
Après l’ouverture officielle de la 30e COP30 qui se déroule, du 10 au 21 novembre 2025, au Brésil, l’Alliance pour la sécurité alimentaire en Afrique (ASFA) a animé une conférence de presse pour décliner ses attentes et sa position qui est l’inscription de l’agroécologie comme solution africaine à l’adaptation au changement climatique.
L’agroécologie est la solution la mieux appropriée pour le continent africain pour faire face à la crise climatique. Par conséquent, elle doit être inscrite à l’agenda mondial des négociations sur le climat. Cette conviction, l’Alliance pour la sécurité alimentaire en Afrique (ASFA) l’a réitérée dans l’après-midi du lundi 10 novembre 2025, à Belém, au Brésil, où se déroule la 30e Conférence des Parties (COP30) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), du 10 au 21 novembre 2025, en pleine Amazonie.
Pour la membre du Conseil d’administration de AFSA et représentant de l’Association pour la biodiversité et la biosécurité (BIBA) du Kenya, Anne Maina, cette organisation panafricaine qui s’appuie sur un réseau de 48 organisations représentant plus de 200 millions de petits producteurs alimentaires, d’éleveurs, de peuples autochtones, de jeunes, de femmes et de communautés confessionnelles dans 50 pays africains, travaille à la prise en compte des pratiques agroécologiques dans les politiques publiques.
Car, elles sont respectueuses de l’environnement, des écosystèmes naturels, reposent sur la science et les connaissances endogènes des communautés de base et participent à leur résilience, a-t-elle indiqué. Elles se fondent également sur une gouvernance inclusive et participative, a ajouté Anne Maina. Intitulée « Adaptation, Résilience et Atténuation grâce à l’Agroécologie », la note d’orientation de AFSA marque un moment décisif pour la société civile africaine dans les négociations climatiques, plaçant l’agroécologie au cœur de la stratégie du continent pour l’adaptation et la résilience face au changement climatique.
S’appuyant sur des résultats, en juin 2025, des 62e sessions des organes subsidiaires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) dénommées SB62 et sur les avancées du plaidoyer mené lors de la COP29 et des sessions précédentes, la note d’orientation de AFSA définit ses priorités autour de six grands axes thématiques. Il s’agit de l’Objectif mondial d’adaptation (GGA), les Travaux conjoints de Charm el-Cheikh sur l’agriculture (SJWA), les Plans nationaux d’adaptation (PNA), les Contributions déterminées au niveau national (CDN), le Programme de travail sur la transition juste et le financement climatique.
Justice climatique, financement transparent et inclusif
Elle appelle les Parties à garantir que l’agroécologie soit intégrée dans chacun de ces axes comme pilier central et mesurable de la résilience, de l’adaptation et de l’atténuation. Le vice-président national de l’Association des ‘’pastoralistes’’ nomades du Cameroun, Musa Usman Ndamba, a indiqué que les peuples autochtones ont besoin de reconnaissance de la part de la communauté internationale, car ils sont les gardiens de la biodiversité, dans le Bassin du Congo comme en Amazonie. Il a appelé à la prise en compte des solutions de ces populations sur la table des négociations mais aussi à un financement de l’agroécologie qui est conforme aux cultures endogènes des peuples autochtones.
Le leader religieux sud-africain, Gosiame Choabi, a pour sa part déploré l’absence des communautés de base à la COP30 mais aussi la lenteur dans la mise en œuvre des engagements. « Nous avons l’impression qu’il n’y pas d’urgence à mettre en œuvre l’Accord de Paris », a-t-il indiqué. Il a appelé les agences qui gèrent les finances à une justice climatique à travers un financement transparent et inclusif des communautés de base.
Pour le coordonnateur du programme changement climatique et agroécologie à AFSA, Simon Bukenya, la crise climatique affecte durement l’Afrique et il est temps d’adopter des approches locales d’adaptation au changement climatique et de s’assurer que les populations ne sont pas laissées pour compte. Considérant l’agroécologie comme la base de l’adaptation, il urge de l’intégrer dans les politiques publiques comme les Contributions déterminées au niveau national (CDN). Il a invité les décideurs à créer un cadre de concertation inclusive et à mettre en place un financement adapté fondé sur la cohérence et la redevabilité à travers des indicateurs liés à l’agroécologie et à la souveraineté alimentaire.
Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com
(Depuis Belém, Brésil)




















