Présidence du Faso, Primature et Assemblée nationale : plus de 16 milliards FCFA illégalement dépensés, selon l’ASCE-LC

L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) a annoncé, le jeudi 9 mars 2023, à Ouagadougou, à la presse, que plus de 16 milliards FCFA ont été « dilapidés » par la Présidence du Faso, la Primature et l’Assemblée nationale, selon des audits comptables et financiers.

L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a mené des audits comptables et financiers dans des institutions publiques pour tirer au clair la gestion de leurs ressources financières et matérielles. Dans l’optique de rendre publics les résultats de ces audits, notamment dans la gestion de la Présidence du Faso, la Primature et l’Assemblée nationale entre 2016 et 2021, l’ASCE-LC a animé une conférence de presse, le jeudi 9 mars 2023, à Ouagadougou. Selon les responsables de l’ASCE-LC, la synthèse des irrégularités constatées dans les rapports des trois grandes institutions fait état de plus de 16 milliards FCFA illégalement dépensés. Il s’agit de préjudices financiers de plus de 695 millions FCFA à la Présidence du Faso, de plus de 1,9 milliard FCFA à la Primature et de plus de 13,6 milliards FCFA à l’Assemblée nationale.

Pour le contrôleur général d’Etat, Philippe Néri Kouthon Nion, ce contrôle vise à s’assurer de la bonne gestion des ressources financières et comptables des structures publiques concernées. Il a expliqué que les audits ont porté sur l’examen de la gestion des marchés publics, des comptes de dépôt, des régies d’avance, le carburant et des lubrifiants, des frais de missions, des voyages, des rétributions, les dons au bénéfice des personnes politiquement exposées, etc. « Parmi les irrégularités constatées, l’on peut retenir également, des surfacturations, des non-liquidations des pénalités de retard, des missions fictives, la prise en charge des personnes absentes aux missions, des paiements injustifiés, les sorties irrégulières de carburant, les passations illégales de marchés publics, l’octroi irrégulier d’avantages à des personnes, le recours abusif à la procédure d’entente directe, des prises en charge illégales de soins à l’étranger de certaines personnes… », a fait savoir M. Nion. Il a assuré qu’à l’issue de la présentation des rapports, des mesures vont être prises pour le suivi de ces dossiers.

Il s’agit de l’établissement de renseignements judiciaires, la saisine de la Cour des comptes et du ministère en charge des finances, la prise de mesures conservatoires et l’élaboration des plans d’actions pour le suivi des recommandations. Le contrôleur général d’Etat et ses collaborateurs ont souhaité « vivement » que les sommes mises à la charge des différentes personnes visées dans ces trois rapports de contrôle fassent l’objet de recouvrement intégral. Ce, a-t-il soutenu, pour être en conformité avec la règlementation en vigueur dans le dessein de renflouer davantage les caisses de l’Etat. Selon Philippe Néri Kouthion Nion, les contrôles ont concerné, de façon générale, les périodes de 2020 à 2021, de 2016 à 2021 pour l’Armée et de 2018 à 2020 pour l’Assemblée nationale.

Wanlé Gérard COULIBALY

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