Transport ferroviaire : le gouvernement burkinabè relance la dynamique du rail à Bobo-Dioulasso

Pendant 48 heures, les participants venus du Burkina Faso, du Mali, du Niger et de la Côte d’Ivoire se sont penchés sur l’avenir du transport ferroviaire du Burkina Faso.

La première édition des Journées nationales de transport par rail s’est tenue du 14 au 15 novembre 2025 à Bobo-Dioulasso. Ces journées, initiées par la Société de gestion du patrimoine ferroviaire du Burkina (SOPAFER-B) visent à recueillir les recommandations des participants pour mieux redynamiser le transport ferroviaire.

Dans un contexte où les enjeux de sécurité, de développement et d’intégration régionale imposent des solutions durables, le gouvernement burkinabè a décidé de revisiter l’histoire du rail, et de penser son futur. Ces réflexions se sont déroulées dans le cadre de la première édition des Journées nationales du transport par rail, tenues les 14 au 15 novembre 2025 à Bobo-Dioulasso. Pour le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Adama Luc Sorgho, le rail représente plus qu’un simple moyen de transport.

« C’est une épopée populaire, une mémoire vivante, un symbole de résistance et d’unité », a-t-il affirmé. Cet attachement « profond » du peuple au train, a poursuivi le ministre, se justifie, par le rôle moteur de croissance économique et de mobilité sociale que le train a joué de par le passé. Adama Luc Sorgho a aussi souligné la pertinence du choix du rail dans la lutte contre la crise énergétique, la flambée des coûts logistiques et les impacts du changement climatique. « Le transport par rail demeure robuste, économique, écologique et sécurisé. Face à la dégradation des routes, souvent causée par les surcharges des poids lourds, le train apparaît comme la solution de bon sens pour transporter de grandes quantités de marchandises, en particulier celles provenant des zones minières, agricoles et industrielles », a-t-il fait savoir.

La vision gouvernementale, a expliqué le ministre Sorgho, s’articule ainsi autour d’un programme progressif de réhabilitation du réseau existant, en particulier le corridor historique Abidjan-Ouagadougou, aujourd’hui affecté par des dégradations ayant entraîné une réduction drastique des vitesses de circulation. « Il est inadmissible que le transport routier soit désormais plus rapide que le train », a regretté Adama Luc Sorgho.

Un outil pour un développement économique

Toutefois, le ministre a assuré que des travaux ciblés sont en cours sur les points critiques et que le gouvernement ambitionne d’étendre progressivement le réseau, tout en préparant les futures interconnexions ferroviaires avec les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et les Etats côtiers partenaires.

Pour le directeur général de la Société de gestion du patrimoine ferroviaire du Burkina (SOPAFER-B), Firmin Bagoro, cette première édition a un double objectif. Celui de recueillir les recommandations des acteurs économiques, des partenaires techniques et du public ; et de réaffirmer la vision stratégique du gouvernement en matière de transport ferroviaire. « Le rail burkinabè doit être repensé non comme un vestige du passé, mais comme une promesse d’avenir », a-t-il déclaré. Le co-parrain de ces journées, Roland Achille Sow, par ailleurs président de la délégation consulaire de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), a rappelé que « tout développement se fait par les rails ».

Il a ainsi insisté sur le rôle crucial du train dans le transport massif de marchandises, gage de compétitivité pour les industries et de fluidité pour les échanges commerciaux. C’est pourquoi, il a réitéré l’engagement des opérateurs économiques à soutenir les efforts du gouvernement, tout en appelant les industriels, importateurs et exportateurs à redécouvrir le potentiel du rail comme levier de performance logistique.

Pour la ville hôte, Bobo-Dioulasso, aux dires du premier vice-président de la délégation spéciale de la commune, Moussa Sanou, ces journées revêtent une importance particulière. Moussa Sanou a ainsi salué l’organisation de ces journées dans une capitale ferroviaire historique, où le chemin de fer constitue depuis toujours un maillon essentiel de l’économie locale et un carrefour des transports nationaux et transfrontaliers. Pendant deux jours, les participants, venus du Burkina Faso, du Mali, du Niger et de la Côte d’Ivoire, ont pris part à une série de communications thématiques débutées par la conférence inaugurale.

Cette conférence a retracé l’histoire du ferroviaire ouest-africain, depuis sa construction coloniale destinée à l’exportation des matières premières, jusqu’à ses enjeux actuels de souveraineté. Les échanges se sont ensuite orientés vers les projets en cours, la gestion du patrimoine ferroviaire, les perspectives d’intégration régionale, et les conditions d’une relance durable.

Kamélé FAYAMA
Zisso Patricia COULIBALY
(Stagiaire)

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