Terrorisme et fronde sociale au Burkina: Le gouvernement obtient le soutien du BIT et espère celui de l’ONU-G

Le chef du gouvernement burkinabè, Christophe Dabiré, en quête d’un soutien international contre le terrorisme et pour répondre aux nombreuses attentes sociales, a rencontré le directeur général du Bureau international du travail (BIT) ainsi que le directeur général de l’Office des nations unies de Genève (ONU-G), les 12 et 13 juin 2019 dans la capitale suisse.

Pour l’instant, ce ne sont que des promesses. Mais le Burkina vient d’obtenir le soutien du Bureau international du Travail (BIT) pour d’une part jouer la médiation entre les protagonistes de la fronde sociale prévalant dans le pays et, pour d’autre part, financer des projets à même d’améliorer la situation des zones touchées par le terrorisme et de faire reculer ce phénomène.

En marge de la 108e Conférence internationale du Travail, le Premier ministre, Christophe Dabiré, a en effet confié le jeudi 13 juin 2019 à la presse que «le BIT a promis d’appuyer le Burkina Faso dans le cadre du G5 Sahel pour créer des emplois dans les zones à défi sécuritaire».

Après avoir déjeuné puis discuté avec le Directeur général du BIT, Guy Ryder, M. Dabiré s’est montré optimiste sur les promesses qu’il a obtenues. «Ils (les patrons du BIT) ont dit qu’ils vont mobiliser les ressources pour cela, pour que dans les bandes frontalières l’on puisse développer des projets et des programmes qui puissent sédentariser les jeunes, leur donner du travail et éviter que le terrorisme n’aille puiser dans ces ressources (humaines) là, qui doivent contribuer au développement de nos différents pays».

De l’avis du Premier ministre Dabiré, l’idée du BIT a été longuement murie et pourrait être mise en œuvre dans un délai raisonnable. «Ce projet est déjà suffisamment avancé. Je pense qu’il sera bientôt adopté et qu’on pourra passer à l’action dès lors que le conseil d’administration (du BIT, ndlr) aura donné son accord», a-t-il ajouté.

Une mission pour rasseoir les protagonistes sur la table du dialogue

En plus de l’initiative de soutenir le développer des zones affectées par les attaques terroristes, M. Dabiré a aussi obtenu du BIT une médiation destinée à apaiser le climat social et à réunir tous les protagonistes de la fronde sociale qui prévaut actuellement au Burkina Faso.

La médiation devrait se traduire par une mission à Ouagadougou qui va réunir «tous les protagonistes autour d’une table» pour échanger sur les points de crispations en vue de sortir le pays de cette crise sociale.

On eût dit que le Premier ministre a tout demandé au secrétariat permanent de l’Organisation internationale du Travail. Car en effet, il a aussi sollicité l’appui du BIT pour la relecture du code de travail, bloquée par le patronat, selon les syndicats.

«Aujourd’hui nous avons un certain nombre de points de crispations, bien sûr, quand vous mettez les travailleurs et le patronat face-à-face les travailleurs veulent plus, le patronat traine des quatre fers et forcément il y a des problèmes», analyse le chef de l’exécutif.

Le PUS, partout où besoin sera

Après le BIT, c’est auprès du patron de l’ONU-G, Michael Moller, que le chef du gouvernement burkinabè est allé vendre son idée du travail décent pour tous, y compris les employés du secteur informel ainsi que son projet d’élargir le programme d’urgence pour le Sahel Burkina (PUS Burkina) à toutes les régions touchées ou menacées par les attaques terroristes.

L’office des Nations Unies à Genève est la représentation du secrétariat général de l’ONU dans la capitale Suisse. Il coordonne les institutions onusiennes qui y sont implantés, jouant un rôle cardinal dans la définition et l’orientation des stratégies de développement dural et dans la diplomatie multilatérale.

«Nous avons parlé du  Programme d’urgence pour le Sahel du Burkina Faso (…) et nous avons exprimé nos attentes vis-à-vis de la communauté internationale  qui doit nous accompagner  pour la mise en œuvre de ce programme», a expliqué M. Dabiré à sa sortie d’audience avec M. Moller le 13 juin 2019.

Le Premier ministre a dit avoir précisé au patron de l’Office des nations unis que si les efforts de développement venaient à se stopper dans les zones affectées, le terrain deviendra libre et propice au développement du terrorisme.

C’est avec optimiste qu’il a quitté le bureau du directeur de l’Office, révélant à la presse que son hôte a promis de poursuivre un plaidoyer déjà entamé auprès de l’ensemble de la communauté internationale, des investisseurs et des privés, afin de trouver des ressources pour financer des projets à même de contribuer au développement durable dans le pays, dans le cadre du PUS-BF.

Aimé Mouor KAMBIRE

Depuis Genève

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