Toiture décoiffée du stade régional de Tenkodogo

La tribune officielle du stade régional de Tenkodogo, construite à la faveur du 11-Décembre dernier, a été décoiffée par un vent le 4 mai 2020. Pour le président du Comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB), Jean Yaméogo, c’est une chance que l’incident se soit produit maintenant, parce que l’ouvrage n’a pas encore été réceptionné.

Des tôles froissées et des fers tordus, jonchés au sol. C’est ce qu’a donné à voir les images ayant circulé sur les réseaux sociaux, de la toiture de la tribune officielle du stade régional de Tenkodogo, dans l’après-midi du lundi 4 mai 2020 après le passage d’une pluie accompagnée de vents violents. Le stade avait été érigé dans le cadre des festivités du 11- Décembre qu’a abritée la région du Centre-Est en 2019. «La construction de l’ouvrage n’était pas achevée. L’entrepreneur est toujours là-bas en train de travailler, c’est une chance. Il n’y a pas eu de réception provisoire, la faute incombe donc à l’entrepreneur », a expliqué d’emblée, le président du Comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB), Jean Yaméogo.
Cependant, à première vue des images, de nombreuses personnes ont exprimé leur indignation. Des réactions qui, selon le président du CNOSB, auraient été encore plus virulentes si le stade régional avait été réceptionné par le ministère des Sports et des Loisirs. Car, il faut le souligner, le Burkina Faso a eu toutes les peines du monde à réussir dans le passé, les stades régionaux qu’il a construits dans le cadre des célébrations du 11- Décembre. Koudougou en 2012, Dédougou en 2014, Kaya en 2016, Gaoua en 2017…ont été tous des ratés. Manga en 2018 est une réussite et le ministère en charge des sports avait indiqué avoir tiré les leçons des erreurs du passé. «Auparavant, avec tout ce qui a eu comme défauts dans les appels d’offres, dans les attributions des marchés, le ministère, depuis un certain temps, est rentré dans une logique de corriger ces erreurs », a confirmé Jean Yaméogo. Mais comment expliquer les dégâts causés par les intempéries en début de semaine au stade régional de Tenkodogo ? Le président du CNOSB évoque plusieurs hypothèses, en attendant une expertise pour situer les responsabilités. Jean Yaméogo estime que les matériaux utilisés pour la construction de la tribune pourraient être de mauvaise qualité. « Aujourd’hui, on peut vous présenter du fer de 8 et vous penserez que c’est un bon matériel, or c’est du mauvais », explique t-il.

Revoir la conception des toitures de nos tribunes

Il faut se pencher aussi sur la qualité des autres matériaux utilisés, le dosage du ciment et tout, a-t-il affirmé. Ces interrogations, a souligné Jean Yaméogo, seules les structures chargées du contrôle de l’infrastructure sauraient apporter des éclaircissements. Selon lui, le ministère des Sports a délégué un ingénieur qui suit tout le processus, depuis l’appel d’offre jusqu’à la phase de conception du stade.
Aussi, il a déclaré que les services de contrôle du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP) sont sur le chantier. « Je ne sais pas ce qui est arrivé. Je n’accuse personne mais, avec le contrôle graduel, ils devraient normalement déceler les erreurs pour que cet incident n’arrive pas », a déclaré le président du CNOSB.
En plus, les toitures décoiffées par des vents sont récurrentes au Burkina Faso. Jean Yaméogo en veut pour preuve les tribunes emportées par des vents, dans le passé, des stades de Manga, Koudougou, Gourcy. Pour lui, il faut que les entrepreneurs revoient leur façon de concevoir les tribunes officielles dans les villes du pays. « En Europe, on peut se permettre un vide absolu sur toute la longueur de la tribune. Ici, c’est difficile parce qu’il y a de grands vents. Si vous ne mettez pas des poteaux au milieu, tout va s’envoler en cas de grands vents », a insisté le président du CNOSB.
En attendant, il a indiqué qu’il n’y a pas de quoi être affligé ou être en colère à la suite des dégâts constatés au stade régional de Tenkodogo, surtout qu’il ne s’agit que de la tribune officielle qui a été touchée. Jean Yaméogo atteste que le ministère des Sports a gagné en maturité dans le choix des entreprises pour la construction des infrastructures sportives, principalement dans celles assurant les poses des gazons synthétiques. « Nous encourageons le ministre à rencontrer tous ceux qui suivent le chantier de Tenkodogo pour qu’ils reprennent les travaux de façon sereine afin qu’on ait une infrastructure correcte. On peut raisonnablement reprendre les travaux au compte de l’entreprise », a_t_il conclu.

Sié Simplice HIEN

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