En attendant le verdict des urnes

A moins de six mois des échéances électorales, les spéculations vont bon train. Selon le « Présimètre », sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), si l’élection présidentielle du 22 novembre prochain au Burkina Faso devait se tenir en ce mois de juin, le président-candidat, Roch Marc Christian Kaboré, serait crédité de la note de 4,53 sur 10. Dans cette hypothèse, le chef de l’Etat devrait affronter au second tour un de ses nombreux challengers de l’opposition politique ou un candidat indépendant. Ce sondage qui s’appuie sur une enquête de 2 506 personnes, de 18 ans et plus, issues des différentes couches sociales, n’est qu’une photographie plus ou moins fidèle d’une réalité qui n’existe pas encore. La géopolitique locale, à ce titre, ne vaut que ce qu’elle vaut, puisque traduisant le point de vue d’un échantillon censé être représentatif de la population à un moment donné, qui peut varier, au moment défini. C’est d’ailleurs cette poussée en dents de scie qui caractérise les résultats des sondages du « Présimètre », plus ou moins favorables à Roch Kaboré. Libre à chacun de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Mais là où tous s’accordent, ce sont les efforts fournis par un gouvernement, dont le chef d’orchestre demeure le chef de l’Etat. Le contexte sous régional, enclin à pousser vers le pessimisme, n’a jamais ébranlé le président Kaboré qui, en bon capitaine, a toujours su jouer sa partition avec une méthode propre à lui. La note de 4,53 sur 10, rapportée à une échelle de 100, fait 45,3% d’un suffrage avec un besoin d’au moins 50% pour rempiler. Et on se prend à jouer à l’arithmétique. Si un seul candidat capitalise plus de 45,3% du choix des électeurs au premier tour, pour qu’il perde la face au second tour, il faudrait que son poursuivant immédiat ait 44%. Il ne restera plus que 0,7 % de suffrage à rechercher. Même dans les démocraties « soviétiques », pour que cela se réalise, il faudrait bien plus qu’un sondage. Oui donc au sondage qui est un instrument permettant à certains prétendants au trône de rêver et à d’autres de se retrousser les manches pour le combat. Les sondés, de manière globale, n’ont pas laissé le choix aux concurrents du président Kaboré. En milieu urbain (4,41/10) et rural (4,57/10), on aurait pu se demander « qui dit mieux » ou « qui fait mieux ». Si dans certains domaines les sondés demandent encore des efforts en matière de gouvernance, dans bien d’autres, ils saluent l’action de Roch Marc Christian Kaboré, notamment dans ceux hautement stratégiques, comme les Infrastructures, la Santé, l’Energie et les Droits de l’Homme. Avec la maxime qui veut que la « route du développement passe par le développement de la route », on peut bien affirmer que les prouesses observées dans le domaine des infrastructures routières traduisent une vision claire, acceptée par la majorité des Burkinabè. Ceux-ci ont également salué la mise en valeur du patrimoine vestimentaire à travers le Faso Dan Fani. Un tissu que Roch Kaboré de par sa méthode, son tempérament d’homme de dialogue, a su faire adopter par ses compatriotes, pour en faire une véritable identité. Ce sondage a, en outre, donné la parole à parts égales aux partisans de Roch Marc Christian Kaboré et de l’opposition (6% chacun) et des syndicats 5%. En attendant le sondage des urnes le 22 novembre prochain, le président Kaboré fait face aux préoccupations du moment : la gestion de la COVID-19, avec les mesures sociales et la lutte contre le terrorisme. D’ores et déjà, la mise en œuvre de mesures sociales (acquisition d’une centaine d’ambulances, gratuité du planning familial, mise en route du projet Un étudiant un ordinateur portable…) apparaît comme une réponse à ce sondage et pourrait substantiellement contribuer à améliorer la note présidentielle à la prochaine confrontation.

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