Résilience des déplacés internes dans le Nord : 200 femmes produisent désormais de la pomme de terre

Le ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydroagricoles et de la Mécanisation, Salifou Ouédraogo et le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO), Daouda Sau, ont visité, le dimanche 21 février 2021 à Goinré, un village situé à 3 km de Ouahigouya, le site de production de pomme de terre des femmes déplacées internes.

Le ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydroagricoles et de la Mécanisation veut renforcer la résilience des personnes déplacées internes par la production maraîchère. Ainsi, il a permis à 200 femmes déplacées de la ville de Ouahigouya de produire de la pomme de terre sur un espace d’une superficie de 10 ha à Goinré, un village situé à trois km de Ouahigouya. Le dimanche 21 février 2021, le premier responsable du département de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo, a visité le site de production. Selon le Directeur provincial du ministère en charge de l’agriculture du Yatenga, Sommaïla Badini, les femmes ont bénéficié de 12 tonnes de semences des variétés elbeida (90jours), pamina et universa (70jours). Les semis ont débuté le 1er décembre 2020 et la récolte est prévue pour le mois de mars avec un rendement de 383 tonnes.

« Sur ce site, les bénéficiaires ont reçu l’appui-conseil nécessaire pour mener à bien leur production » a-t-il indiqué. Pour le ministre Salifou Ouédraogo, elles ont réussi le pari, car à vue d’œil, les résultats sont satisfaisants. « Cela va leur permettre d’engranger un bénéfice de 64 000 000FCFA et chacune d’elles se retrouve avec plus de 300 000FCFA. Une fois chez elles, ces personnes déplacées qui ne savaient pas produire cette spéculation pourront l’enseigner à d’autres personnes», a-t-il souhaité. De son avis, c’est une nouvelle dynamique qui est en train d’être mise en place en vue de renforcer les revenus des producteurs. « Si on arrive à conserver cette initiative, c’est vraiment un bénéfice énorme que nous pouvons en tirer », a-t-il précisé. Et la représentante des productrices, Nonga Younga d’indiquer qu’elles sont chanceuses d’avoir bénéficié de cet appui. « Avec ces revenus, elles pourront mieux prendre soin de leur famille et leur souhait est de pouvoir mettre en œuvre tous ces enseignements reçus une fois de retour au bercail» a-t-elle renchéri. Pour ce qui concerne la commercialisation de la production, le ministre a expliqué que de commun accord avec le gouverneur de la région qui a pris contact avec la mine True COLD, celle-ci a pris la décision de racheter toute cette production.

Une initiative à perpétuer

Cette action a été possible, grâce à l’appui technique et financier de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En effet, elle a fait don des arrosoirs, des tricycles, des semences, de l’engrais organique, du carburant pour les motopompes et a construit des bassins de stockage d’eau pour les productrices. Ce don s’élève à 10 200 000 F CFA. « Nous avons réagi à la demande du gouvernement d’apporter notre soutien à ces femmes déplacées, car c’est une approche que nous préconisons. Le résultat est extraordinaire. Si nous continuons à les soutenir pour produire d’autres spéculations, cela va créer de la valeur ajoutée et le rendement peut être doublé pendant l’année voire plus », a ajouté le représentant de la FAO, Daouda Sau. A l’écouter, avec cette approche, on aura moins de risques de pauvreté et d’insécurité alimentaire. La région du Nord n’est pas la seule à bénéficier de cette activité. Elle est également menée à Dori, dans la ferme de Oulo près du barrage de Yacouta, au Centre –Nord à Manè et dans les Hauts -Bassins à Karangasso-Sambla.

Fleur BIRBA
fleurbirba@gmail.com

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