Un tournant majeur !

Le conflit qui oppose, depuis des décennies, le Front Polisario au Royaume du Maroc tire-t-il vers une fin ? On est tenté de répondre par l’affirmative, si on s’en tient aux informations récentes sur cette question qui a fait tant parler d’elle, au regard de ses implications dans le septentrion africain. Faut-il le rappeler, le Sahara Occidental, ce vaste territoire désertique de 266 000 km², situé sur la côte atlantique et colonisé par les Espagnols jusqu’en 1975, demeure le seul territoire du continent africain dont le statut postcolonial reste à polémique.

Un conflit y oppose les autorités marocaines aux indépendantistes du Front Polisario qui aspirent à une autodétermination. Le nœud gordien du litige est que le royaume du Maroc souhaite que ce territoire acquiert son autonomie mais sous sa souveraineté, mais le Front Polisario, lui, réclame un référendum d’autodétermination. Et, à l’initiative des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution apportant son soutien au plan du Royaume chérifien d’autonomie du Sahara Occidental visant à résoudre le conflit.
La raison évoquée est que ce mécanisme proposé demeure la solution « la plus réalisable » pour une sortie de crise du conflit.

Et, comme il fallait s’y attendre, l’information a créée des scènes de liesse populaire dans le
Royaume. Le fait que l’ONU donne son quitus sur le plan proposé sonne, en effet, comme une victoire de la diplomatie marocaine. La question du Sahara Occidental reste au cœur de la politique internationale marocaine et se hisse comme l’une des priorités nationales. Face à cette victoire d’étape, le Roi Mohammed VI a exprimé son satisfecit. « Après 50 ans de sacrifices, nous ouvrons un nouveau chapitre victorieux dans le processus de consécration de la marocanité du Sahara, destiné à clore définitivement le dossier de ce conflit artificiel, par une solution consensuelle fondée sur l’initiative d’autonomie », a-t-il déclaré.

En attendant la mise en œuvre de cette nouvelle dynamique dans le sens de la résolution du différend, l’on peut déjà saluer l’initiative des Nations unies pour ce tournant majeur dans ce conflit en vue d’une résolution durable. L’on se rappelle que le plan d’autonomie présenté par Rabat, en 2007 est soutenu par près de 120 pays.
Il s’impose désormais comme l’unique cadre du processus politique au Sahara occidental qui, sous contrôle marocain, reste revendiquée depuis des lustres par le Front Polisario.

Mais, la question que tous se posent est bien évidemment de savoir si cette résolution parviendra à être réellement mise en œuvre et à régler ce conflit vieux de 50 ans ? Pour l’instant, il est difficile d’y avoir réponse. Pour ce faire, loin des déclarations de principes tous azimuts sur la question qui, souvent, coulent comme de l’eau sur le dos d’un canard, il est impérieux pour les médiateurs de multiplier les actions concrètes pour trouver une issue. Dans cette dynamique, les différentes parties devront, elles, montrer des gages de bonne volonté afin qu’un règlement juste et durable du conflit soit fait, au profit
de tous.

Soumaïla BONKOUNGOU

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