Actu vert : les cache-nez polluent notre cadre de vie !

Le port du cache-nez du fait de la pandémie de la COVID-19 permet d’éviter la contamination. Cependant, l’on constate ces derniers temps des masques qui jonchent les rues de la capitale après usage. Toute chose qui contribue à polluer notre cadre de vie.

A l’instar de plusieurs pays du monde, le Burkina Faso est confronté à la pandémie de la COVID-19 depuis le 9 mars 2020, date de la signalisation des premiers cas. Dès lors, les autorités ont pris tout un ensemble de mesures pour circonscrire la maladie et éviter des contaminations de masse. Il s’agit, entre autres, du confinement, du respect des mesures-barrières, de la sensibilisation au lavage des mains, et port du masque. Ces différentes mesures ont permis, un tant soit peu, de réduire à un moment donné, la propagation de la maladie, malgré le rebond constaté ces derniers temps. Même si ces diverses méthodes de prévention ne sont pas respectées à la lettre, force est de constater qu’elles commencent à rentrer progressivement dans les habitudes des populations, notamment le port du masque. Le moins que l’on puisse dire est que ceux qui ont compris le bien-fondé du cache-nez en cette période de coronavirus ne sortent plus de leur domicile sans ce masque de protection plaqué au visage.

Parlant de ce dernier, il est exigé à l’entrée des banques, des hôtels, des services administratifs et privés sous peine d’être refoulé par le vigile. Certaines institutions le distribuent gratuitement aux usagers lors des séminaires, conférences ou colloques. A défaut, des marchands ambulants souvent arrêtés à l’entrée de ces services proposent ces masques aux usagers moyennant une somme d’argent qui varie entre 200 et 1 000 F CFA selon la qualité. C’est ainsi qu’on peut retrouver diverses sortes de cache-nez à usage unique et ceux utilisables à souhait. Cependant, les premiers masques cités sont souvent jetés inconsciemment dans la nature après usage, à l’image des sachets plastiques sans que cela n’émeuve personne.

Il prend des proportions inquiétantes

Si le phénomène n’a rien d’alarmant, il commence à prendre des proportions inquiétantes parce que ces masques usagés contribuent au même titre que les sachets plastiques, à polluer progressivement notre cadre de vie. En effet, il n’est pas rare de voir ces cache-nez joncher les artères de la ville de Ouagadougou ou même des caniveaux, du fait de l’incivisme de certaines personnes qui réchignent à les jeter dans des poubelles. Le hic est qu’ils ne sont pas tous biodégradables.

Toute chose qui contribue à augmenter le poids des déchets. Ces personnes enfreignent au code de l’environnement en ses articles 52 et 58 qui interdisent de déposer des déchets dans des lieux autres que les décharges. Dans une ville comme Ouagadougou où les femmes de la brigade verte font des pieds et des mains pour assainir la capitale au quotidien, l’on devrait faire l’effort de salir moins la cité en jetant ces masques une fois utilisés dans des poubelles. Il ne sera pas de trop d’interpeller une fois de plus, les autorités à prendre le taureau par les cornes afin d’éviter que ce type de comportement ne devienne un phénomène de mode. Des pays comme le Ghana et le Rwanda ont pu amener leurs populations à être écolos du fait d’une volonté politique.

Le Burkina Faso peut réussir ce challenge s’il le veut. Le port du pagne Faso danfani fait partie de la tunique vestimentaire du Burkinabè de nos jours. Mieux, les tailleurs à travers leur esprit créatif confectionnent des cache-nez à base du tissu Faso danfani. La promotion de ces types de masques pourrait contribuer à réduire davantage la pollution de notre cadre de vie par des masques à usage unique. Car, ceux fabriqués à base du tissu Faso danfani sont utilisables à nouveau après avoir passé un coup de savon. Soyons écolos !

Paténéma Oumar OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com

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