Arrestation de l’ex- ministre Jean-Claude Bouda : « que le droit soit dit », Simon Compaoré

Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a animé une conférence de presse, le jeudi 11 juin 2020 à Ouagadougou. A l’occasion, le parti au pouvoir s’est prononcé sur plusieurs sujets d’actualité liés notamment à la sécurité, la santé, les élections et l’éducation.

Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ne compte pas se laisser divertir par les sorties médiatiques de ses adversaires politiques à propos de la tenue à bonne date des élections le 22 novembre prochain. Le président du parti au pouvoir, Simon Compaoré, l’a signifié, hier jeudi 11 juin 2020, à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse. Pour M. Compaoré, le MPP ne dérogera pas au principe de la loi fondamentale du Burkina Faso qui consacre la tenue des élections tous les cinq ans. Pour lui, les raisons de la menace terroriste et la crise sanitaire, avancées par « leurs contempteurs » pour exiger le report des élections, ne sont que des prétextes.

« Nous faisons face à ces deux défis majeurs, mais nous ne pouvons pas courir le risque de plonger notre pays dans un vide juridique et le livrer à tous les errements possibles », a expliqué le président du « parti du soleil levant ». De son avis, il y a des formations politiques qui ont peur des élections. « Elles pensent à une situation de vide juridique ou de transition pour espérer arriver aux affaires sans en avoir les moyens en situation normale », a martelé le porte-parole du MPP.

Face à la recrudescence des attaques terroristes à l’Est, au Sahel, au Centre-Nord et à l’Ouest du pays, le MPP appelle à l’union sacrée de tous afin de bouter hors des frontières du pays l’hydre terroriste. A ce propos, Simon Compaoré et ses camarades disent se réjouir des innovations en cours au niveau national et du G5 Sahel avec l’appui des partenaires stratégiques.
« Ces efforts vont contribuer à sécuriser les zones dangereuses et favoriser l’organisation du retour des populations déplacées dans leurs villages », a rassuré le conférencier.

Présomption d’innocence

Quant à la raison sanitaire avancée pour justifier un report du scrutin, le MPP constate plutôt avec satisfaction, que les efforts déployés par le président du Faso et son gouvernement dans la lutte contre la COVID-19 portent des fruits. Cependant, le parti présidentiel invite les populations au respect du protocole sanitaire recommandé par le ministère de la Santé pour enrayer définitivement l’épidémie sur le territoire national.
Outre les questions électorales, sécuritaires et sanitaires, le MPP s’est aussi prononcé sur la réouverture des classes d’examens et la révocation des trois agents des Impôts. Le parti a féli-cité le gouvernement pour la reprise des activités administratives et pédagogiques initiées par le gouvernement pour éviter les affres d’une année blanche. Concernant la révocation des travailleurs des impôts, le MPP a apporté aussi son soutien au gouvernement pour sa décision de sanctionner les brebis galeuses de l’administration publique. L’incarcération de l’ex-ministre en charge de la défense, Jean-Claude Bouda, est l’une des questions qui a retenu l’attention des journalistes. Selon Simon Compaoré, l’interpellation de leur camarade doit être comprise, comme l’évoquent les spécialistes du droit, une mise en accusation, parce qu’il jouit d’une présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire.

« Ce que nous demandons est que le droit soit dit et que l’intéressé apporte les preuves de son innocence», a soutenu le porte-voix du MPP. Concernant les accusations de tueries de 12 personnes par des agents de sécurité à Tanwalbougou dans la région de l’Est, le MPP dit être en phase avec la déclaration du chef de l’Etat qui invite les Burkinabè à combattre toute forme de stigmatisation et de repli identitaire.

Abdoulaye BALBONE

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