Education publique face aux crises : 18 000 écoliers ciblés par un projet de résilience

Un projet dénommé : « Ensemble pour une éducation publique résiliente face aux crises » a été lancé, le mercredi 7 avril 2021 à Ouagadougou. Financé à 327 millions FCFA par l’Agence française de développement, ce projet initié par le consortium Aide et Action-Solidarité Laïque, vise à faciliter la continuité éducative pour 18 000 enfants dans 4 communes du Burkina Faso.

Renforcer la résilience des écoles, des familles et des communautés éducatives autour de 120 établissements scolaires issus de 4 communes du Burkina Faso en raison des crises sécuritaire et sanitaire. Telle est la vision du projet : « Ensemble pour une éducation publique résiliente face aux crises », lancé le mercredi 7 avril 2021 à Ouagadougou par le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Khalifa Traoré, en présence des partenaires et des représentants des bénéficiaires. Parmi les bénéficiaires, on note 18 000 enfants/élèves issus de 120 écoles publiques et communautés dont 100 écoles primaires et 20 collèges. Le Pr Traoré a indiqué que ce projet vient à point nommé, car il va permettre à plusieurs enfants de poursuivre leur scolarité dans des conditions acceptables. « Un projet qui vise la résilience de la communauté est vraiment important pour nous », a-t-il souligné. Au nombre des bénéficiaires, on retrouve également 2520 membres des Comités de gestion des écoles (COGES), 500 femmes cheffes de ménages, 720 enseignants et 50 agents de santé. En fonction du milieu, a expliqué le SG du MENALP, le projet pourrait contribuer à développer des activités génératrices de revenus des femmes et en outre, renforcer la résilience au niveau de la communauté. De façon indirecte, ce sont 184 041 habitants issus de 4 communes qui bénéfieront des retombées de ce projet. Le projet EEPR est initié pour répondre à trois enjeux majeurs que traverse le Burkina Faso à savoir les crises sanitaires, sécuritaire et alimentaire. Les bénéficiaires -n’ont pas manqué de traduire leur reconnaissance aux partenaires.

Issoufou Zoungrana, le représentant du maire de Koubri, s’est réjoui de l’arrivée du projet dans sa commune, un projet qui suscite déjà selon lui, beaucoup d’engouement au sein des populations. « C’est une bonne action que nous apprécions beaucoup », a-t-il relevé. A l’écouter, ce projet en plus de sauver l’école des enfants touchés par les crises, participe en plus à l’éveil des consciences grâce aux tablettes numériques dont ils auront la charge de manipuler à leur guise. Au nom du consortium, Narzouma Tchingue, responsable Aide et Action au Burkina Faso, a indiqué que le projet EEPR s’est inspiré des sillons déjà tracés par le ministère en charge de l’éducation notamment la Stratégie nationale d’éducation en situation d’urgence et le Plan de riposte à la pandémie de la COVID-19. Le projet se donne pour objectif d’aider les enfants qui ont décroché à la suite de ces crises à retrouver le chemin de l’école comme leurs camarades des autres localités. Il se propose également d’accompagner le système de résilience des écoles, des familles et des communautés afin de leur permettre de se relever à la fin d’une crise donnée. Le projet s’étale sur 24 mois.

Renforcer les capacités

Il est financé par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 500 mille euros, soit plus de 327 millions FCFA. Les communes bénéficiaires sont Cassou dans la Sissili (région du Centre-Ouest), Manni dans la Gnagna (région de l’Est), Kombissiri dans le Bazèga (région du Centre-Sud) et Koubri dans le Kadiogo (région du Centre). Le SG du MENALP a soutenu que les acteurs de l’éducation, en tant que partie prenante du projet, ne peuvent rester en marge. Des formations pour le renforcement de leurs capacités seront initiées à leur profit, a-t-il signalé. « On a l’appui des ONG mais elles ne peuvent pas travailler en dehors des structures existantes », a-t-il précisé. Par ailleurs, la fondation Orange participe à ce projet avec les mains visiblement chargés. Elle a remis des kits composés entre autres, de 25 lots de tablettes numériques, des chargeurs, 5 multiprises, un rétroprojecteur, un ordinateur portable, des écouteurs. Selon Jeanne Atouga Wallace, représentante de la Fondation Orange-Burkina, qui évalue ce don à 18 millions FCFA, le jeu en vaut la chandelle. Le nombre des tablettes peut paraître insignifiant, mais pour elle, c’est le geste qui compte.

A l’en croire, les tablettes sont destinées aux élèves du Cours élémentaire et du Cours moyen, première et deuxième année. En plus des livres et des cahiers dont ils disposent, les enfants qui le désirent peuvent toucher du doigt des réalités d’autres élèves de leur âge dans d’autres pays en découvrant des contenus fort enrichissants des tablettes numériques. « Il est vrai que les enfants ont des téléphones, mais tous n’ont pas la possibilité de faire des recherches avec des tablettes », a laissé entendre la représentante de la Fondation Orange- Burkina. La cérémonie a pris fin par une remise symbolique du matériel au maire de Manni.

Ouamtinga Michel ILBOUDO
Omichel20@gmail.com

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