Enquête PMA2020 sur la santé de la reproduction au Burkina: Le taux de prévalence contraceptive en baisse de 28%

L’Institut supérieur  des sciences  de la  population a présenté le vendredi 14 août 2020 les résultats de l’enquête PMA2020 aux journalistes champions et membres de l’Association des journalistes et communicateurs en population et développement (AJC/PD). Le taux de prévalence contraceptive est en baisse de 28% contre 30% en 2019.

Disséminer les résultats de la Plateforme Performance Monitoring for Action (PMA) sur les indicateurs de la santé de la reproduction au Burkina, était l’objectif de la séance de travail organisé par l’Association des journalistes et communicateurs en population et développement (AJC/PD). Pendant la rencontre, la plateforme PMA 2020 a été présentée aux participants. Trois modules ont été développés au cours de l’atelier. Il s’agit de l’historique et la philosophie de la plateforme PMA 2020, la présentation des résultats clés en santé de la reproduction depuis les cinq dernières années et la présentation de l’étude de la Covid-19 réalisée dans le cadre de cette plateforme.

Selon le Dr Georges Guiella, principale investigateurs de cette plateforme PMA et Directeur Adjoint de l’Institut supérieure des sciences de la population, cette séance de travail avec l’Association des journalistes et communicateurs en population et développement permet à ces dernières de connaitre ce que fait l’institut de recherche sur la population et particulièrement sur la plateforme de recherche PMA.

Cette plateforme a été mise en œuvre depuis 2014 au Burkina en collaboration avec les partenaires de l’université de Johns Hopkings aux Etats-Unis et le financement de la Fondation Bills et Melinda  Gates.  Dr Georges Guiella, qui était les premier intervenant a exposé sur l’historique et la philosophie de la PMA.

Pour le Dr Guiella, l’intérêt de cette plateforme est qu’elle permet de collecter de manière régulière des indicateurs de santé pour suivre les différents programmes qui sont mises en œuvre et redresser en cas de besoins un indicateur qui n’est pas atteint. Très souvent, on est obligé d’attendre des financements  sur cinq ans pour avoir le niveau des indicateurs. Alors que cette plateforme permet de les avoir de façon annuelle, ce qui permet de monitorer les différents programmes mises en œuvre notamment par le ministère de la santé en vue de redresser les programmes ne fonctionnent pas bien », a-t-il expliqué

PMA II, une phase d’explication des indicateurs

L’ISSP est à son septième vague de collecte annuelle de données depuis 2014, et cela les a permis de collecter les indicateurs principalement sur la santé de la reproduction notamment la planification familiale. Le Directeur Adjoint de l’ISSP a souligné également que d’autres enquêtes ont été implémentées sur la nutrition, l’hygiène, l’eau et l’assainissement. Il a affirmé que l’étude sur  l’impact de la Covid-19 sur les ménages et les services de santé vient d’être bouclée.

La première phase du PMA a eu lieu en 2014-2018 et à partir de 2019,  a-t-il noté, le Burkina à bénéficier d’un deuxième financement, qui a permis  d’implémenter la 2nde phase qui va courir de mars 2019 à mars 2022. Cette deuxième phase va se focaliser selon lui, sur l’explication du niveau des indicateurs, essayer de comprendre quels sont les facteurs qui existent au niveau de la PF, les contraintes socioculturelles qui existent au niveau de la planification familiale, les contraintes qui existent au niveau de l’offre de santé, les contraintes au niveau de la demande.

Le Dr Yentema Onadja, membre de l’équipe de recherche a quant à lui présenter les résultats clés en santé de la reproduction du PMA2020. Le taux de prévalence contraceptive est en baisse de 28% (février 2020) contre 30% en 2019. En termes d’utilisation de la contraception, dynamiques et demande contraceptive, il ressort de l’étude  que 53% de femmes ont une demande contraceptive satisfaite par une méthode moderne, une légère baisse après des années consécutives de croissance. Aussi  dans 36% des cas, l’utilisation des méthodes contraceptives modernes a été arrêtée au cours des 12 mois suivant le début d’utilisation. Parmi ces cas, 16% ont arrêté par peur des effets secondaires ou pour d’autres raisons liées à la fécondité. Un des indicateurs qui interpelle est que près de trois naissances récentes ou grossesses actuelles sur dix sont non désirées.

L’Assistant de recherche et membre de l’équipe de recherche de la plateforme PMA Burkina Faso, Fiacre Bazié a pour sa part présenté l’étude de la Covid-19 réalisé dans le cadre de cette plateforme. Il a affirmé que depuis l’avènement de la pandémie, il y avait un besoin en terme de données sur les perceptions, les connaissances et attitudes de la population en lien avec cette maladie. C’est pourquoi selon lui cette plateforme a été mise à contribution pour collecter des données régulières. Selon le Dr Bazié, 6% des femmes n’ont pas pu s’approvisionner de leurs méthodes contraceptives à cause de la Covid-19. Cette situation peut a-t-il souligné occasionné des grossesses non désirées.

 

Micheline Bicaba

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