La VIIIe édition du Forum national de l’intégration s’est tenue, du 28 au 30 novembre 2025, à Pô, dans le Nahouri, région du Nazinon. L’événement qui a été organisé pour la première fois dans un chef-lieu de province a été placé sur le thème : « Intégration africaine : repères historiques et impératifs contemporains ».
Après Banfora en 2024, la ville de Pô, dans la province du Nahouri, région du Nazinon, a accueilli l’organisation tournante du Forum national de l’intégration. Lancé, le vendredi 28 novembre 2025, par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, la VIIIe édition du Forum a pris fin, le dimanche 30 novembre 2025. Placé sur le thème : « Intégration africaine : repères historiques et impératifs contemporains », ce rendez-vous a connu la présence des membres du corps diplomatique africain, de plusieurs communautés étrangères et des autorités administratives, religieuses et coutumières.
A cette occasion, une dizaine de décrets de naturalisation ont été remis à des membres de communautés africaines. Des attestations de reconnaissance ont également été offertes à des acteurs qui contribuent à la promotion de l’intégration africaine. Lors de la cérémonie d’ouverture du Forum, le ministre chargé des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, a dit être témoin de démarches qui montrent que Pô est une école de l’intégration. Il a salué les efforts des chefferies coutumières qui travaillent « dans le silence, sans fanfares » et qui, tous les jours, tissent la toile de la cohésion sociale, de la cohabitation et finalement de l’intégration.
Selon lui, les zones frontalières sont les points de départ de l’intégration.
« Imaginez un tant soit peu, deux communautés côte à côte, séparées par tous types de murs qui ne se parlent pas. C’est difficile de se projeter dans un tel espace », a indiqué le ministre Traoré. Pour lui, tout comme à Pô, l’on est témoin d’une intégration parfaite dans toutes les autres contrées frontalières où les populations vont et viennent, se parlent, s’amusent, cultivent, se marient et pratiquent des traditions entre elles.
« Chaque geste nous rappelle que c’est nous, l’administration qui sommes en retard et que nous devons accélérer nos textes pour les adapter à ce que nos communautés nous montrent », a signifié le premier responsable du département des affaires étrangères. A son avis, le Forum national de l’intégration est une opportunité de reconnaitre et de saluer ce travail naturel qui est fait entre communautés et populations de part et d’autre de ce que l’on appelle frontière.
« Le Burkina, leader en matière d’intégration »
M. Traoré a déploré que les réseaux sociaux et les médias ont tendance à amener les Africains à avoir peur les uns des autres sans même se rencontrer. D’après lui, cette rencontre est initiée pour que les Africains se souviennent que cette extraversion qui les empêche de vivre-ensemble devait être corrigée. « Si demain, il y a un centre de santé performant qui est construit au Ghana, le Burkina Faso doit être fier. S’il y a également un bout de chemin de fer qui est posé au Burkina, le Ghana doit en être fier. Si une usine de transformation d’un produit quelconque est ouverte dans un pays voisin, les autres doivent le célébrer », a estimé le ministre Traoré.
Pour le parrain de l’événement, Jacques Sosthène Dingara, le ministre chargé de l’Enseignement de base, la tenue du forum à Pô est un honneur fait à la ville qui incarne le symbole de l’histoire d’un peuple hospitalier et qui sert depuis des lustres de trait d’union entre le Burkina Faso et le pays frère du Ghana. Il a insisté sur la cohésion sociale et le vivre-ensemble qui restent des acquis à préserver. « Chacun d’entre nous doit en être
l’acteur et son échelle », a-t-il recommandé.
Le représentant des communautés africaines vivant au Burkina Faso, James Anane Amedeker, a confié que ce rendez-vous entre les peuples est une matérialisation de l’intégration africaine. Il a salué les efforts du gouvernement burkinabè à travers l’adoption en Conseil des ministres, de la décision portant suppression des frais de visas pour tout Africain désirant se rendre au pays des Hommes intègres. Il a,de ce fait, témoigné sa reconnaissance aux autorités du pays pour cette mesure exceptionnelle panafricaine qui est une action concrète en faveur de l’intégration africaine. « Le Burkina devient incontestablement un leader en matière d’intégration dont tous les pays africains devraient s’en inspirer pour une véritable unité de l’Afrique », a reconnu M. Amedeker.
Noufou SAWADOGO






