Octobre est un mois reconnu au plan mondial comme celui des activités de sensibilisation et des actions en faveur de la santé féminine. Durant ce mois, l’humanité entière est en croisade pour la cause de la santé féminine. En effet, depuis plus de 30 ans, le mois d’octobre encore appelé « mois rose » est bien celui de la mobilisation mondiale contre le cancer du sein. L’initiative est née au pays de l’Oncle Sam et s’est transformée en un mouvement planétaire, porté par des associations, des chercheurs, des collectivités et des milliers de bénévoles.
Au Burkina Faso, le gouvernement a pris à bras le corps la lutte contre le cancer du sein, reconnue comme une maladie dont les conséquences sont facheuses sur l’écrasante majorité des femmes atteintes. Pour 2025, le thème retenu par le ministère de la Santé est : « Agissons ensemble pour un avenir sans cancer de sein ». Un thème interpellateur qui prouve, à souhait, la volonté et l’engagement des dirigeants burkinabè à trouver des solutions à travers des politiques publiques de santé prenant en compte l’éradication du cancer de sein.
En réalité, les cancers féminins constituent un problème majeur de santé publique dans plusieurs pays d’Afrique dont le pays des Hommes intègres. Dans la déclaration du ministre burkinabè de la Santé, il ressort que cette maladie silencieuse, du fait de sa prédominance, constitue à ce jour, la première cause de décès au niveau de la femme rurale et urbaine. Les statistiques, selon l’Observatoire mondial des cancers, font ressortir qu’en 2022,
1 372 nouveaux cas de cancers du sein ont été diagnostiqués au Burkina Faso avec près de 818 décès soit environ trois décès par cancer de sein et par jour.
L’urgence face à ce constat obscure et alarmant est de parvenir à intensifier les efforts de lutte contre ce fléau en mettant un accent particulier sur la détection précoce. Car certains trépas liés à cette maladie sont précoces avec plus de 50% des patientes qui décèdent dans l’année du diagnostic. Face à l’augmentation du taux de prévalence de la maladie, la mobilisation nationale s’impose et le gouvernement burkinabè, à travers ses initiatives, démontre qu’il est résolument engagé dans la lutte contre les cancers féminins.
Ces efforts au plus haut niveau de la sphère décisionnelle sont traduits par la mise en place d’un Programme national de lutte contre le cancer, la gratuité du dépistage des cancers du sein, du dépistage et du traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus dans les structures publiques de santé, la gratuité de la radiothérapie dans le cadre de la prise en charge des cancers du sein, l’acquisition de cliniques mobiles avec des prestations totalement gratuites de détection précoce du cancer du sein par écho-mammographie sur l’étendue du territoire.
Il y a lieu d’intensifier les activités de sensibilisation et de détection précoce du cancer du sein dans ce mois d’« octobre rose » afin de faire barrage à l’expansion du fléau. Il s’agit avant tout d’un moment défini pour faire une piqure de rappel collectif sur l’importance du dépistage, l’un des meilleurs moyens de sauver des vies. Et les populations, la société civile, se doivent d’accompagner l’élan gouvernemental via une bonne
réception des moyens déployés pour assurer la santé publique, notamment les cliniques mobiles, mais aussi accentuer la sensibilisation sur les dépistages.
Wanlé Gérard COULIBALY