Roger Baro, ministre chargé de l’Environnement, à la COP30: « Le Burkina refuse que le devoir de justice climatique devienne un nouvel instrument de domination »

Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro : « le Burkina refuse et assumera pleinement sa politique d’industrialisation ».

A la 30e Conférence des Parties (COP30) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui se déroule du 10 au 21 novembre 2025, à Belém au Brésil, le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina, Roger Baro, a appelé, le lundi 17 novembre 2025 à l’ouverture du segment de haut niveau de la COP 30/CMP 20/CMA7, à une prise en compte des besoins spéciaux et des circonstances particulières de l’Afrique dans les décisions de la COP30.

Le Burkina ne veut pas d’une COP30 de simples engagements sans effets. Cette position du pays des Hommes intègres, le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina, Roger Baro, l’a fait savoir à la Communauté internationale, le lundi 17 novembre 2025 à Belém au Brésil, à l’ouverture du segment de haut niveau de la COP 30/CMP 20/CMA7, dans le cadre de la 30e Conférence des Parties (COP30) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se déroule du 10 au 21 novembre 2025, au centre de l’Amazonie.

Après avoir porté à l’assemblée « les salutations fraternelles du capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, chef de l’Etat, artisan d’une nouvelle espérance pour le peuple burkinabè », le ministre Baro n’a pas pris de gants pour signifier la vision et les convictions du Burkina. « La planète ne sera pas sauvée par l’orgueil technologique, ni par des promesses sans suite, mais par la volonté des peuples à être justes et redevables vis-à-vis de la planète terre. C’est dans cet esprit que le Burkina, dans le cadre de la Confédération AES marche aux côtés des Groupes des pays les moins avancés, du Groupe Afrique et du G77+Chine pour un nouvel ordre climatique fondé sur la souveraineté, l’équité, le respect et la justice. A cette COP, les besoins spéciaux et les circonstances particulières de l’Afrique doivent être prises en compte dans les décisions », a-t-il martelé.

Refus de l’instrumentalisation politique de la responsabilité climatique

Avec moins de 4% des émissions des gaz à effet de serre, le continent africain a besoin de ressources financières conséquentes pour faire face à cette crise climatique, mais dans le strict respect de sa dignité. « Il faut le dire avec clarté et insistance : L’Afrique n’a pas à mendier son droit à l’adaptation. La justice climatique exige des financements multipliés, accessibles, et majoritairement en subventions. Maintenir le cap de +1,5°C n’est pas une ambition : c’est un devoir moral envers l’humanité.

Ceux qui ont le plus émis les gaz à effet de serre doivent assumer la plus grande part en triplant leur effort financier pour l’adaptation », a-t-il souligné. Et le « peuple digne et résilient qui face à l’adversité choisit toujours d’agir » dont il porte la voix à cette tribune de la COP30 ne sera pas partisan d’une quelconque instrumentalisation politique ou géopolitique de l’obligation morale des grandes puissances envers l’humanité.

« Ce devoir de responsabilité et de justice ne devrait en aucun cas être considéré comme
« une aide » aux pays les moins industrialisés. En tout état de cause le Burkina Faso refuse que ce devoir de justice climatique devienne un nouvel instrument de domination politique et assumera pleinement sa politique d’industrialisation », a été on ne peut plus clair le ministre burkinabè en charge de l’environnement.

Et en matière de lutte contre le changement le pays des Hommes intègres, sous le leadership du capitaine Ibrahim Traoré, est dans la bonne direction avec des actions concrètes et non des promesses.

« Sous l’impulsion du chef de l’Etat, le Burkina Faso mène une révolution populaire et progressiste avec une coloration verte dans l’optique de contribuer à renforcer ses puits de carbone, réduire ses émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience des populations », a-t-il fait savoir.

Saisir l’opportunité d’union qu’offre la 30e COP

A titre illustratif, il a cité l’heure patriotique pour reverdir le Faso avec plus de cinq millions d’arbres plantés en une heure, la mise en place de 89 bosquets à plantes médicinales, l’opérationnalisation de systèmes d’alerte, la vulgarisation de l’énergie solaire et des initiatives de gestion intégrée des ressources en eau, le système national MRV pour garantir la transparence et la redevabilité.

« Mon pays honore pleinement ses engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris à travers sa CDN 3.0 plus ambitieuse qui vise une réduction de 30,87 % des émissions d’ici à 2030, avec un coût global de 7,5 milliards US$ donc 2,8 milliards US$ à rechercher. J’appelle à cette tribune une forte mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du volet conditionnel des CDN. Aussi, le Plan national d’adaptation 2024-2028, les stratégies REDD+, la stratégie de sécurité climatique et les mécanismes endogènes de financement traduisent la responsabilité et l’engagement du Burkina en faveur du climat », a-t-il ajouté. Et de préciser qu’au Burkina Faso, chaque arbre, chaque goutte d’eau, chaque parcelle de terre est une richesse à protéger, un héritage à transmettre et une promesse à tenir devant les générations futures.

Le ministre Baro a également appelé la communauté internationale à saisir l’opportunité d’union qu’offre cette 30e COP afin de renforcer l’ambition climatique mondiale et traduire les engagements en des actions concrètes capables de protéger des vies et d’offrir des moyens d’existence ; et c’est une responsabilité partagée mais différentiée.
Enfin, il traduit la reconnaissance du peuple burkinabè au peuple frère de la République Fédérative du Brésil pour l’accueil chaleureux, et l’organisation de cette conférence qui se tient au cœur de la forêt amazonienne, sanctuaire de vie, de mémoire et de résilience.

« Le Burkina Faso apporte tout son soutien à la présidence brésilienne, pour faire de la COP 30, un moment historique de relance de l’action climatique », a-t-il confié. En tout état de cause, l’heure n’est plus à la rhétorique mais à l’action impactante. « Le temps des discours est révolu et l’humanité doit franchir un pas décisif : celui de l’action, de la responsabilité, de la solidarité et du courage climatique », a-t-il conclu.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com
(Depuis Belém, Brésil)

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