Secteur des transports à Pouytenga: la pédagogie avant les sanctions

L’atelier de transformation de véhicules, en plein air, ne dispose d’aucun document d’existence.

Le directeur général des transports terrestres et maritimes, Vincent Tougri, a sensibilisé, le vendredi 14 novembre 2025, à Pouytenga, les acteurs des transports sur le respect des textes qui régissent leur domaine.

Le Directeur général des transports terrestres et maritimes (DGTTM), Sibidi Vincent Tougri, n’a pas fait usage du carton de cadenas qu’il a dit avoir amené avec lui à Pouytenga, dans la région du Nakambé ce vendredi 14 novembre 2025 pour mettre sous scellé toutes les compagnies de transport en commun, les entreprises de transformation de véhicules qui foulent au pied les cahiers de charges ou qui ne disposent pas d’autorisation d’exercer. Pourtant, les occasions ont été nombreuses. A la gare routière de cette ville, réputée pour son dynamisme économique, le constat fait par le DG et son équipe n’est pas reluisant. La vétusté des toilettes rivalise avec l’insouciance des usagers et des gestionnaires de la gare routière. A l’insalubrité sous le hall d’attente, s’ajoute le manque de places assises pour
les clients.

Les prix des différents trajets qui devraient être affichés ne le sont pas. Concernant les limitateurs de vitesse, très peu en ont déjà entendu parler. Mais le DGTTM s’est voulu pédagogique : « c’est une sortie de sensibilisation. Ce n’est pas pour venir vous dire qu’ici c’est mauvais. Vous devez vous orga-niser ». Il a saisi l’occasion pour sensibiliser le syndicat de la gare à la limitation de vitesse prévue à 90km/h en rase campagne mais rarement respectée par les transporteurs. « Avez-vous des limitateurs de vitesse dans les cars », a interrogé Vincent Tougri ?

« Non », lui a répondu Idrissa Sané, membre de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso. « Aujourd’hui, aucun véhicule ne va sortir de la gare », a répliqué le DGTTM. « A cause de Dieu, il faut faire pardon », a supplié le syndicaliste. Fort heureusement pour lui, le DG n’a pas mis sa menace à exécution. En revanche, il a invité les détenteurs des
« dinas » à améliorer leurs véhicules en respectant les horaires de départ et à éviter les surcharges. Si non, il a prévenu : « il ne faut pas mettre les clients dans la ferraille et après dire que vous cherchez à manger. Les contrôles vont commencer. Les dinas ne doivent pas prendre plus de 350 kg ».

Eviter la pagaille

Issa Oubda, un autre membre du syndicat, a reconnu que de nombreux transporteurs méconnaissent la réglementation qui régit leur secteur. Il a salué l’initiative de la DGTTM et plaidé pour une formation de leurs membres et des conducteurs. Après avoir visité plusieurs installations de différentes compagnies de transports à la gare routière, la délégation a mis le cap sur le Nord de la ville de Pouytenga, sur un site de transformation de véhicules. Là-bas, l’on rallonge les camions jugés courts, l’on découpe les hors gabarits, puis l’on repeint à la demande du client.

Le propriétaire des lieux, Abdoul Wahab Ouédraogo, a dit n’avoir aucun document pour exercer son métier. Il a indiqué que son entreprise n’a même pas de nom. Le DG Tougri lui a fait savoir qu’il n’est pas interdit de mener son activité mais la loi dispose qu’il faut nécessairement avoir une licence pour exercer en toute légalité et se prémunir des risques qui peuvent en découler. Il l’a invité à se rendre à la direction régionale des transports du Nakambé pour entamer, sans délai, toutes les formalités en vue de l’obtention de son agrément.

A la gare Yik Pinda, troisième étape de ce périple, le désordre est total. Un seul hangar fait office de magasin pour bagages, de parking, de salle d’attente et où l’insalubrité semble être la chose la mieux partagée. Un interlocuteur, trouvé sur place, a informé l’équipe de la DGTTM que le patron de la compagnie est allé à la mosquée pour la prière de vendredi. Il a promis qu’il reviendra après le culte. Mais après 45 minutes d’attente, M. Tougri et ses collaborateurs ont appris par le même interlocuteur que le propriétaire
de la compagnie de transport en commun a d’autres occupations qui ne lui permettent plus de revenir à la gare de Yik Pinda.

Pour le DG Vincent Tougri, la visite permet de voir si les entreprises
de transformation des véhicules et les compa-gnies de transport ont des infrastructures, licences ou agréments d’exploitation. Il a fait souligné que les observations faites visent le bien-être du client et de l’entreprise afin d’éviter la pagaille dans le domaine qui peut conduire à des sanctions.

Anselme KAMBIRE

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.