Accusation de trafic de cigarettes Qui en veut à Apollinaire Compaoré ?

Sous le titre peu flatteur « Marlboro’s Man Philip Morris Representative in Burkina Faso is a Known Cigarette Smuggler » un article en ligne sur le site , l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un regroupement de journalistes et de centres d’investigation fondé en 2006, l’ OCCRP, le 26 février 2021, accuse l’homme d’affaires burkinabè, Apollinaire Compaoré, de s’être enrichi dans le trafic de cigarettes dans la zone sahélienne ouest-africaine. Qu’est-ce qui peut motiver une telle offensive médiatique sur le président du patronat burkinabè ? Regard croisé.

Les accusations de l’OCCRP s’articulent autour de trois axes souvent contradictoires mais surtout diffamatoires qui font que l’homme d’affaires burkinabè aurait gagné beaucoup de millions, grâce à la contrebande de cigarettes en Afrique de l’Ouest, travaillé avec un célèbre baron de la drogue au Niger et géré un important dépôt de tabac illicite à Markoye au Nord du Burkina Faso pour le compte d’opérateurs djihadistes. Les principales conclusions de ladite enquête sont sans équivoque :
Sur la base d’entretiens, de dossiers judiciaires et de documents fuités, l’OCCRP soutient que « le représentant de Philip Morris au Burkina Faso a gagné des millions grâce à la contrebande des cigarettes de Philip Morris à travers l’Afrique de l’Ouest ». L’enquête révèle aussi que, pendant des années, l’homme d’affaires a travaillé avec le célèbre baron de la drogue nigérien « Chérif Cocaïne » et qu’il dirigeait également un important entrepôt près de la frontière du Burkina Faso avec le Niger et le Mali qui fournissait du tabac illicite aux combattants du Nord du Mali.
Mais de sources proches de Apollinaire Compaoré, « ces trois accusations sont, à tout le moins, cousues de contrevérités et d’insinuations malveillantes à l’égard du patron burkinabè ». Toute chose qui, accuse l’homme d’affaires et pourrait porter atteinte à son image d’homme intègre et travailleur bien connu dans son pays et en Afrique. « Des attaques du genre proviennent généralement de guerres commerciales sournoises auxquelles certains concurrents mauvais perdants s’adonnent à cœur joie pour détruire leurs adversaires victorieux », insiste-t-on dans l’entourage du patron des patrons burkinabè. Allant jusqu’à conclure que l’article de l’OCCRP vise la bonne réputation du Burkinabè bien établi dans la sous-région et serait même télécommandé par
« un concurrent déloyal ».
Pour sa défense, l’homme d’affaires s’interroge. Pourquoi ne peut-on pas être riche sous nos tropiques qu’à travers des actes peu condamnables ? C’est cette impression qui apparaît en effet après lecture de cette partie de l’article de l’ONG de lutte contre la « corruption et le crime organisé ».
L’homme d’affaires burkinabè y est pourtant décrit comme un
« investisseur dynamique » qui détiendrait un empire économique sur cinq pays de la sous-région ouest-africaine, dans les assurances, les télécommunica-tions, le commerce, les motos et les billets de loterie. Président du patronat de son pays figurant en 2020 parmi les 100 personnalités les plus influentes d’Afrique, selon une presse panafricaine, qui financerait cependant le terrorisme à coup de ces milliards accumulés dans le trafic de la cigarette au Niger, au Mali, en Libye, trafic connu même de l’ONU.
L’entourage d’Apollinaire Compaoré fait remarquer que l’on feint d’ignorer que les sociétés de tabac transnationales comme PMI sont responsables de leurs produits et de leur destination, comme en témoignent les multiples poursuites judiciaires auxquelles ces sociétés ont été confrontées dans le passé lorsque leurs cigarettes ont été détournées des chaînes d’approvisionnement légales vers des marchés frauduleux. Contrairement aux supposées accointances politiques invoquées par l’auteur de l’article et qui pourraient justifier la réussite financière de l’enfant du Burkina Faso, celui-ci affirme, la main sur le cœur, qu’il n’a aucune influence ni pouvoir politiques sauf le respect qu’il a pour les lois du pays et la transparence dans les affaires.
Son job étant de simplement créer des milliers d’emplois pour la jeunesse de son pays. L’article lui attribue aussi des liens de parenté avec l’ancien président du Burkina Faso de 1987 à 2014 et dont il serait un « cousin éloigné ».
Chose que l’OCCRP elle-même affirme ne pas pouvoir confirmer.
Des allégations selon lesquelles la fortune du magna burkinabè irait dans le financement de campagnes politiques en contrepartie d’une quelconque impunité sont dénuées de toute objectivité. On lui reproche de ne pas être propre et prudent dans son activité de représentant de cigarettes mais on explique nulle part le fait que cette mission dure depuis des décennies sans coup férir.
A tout seigneur tout honneur, on finit par lui reconnaître les valeurs d’intégrité et de loyauté d’un homme qui s’est construit tout seul en partant de rien. Un homme qui a commencé à travailler à l’âge de cinq ans, plantant du mil et du sorgho avec ses parents au village. N’ayant jamais été à l’école, qui a quitté la maison à 12 ans et a marché 40 kilomètres jusqu’à la capitale pour gagner de l’argent en vendant des billets de loterie. Apollinaire Compaoré a créé une entreprise de vente de scooters à moteur et est devenu dans les années 1980, représentant des pneus japonais Bridgestone. Au début des années 1990, il a, avec des associés, créé une compagnie d’assurance (Union des Assurances du Burkina).
En 2004, il a acheté 44% de Telecel Faso. Il est dans la banque et la monnaie électronique.
Si la contrebande de cigarettes pouvait justifier tous ces investissements, on pourrait accorder du crédit aux dires de ses pourfendeurs. Le monsieur dont nous parlons ici demeure attaché aux valeurs fondamentales d’enfant de paysan, digne et intègre, qui est convaincu que le commerce illicite est un fléau pour la société et l’économie, qu’il prive les gouvernements de recettes fiscales; qu’il favorise les activités criminelles.
De son caractère d’homme «difficile» avec une terrible humeur, il faut plutôt retenir la rigueur dans le travail et le respect des lois. De ses relations avec un baron de la drogue au Niger il garde ses principes d’ouverture et d’amitié fondés sur la présomption d’innocence de toute personne qui l’approche dans sa vie professionnelle.
A propos de l’entrepôt de Markoye qui serait un repaire de terroristes et autres trafiquants, l’homme d’affaires burkinabè ne reconnaît pas être de près ou de loin lié à l’affaire. En tout état de cause, le patron des patrons burkinabè se réserve le droit d’user de toutes les voies légales pour laver son honneur. Wait and See !

Bélèm Oumar Thomson
L’Incontournable

 

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