Validité du conseil municipal du 22 juin à Ouagadougou

L’opposition municipale de Ouagadougou a animé une conférence de presse, le jeudi 25 juin 2020, dans la capitale burkinabè. A l’occasion, des conseillers municipaux ont décrié la gestion de la commune par le maire, Armand Pierre Beouindé.

Soixante-douze heures après la session mouvementée de la commune de Ouagadougou, des conseillers municipaux issus des trois formations de l’opposition (UPC, CDP et NAFA) demandent son annulation. Ils ont, au cours d’une conférence de presse tenue dans la capitale, le jeudi 25 juin 2020, expliqué leur position. Le porte-parole de l’opposition municipale, Alban Raogo Zoungrana, a indiqué que ladite session s’est tenue sans que le quorum nécessaire pour valider les points inscrits à son ordre du jour ne soit atteint, et ce, malgré les interpellations de l’opposition. Pour lui, « ce passage en force orchestré par le maire de Ouagadougou » vise à faire valider par la commission Finances, au nom de tous les conseillers, sa gestion « chaotique » de l’année 2019. « Nous avons saisi un huissier de justice pour faire le constat sur le quorum de la rencontre afin d’intenter une action judiciaire », a expliqué M. Zoungrana. En plus de l’action judiciaire en vue, l’opposition municipale a exigé la démission du bourgmestre de Ouagadougou. Au cas où celui-ci refuse de rendre le tablier, Alban Raogo Zoungrana et ses collègues invitent le ministère en charge de l’administration territoriale de suspendre l’édile, en application de l’article 272 du Code général des collectivités territoriales. Convaincue que le maire a commis des « fautes graves » dont la conséquence est la révocation, l’opposition municipale a donné quelques détails sur cette affaire de location de 77 véhicules. «Pour nous, il y a abus de confiance, et faux et usage de faux, car le maire n’a pas porté les amendements de la session avant la conclusion du contrat de location des véhicules », a relevé M. Zoungrana. Outre ce dossier brûlant, l’opposition a dénoncé d’autres décisions du bourgmestre. Il s’agit, entre autres, du relèvement du seuil des marchés publics de 100 millions à 1 milliard F CFA, de la capacité à conclure de gré à gré et par consultation restreinte des marchés de 50 millions à 500 millions F CFA, et de l’augmentation du loyer des jardins et des boutiques. Les conseillers municipaux voient en ces délibérations, une manœuvre du maire d’accroître son pouvoir d’octroyer des marchés à ses proches sans passer par l’approbation du conseil municipal. La dénonciation «tardive » des conseillers municipaux de la gestion de la commune par le maire a été l’une des questions qui a retenu l’attention des journalistes.
A ce propos, les conférenciers disent s’inscrire dans un combat républicain. « Nous avons suivi toutes les procédures à l’interne, notamment celle d’approuver si la décision nous convient, celle de s’opposer, de s’abstenir de prendre une décision, de manifester et même de boycotter quand c’est le contraire », a soutenu Alban Raogo Zoungrana. Puis de préciser que le moment est venu pour eux d’adopter une autre procédure, à savoir saisir la justice.

Abdoulaye BALBONE

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