Traitement des données à caractère personnel : Plaidoyer pour l’adoption d’un projet de loi

Au nom des parrains, le ministre en charge de l’éducation nationale, Stanislas Ouaro, a invité à une saine utilisation des TIC.

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la protection des données personnelles 2021, la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) a organisé des Journées portes ouvertes, hier lundi 25 janvier 2021, à Ouagadougou.

Dans un contexte d’utilisation à « outrance » des Technologies de l’information et de la communication (TIC), la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) est soucieuse de la protection des données personnelles et de la vie privée des Burkinabè. Pour sensibiliser davantage les populations, notamment la frange jeune à une saine utilisation de l’Internet, elle a organisé, le lundi 25 janvier 2021, à Ouagadougou, des Journées portes ouvertes (JPO). Celles-ci, a expliqué la présidente de la CIL, Margueritte Ouédraogo, s’inscrivent dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la protection des données personnelles, chaque 28 janvier.

Au-delà, a dit Mme Ouédraogo, il s’agit de susciter au niveau de tous les acteurs, qu’ils soient étatiques ou non étatiques, une appropriation des droits des personnes en matière de traitement de leurs données, attirer leur attention sur le caractère impérieux de promouvoir et de renforcer la culture de la protection des données personnelles et de la vie privée. Et pour cause, a-t-elle expliqué, face à l’évolution des TIC et principalement à l’utilisation accrue d’Internet et des réseaux sociaux, il importe de faire preuve de vigilance pour ne pas porter préjudice à autrui, par la divulgation d’informations personnelles qui pourraient porter atteinte à sa vie privée.

La montée inquiétante des GAFAM

Pour atteindre ses objectifs, a précisé Margueritte Ouédraogo, la CIL a mené plusieurs campagnes de sensibilisation et d’éducation au numérique. Et de poursuivre que sa structure a aussi entrepris de sceller des partenariats avec les autres structures et institutions nationales, mais noue également des relations de coopération avec les autorités de protection à travers le monde, les organisations régionales et internationales. Pour elle, l’adoption du projet de Loi portant protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel adopté par le gouvernement en 2020 et transmis à l’Assemblée nationale, permettra au Burkina Faso, de se conformer aux standards internationaux en matière de protection des données personnelles. Elle a donc plaidé pour une adoption rapide de cette Loi afin de permettre à sa structure de mener ses missions avec plus d’efficacité.

Malgré les efforts consentis, a fait savoir la présidente de la CIL, les défis restent à relever face à la montée des actions des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Macintosh) pour lesquels les données personnelles des citoyens sont la matière première. « Ces multinationales travaillent au quotidien pour avoir un contrôle total sur les données des utilisateurs. En témoigne l’annonce en début janvier, des nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp qui autorise le partage des données des utilisateurs avec les entreprises publicitaires et autres », s’est-elle inquiétée. C’est pourquoi, elle a exprimé la nécessité de renforcer le cadre juridique à travers la ratification de la convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles, appelée Convention de Malabo et l’adhésion à la Convention 108 du Conseil de l’Europe.

Le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Stanislas Ouaro, en son nom et en celui du coparrain, le ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré, a par ailleurs exprimé leur inquiétude au regard des corollaires de l’utilisation des TIC sur la vie privée des utilisateurs, notamment les jeunes, les élèves et les étudiants. « Nous devons plus travailler à faire bénéficier la jeunesse, des avantages de ces outils modernes de communication », a interpellé le ministre Ouaro.
Des structures publiques et privées (CIL, universités …) ont animé des stands à l’occasion de ces journées portes ouvertes.

Jean-Marie TOE
Lati Fatou TARBANGDO (stagiaire)

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