les Etats-Unis, jusqu’au Japon et devant les Nations unies. Il n’a jamais cessé de mettre en avant les projets qui donnent une impulsion au continent.

Au lieu de laisser ce dernier subir l’impact des problèmes causés par le flux migratoire illégal et l’expansion du terrorisme, la nouvelle orientation vise à le rendre productif en l’intégrant à l’économie mondiale. Ajoutons à cela le potentiel démographique, les richesses enfouies, ainsi que les produits agricoles et d’élevage. La politique d’intégration en Afrique repose sur plusieurs axes essentiels. Le premier est de renforcer les relations bilatérales avec les pays du continent, et en priorité avec ceux du bassin du Nil. Le second est de relancer la partcipation de l’Egypte aux réunions de l’union. Le troisième consiste à garantir une implication plus efficace au niveau des efforts internationauax et africains qui répondent aux exigences du développement.

Par conséquent, l’action égyptienne qui repose sur ces trois axes, n’est pas une action tactique visant à traiter le dossier du barrage éthiopien de la Renaissance. Mais, elle est l’expression d’une stratégie claire ayant pour objectif le retour de l’Egypte à son environnement africain. Cette stratégie a accordé la prééminence aux valeurs de coopération, d’entente, de défense des intérêts communs et de non ingérence dans les affaires d’autrui. Le président Sissi avait affirmé, dans son allocution devant le sommet africain de juillet 2016, que la seule alternative valable était d’adopter le modèle de la complémentarité et de l’inclusion régionale avec l’Afrique.

La présidence égyptienne de l’UA a consacré l’affirmation de l’Egypte africaine dans le giron africain.

Le développement des économies africaines a besoin d’une coordination régionale et panafricaine au sens propre du terme. « Comme par exemple, les problèmes de l’eau qui requièrent une politique de dialogue et de coopération reposant sur la compréhension des intérêts des différentes parties surtout ceux du côté éthiopien », a-t-il réitéré. En effet, le président a affirmé ces principes et a déclaré devant le parlement éthiopien ce qui suit : « Au même titre que votre pays frère détient le droit de faire du développement et de profiter de ses ressources pour améliorer le niveau de vie de ses citoyens, vos frères égyptiens ont droit de faire la même chose, non seulement le développement mais aussi de vivre en sécurité sur les rives du fleuve autour duquel s’est établie toute une civilisation qui s’est prolongée sur des milliers d’années de manière ininterrompue ».

La politique étrangère de l’Egypte en Afrique a parié sur le traitement raisonnable de tous les problèmes suspendus à travers les deux cadres bilatéraux et multilatéraux, en se basant sur les principes de coopération et de compréhension des intérêts souverains de chaque Etat. D’autant que tous affrontent des défis communs relatifs à la nécessité d’accélérer le rythme du développement.

Ajoutons à cela qu’aucun pays n’est à l’abri des dangers pouvant découler du terrorisme et des tentatives d’ingérence. Il faut aussi faire renaître les accords de coopération entre les pays du bassin du Nil, qui ne sont pas entrés en vigueur voilà 20 ans à cause des différends entre les pays en amont et en l’aval du Nil. Ces différends ont mené au gel de l’adhésion de l’Egypte depuis 7 ans. Le 23 juin 2017 s’est tenu le sommet des présidents des pays du bassin du Nil, en Ouganda, et ce fut la première fois qu’une telle réunion a lieu dans le cadre des accords des pays du Bassin.

Ce qui veut dire que les points de discorde ont été discutés et ont mené au gel de l’accord afin de parvenir à un nouveau texte qui garantit le droit de tous les Etats, et qui est sur le point d’entrer en vigueur. Il existe une évidence, que d’aucuns voudraient contourner, c’est que la tenue de ce sommet aurait été impossible sans le changement stratégique important dans la politique étrangère de l’Egypte envers l’Afrique. Le plus important à mentionner dans ce contexte est que ceci ne pouvait avoir lieu sans l’approbation unanime des Etats africains quant au retour de l’Egypte au commandement de l’action africaine commune afin de réaliser les intérêts conjoints.

Dans ce contexte, il apparait que la conception égyptienne pour promouvoir le continent africain repose sur trois axes. Le premier : garantir le climat approprié au processus de développement durable, en maintenant la sécurité et en mettant fin aux foyers de la tension et des conflits. Il est primordial de trouver des solutions pacifiques et rapides, prenant en considération les intérêts de toutes les parties en expliquant que les conflits ne généreront que davantage de drames et que les guerres civiles n’auront qu’un impact désastreux. Il devient impératif donc d’asseoir la stabilité et la sécurité pour tous les individus sans exception.

Cet axe occupe une importance majeure pour le président Sissi. D’autant que l’impact de ces guerres ne s’est pas uniquement limité aux régions en conflit, mais s’est étendu pour devenir un lourd fardeau, sur les pays voisins qui hébergent les réfugiés. Le deuxième axe consiste à relancer le rôle international pour promouvoir le développement en Afrique en se basant sur les remèdes préventifs qui règleront de nombreux problèmes ayant épuisé l’Afrique et le monde entier et ayant enraciné la pauvreté, l’ignorance et la maladie. Il est temps de mettre à l’écart tous ces maux historiques qui laissent leurs empreintes sur les peuples du continent.

La réussite du deuxième axe est intrinsèquement liée au troisième qui doit dépendre des projets de développement durable. Dans ce contexte, il faut mettre l’accent sur la complémentarité des projets, qu’ils soient dans l’agriculture, l’industrie, l’énergie, l’investissement hydraulique, avec les ressources humaines. Aujourd’hui, il y a une occasion en or pour que l’Afrique investisse les relations solides et diversifiées du président Sissi avec les pays développés, comme les Etats-Unis, l’Union européenne, les pays du Golfe, la Chine et la Russie, qui sont tous capables d’injecter des investissements dans le continent africain à condition que la sécurité, la paix et la stabilité y soient rétablies.

N’importe quelle évaluation scientifique et objective ne peut suspecter la méthode adoptée par la politique étrangère de l’Egypte vis-à-vis de l’Afrique, en général et envers les pays du Bassin du Nil, en particulier. Cette politique a réalisé tous ses objectifs et a mis un terme au froid qui caractérisait les relations égypto africaines et à l’absence du rôle égyptien au cours des trois dernières décennies. En résumé, la stratégie du président Sissi a réussi à mettre en avant le vrai visage d’une Egypte africaine et qui tient à son appartenance africaine.

Grâce aux efforts présidentiels, les relations égypto africaines ont pu rectifier une situation qui devait inévitablement prendre fin. Ceci s’est répercuté sur le choix de la ville d’Assouan comme capitale de la culture africaine.
Plus encore, l’édition de cette année du salon du livre (2020) se tient sous le slogan: « L’Egypte africaine… la culture de la diversité » et dans laquelle le Sénégal est l’invité d’honneur.

Par: Alaa Thabet

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