Dépenses publiques : Plus de 8 740 000 000 F CFA consacrés au carburant en 2018

Les responsables du ministère de l’Economie souhaitent assainir la gestion du patrimoine non financier.

La Direction générale des Affaires immobilières et de l’Equipement de l’Etat (DGAIE) a formé, du 25 au 28 août 2020, à Koudougou des gestionnaires du patrimoine non financier des Etablissements publics de l’Etat (EPE) sur « la comptabilité des matières et la gouvernance des biens publics ».

La bonne gestion du patrimoine non financier de l’Etat préoccupe l’exécutif burkinabé. Sur initiative du département en charge de l’économie, des gestionnaires du patrimoine non financier des Etablissements publics de l’Etat (EPE) ont bénéficié, du 24 au 28 août 2020, à Koudougou, d’une session de formation à la gestion et la gouvernance des biens publics. « Il est question de la gestion et de la gouvernance de tout ce qui est biens meubles et immeubles, infrastructures, équipements… appartenant à l’Etat.

Ce sont des biens acquis sur des ressources publiques. Nous allons inculquer à ces gestionnaires les bonnes pratiques en matière de gestion de patrimoine non financier », a expliqué le directeur de la Comptabilité matières, William Toé. Il a noté qu’il y a des problèmes dans la gestion des biens de l’Etat. C’est pourquoi, selon lui, le gouvernement a élaboré des référentiels en vue d’orienter et d’harmoniser la gestion du patrimoine non financier. Il s’agit notamment des guides de comptabilité matières des EPE, celui des réceptions de la commande publique et celui de la gestion du carburant.

Le premier document se veut un outil pratique d’aide à la mise en œuvre et à la tenue de la comptabilité des matières, conformément à la règlementation en vigueur. Le second définit la procédure de réception, les documents obligatoires pour les travaux des commissaires et le rôle des acteurs. Sur ce point, M. Toé a souligné que les biens publics sont acquis à travers des procédures de marchés publics.

A la fin de chaque procédure, une commission est mise en place pour accepter les biens. « Il faut qu’on explique clairement aux différents gestionnaires comment il faut accepter le bien au profit de l’Etat. Si ces commissions sont bien formées, cela peut résoudre la question de la qualité des infrastructures et des équipements », a indiqué William Toé. Le guide de gestion du carburant, quant à lui, propose les différentes catégories de carburant de l’administration, les conditions d’utilisation et surtout la nomenclature des pièces justificatives.

« Notre gestion des biens sera améliorée »

Dans ce document, il est fait mention que, sur la période de 2009 à 2018, l’acquisition du carburant et lubrifiants constitue le deuxième poste important de dépenses de fonctionnement après les charges de personnel. « Au cours des cinq dernières années, le budget de l’Etat alloué au carburant est passé de 7 635 677 445 FCFA en 2014 à
8 740 036 276 FCFA en 2018, soit un taux moyen d’accroissement de 14,45% », a-t-on pu lire dans le guide.

Il y a été révélé plusieurs irrégularités liées à des consommations irrégulières, des opérations sous-tendues par des pièces justificatives irrégulières ou sans pièces justificatives. Pour le directeur de la Comptabilité matières, ce nouveau guide est un outil pratique pour tout gestionnaire de carburant ainsi que tout ordonnateur mais aussi un référentiel pour les organes de contrôle. « Ce guide a été élaboré pour permettre une gestion harmonieuse du carburant d’une structure à une autre, pour diminuer la gabégie dans la gestion de ce type de biens », a soutenu M. Toé.

La session de Koudougou a permis aux 146 participants de s’approprier les différents guides. Le directeur de l’administration et des finances de l’Office national d’identification (ONI), Souleymane Coulibaly, a salué la tenue de la présente formation. Il a affirmé que sa structure dispose de nombreux sites d’enrôlement dotés conséquemment de matériel. « On ne fait qu’acquérir du matériel chaque année, c’est toujours bien d’avoir une situation exacte de ce bien », a-t-il dit. Aussi, l’ONI a un parc automobile bien fourni et les agents effectuent de nombreuses missions. Pour lui, les nouveaux référentiels permettront de résoudre les soucis de compréhension entre acteurs en matière de commande publique et de trancher un litige entre les gestionnaires du carburant et les conducteurs, qui s’estiment souvent lésés. « Notre gestion des biens sera améliorée », a promis M. Coulibaly.

Djakaridia SIRIBIE

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